Le Pharaon est....Une femme ?!

5. Banquet

Le lendemain matin, Shady fut réveillée par une horde de servantes ainsi que sa gouvernante, Baketmut, qui semblait plus agitée que d'habitude.

— Baketmut ? Que se passe-t-il ? Pourquoi tant de servantes ? Est-ce qu'il y a un événement important aujourd'hui ?

— Mon prince, vous n'êtes pas au courant ? Votre père a fait venir des centaines de femmes pour le banquet de ce soir.

L'égyptienne se redressa brusquement, son cœur battant plus vite.

— Des centaines de femmes ? Pour quel banquet ?

— C'est une grande célébration en l'honneur des alliances potentielles. Le Pharaon souhaite que vous rencontriez des princesses et des nobles de tout le royaume, et même d'au-delà.

La future héritière se leva lentement, essayant de masquer son inquiétude. Elle avait toujours redouté ces occasions où son père espérait la voir choisir une future épouse. Elle savait qu'elle ne pourrait jamais révéler son véritable secret à ces femmes.

— Très bien, Baketmut. Préparez-moi. Je dois être à la hauteur des attentes de mon père.

Les heures passèrent et la préparation fut minutieuse. Les servantes s'affairaient autour de Shady, ajustant sa tenue royale, arrangeant ses cheveux et appliquant des parfums subtils. Chaque détail devait être parfait pour la soirée à venir.

Dans la grande salle de réception, les invités affluaient. Les murs étaient décorés de fresques dorées et de lourdes tentures pourpres, et des torches allumées créaient une ambiance féerique. Les nobles et les princesses, toutes plus élégantes les unes que les autres, étaient présentes, formant un tableau scintillant.

Cordelia, vêtue d'une robe élégante prêtée par le Pharaon, se sentit un peu intimidée par l'opulence de la fête. Elle observa le prince de loin, fascinée par sa prestance et son charisme. Le prince se tenait droit, saluant poliment chaque invité, mais ses yeux cherchaient inconsciemment une certaine rousse parmi la foule.

Finalement, leurs regards se croisèrent. La rousse lui offrit un sourire timide, et Shady sentit une chaleur inexplicable envahir son cœur. Le banquet battait son plein, mais pour un instant, il sembla que le temps s'arrêtait pour eux.

Soudain, une musique douce retentit, marquant le début des festivités. Des danseurs et musiciens entrèrent, et l'atmosphère devint encore plus magique. L'égyptienne , prenant une grande inspiration, se dirigea vers la voyageuse .

— Pouvez-vous m'accorder cette danse ? Fit-elle, tendant une main assurée mais douce.

La voyageuse hocha la tête, incapable de cacher la lueur d'émerveillement dans ses yeux. Ils se déplacèrent vers le centre de la salle, attirant l'attention des convives. Tandis qu'ils dansaient, la femme à la peau mate murmura à l'oreille de l'américaine.

— Merci d'être venue ce soir. Ta présence rend cette soirée plus supportable.

La concernée rougit légèrement, son cœur battant plus fort.

— Je suis heureuse d'être ici.Vous avez l'air préoccupé, quelque chose ne va pas ?

Elle se contenta de sourire légèrement, cachant ses véritables sentiments.

— Disons simplement que ces événements peuvent être... éprouvants. Mais avec toi ici, cela semble un peu plus... facile.

Ils continuèrent à danser, perdus dans leur propre monde, ignorant les regards curieux des autres invités. Pour ce moment volé, elles pouvaient oublier les attentes et les secrets, et simplement profiter de la compagnie de l'autre.

La danse terminée, la future souveraine sentit la magie du moment s'estomper lentement. La jeune rousse s'inclina légèrement, un sourire toujours présent sur ses lèvres.

— Merci pour cette danse.

— Le plaisir était pour moi. Répondit -elle en souriant.

À peine avaient-ils fini de se séparer que Ramsès, le Pharaon, apparut à côté de son fils. Sa stature imposante et son regard déterminé ne laissaient présager rien de bon. Elle se redressa, tentant de masquer son inquiétude.

— Père. Murmura-t-elle signe de respect.

— Suis-moi. Ordonne l'homme sans préambule, en se dirigeant vers une alcôve plus tranquille de la salle.

L'héritier jeta un dernier regard à Cordelia avant de suivre son père. Ils s'arrêtèrent dans un coin moins animé, loin des regards curieux des invités.

— Père, de quoi s'agit-il ?

Le Pharaon fixa son fils, son visage sérieux.

— Il est temps que tu saches, Shady. J'ai déjà choisi ta fiancée.

Le cœur de l'héritier se serra. Il avait toujours su que ce moment viendrait, mais l'entendre ainsi, après un moment si spécial avec Cordelia, était un coup dur.

— Qui est-ce, père ?

— Ta cousine, la fille de mon frère, Répond son père sans hésitation. Elle est de noble lignée, et cette alliance renforcera notre pouvoir.

Shady ressentit un mélange de choc et de résignation. Il savait que la politique et les alliances étaient des priorités pour son père. Pourtant, il ne pouvait s'empêcher de penser à la liberté dont Cordelia avait parlé.

— Tu devras l'annoncer publiquement ce soir, continua le Pharaon. C'est important pour le royaume.

L'héritier hocha la tête, tentant de contenir ses émotions.

— Bien, père. Je le ferai.

Ramsès posa une main ferme sur l'épaule de son fils, un geste à la fois réconfortant et autoritaire.

— Je sais que ce n'est pas facile, Shady. Mais c'est notre devoir envers notre peuple.

L'héritier acquiesça de nouveau, sachant qu'il n'avait pas d'autre choix. Il se tourna pour rejoindre les invités, son esprit tourmenté par cette nouvelle. Lorsqu'il revint dans la salle, son regard chercha instinctivement Cordelia.

Elle se tenait près de la table, observant la scène avec une curiosité non dissimulée. Il inspira profondément et se dirigea vers elle.

— Cordelia, puis-je te parler en privé ?

Elle hocha la tête, intriguée. Ils se déplacèrent vers une terrasse, où l'air frais de la nuit les accueillit.

— Qu'y a-t-il, Shady ? Tu sembles troublé.

— Mon père... a annoncé qu'il a choisi ma fiancée.

L'américaine sentit son cœur se serrer pour lui.

— Je suis désolée. Qui est-elle ?

— Ma cousine, la fille du Vizir.

— J'espère que tu trouveras le bonheur malgré tout. Dit-elle doucement.

L'héritier tenta de sourire, bien que cela fût difficile.

— Merci, Cordelia.

Ils restèrent ainsi, à contempler les étoiles, chacun perdu dans ses pensées.

À suivre...