5 - Nightmare

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Je sens des mains sur mes épaules. Elles me secouent.

- Lâchez-moi!!

Elles me secouent plus fort.

- Nana c'est moi! C'est papa.
- Papa? J'ouvre les yeux difficilement.

Les yeux ouverts, j'aperçois mon père, assis sur le bord de mon lit.

- Qu'est-ce que tu fais dans ma chambre? lui demandais-je en me redressant.
- Je t'ai entendu crier, alors je suis venu voir comment tu allais.
- T'as pu comprendre ce que j'ai dit?
demandais-je, inquiète.
- Euh non, pas distinctement.
- Ok.
- Ça va mieux?
- Oui oui c'est bon.

Il se lève puis se penche vers moi pour déposer un baiser sur mon front.

- Bonne nuit ma chérie.
- Bonne nuit papa.
 lui répondais-je en marmonnant, perdue dans mes pensées.

Il s'éloigne de mon lit et referme la porte de ma chambre après être sorti.

Puis je me laisse retomber sur mon lit.

Il faut que ça cesse. Maintenant.
Quitte à ne plus dormir, je ne veux plus jamais revivre ça.

Je passe plus de deux heures à cogiter. À essayer de trouver un moyen pour que ça s'arrête.

Je sais que mon ancienne technique ne va pas marcher car avant mes cauchemars étaient plus fréquents et plus longs. Mais je pense que le fait qu'ils soient plus courts est encore plus douloureux.

Alors nouvelle technique, administrée en ce jour par moi-même, Natasha Miller : ne plus dormir!

Ouais, c'est bête et con, mais ça devrait marcher.

Je vais me droguer au café et aux boissons énergisantes, et ça devrait le faire!

Après avoir lu pendant près de trente minutes, je descends les escaliers discrètement en direction de la cuisine. Je sors une tasse à café, je me fais bouillir de l'eau et je sors un sachet de café soluble.

Je sais que c'est dégueulasse mais si j'utilise la cafetière je vais réveiller tout le quartier.

Une fois mon café servi, je remonte tout aussi discrètement dans ma chambre et je ferme ma porte sans faire de bruit. Je m'installe dans mon lit après avoir posé ma tasse sur ma table de nuit. Je prends mon ordinateur que je pose sur mes jambes et j'ouvre un nouveau document Word. Je porte ma tasse à mes lèvres et je bois une gorgée de mon café.

Beurk!! Putain c'est vraiment horrible le café soluble!

Il est six heure et demi et j'ai eu le temps de boire au moins quatre cafés (tous aussi dégueulasses les uns que les autres) et j'ai écrit. Beaucoup écrit.

Avant j'avais l'habitude d'écrire quand ça allait pas.

Écrire c'est comme ma porte de sortie. Ça me permet d'échapper à la réalité. À la triste réalité qu'est ce monde de torture. Ce monde rempli de monstre. De monstres auxquels on ne peut pas échapper éternellement. Des monstres tous aussi cruels les uns que les autres. Une cruauté qui rempli ce monde de peine, de haine et de désespoir. Ces sentiments qui emplissent ma vie sur tous les plans. Ma vie qui se résume à survivre au lieu de vivre. Certaines personnes m'aident à survivre, mais jusqu'ici personne n'a jamais réussi à me faire vivre. Une vie simple, une vie tranquille ou même une vie de rêve, une vie de princesse, comme dans les livres. L'écriture est mon échappatoire mais c'est avant tout la lecture qui me maintient en vie. L'écriture me permet de me créer un monde mais la lecture me permet de vivre à travers celui des autres. La lecture me permet de voyager au-delà du monde réel. Au-delà de cette vie de merde.

NAT [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant