ANGORA

41 4 0
                                    


Ça va ressembler à un discours effroyable.

— Bonjour, messieurs et mesdames. J'ai vingt ans et je m'appelle Angora Charles Fletcher. Je suis...

discours effroyable.

Pfff !!! Ça va pas le faire et ma conscience en prend sa partie.

Je ne peux m'empêcher de grimacer.

Non seulement l'introduction paraît cliché et en plus mon nom est ultra-effroyable.

Qui de nos jours se font encore appeller : Angora Charles Fletcher ?

Personne, à part moi bien sûr.

Angora. Mais où mes parents étaient-ils allés chercher un tel nom.

— Punaise...je gémis, tout le monde va rire de moi et je vais passer pour la conne de service qui profite de la richesse de son papounet pour réussir.

Si seulement, ils pouvaient savoir à quel point je déteste me servir de l'influence de papa, ils me laisserait le projet dans un clin d'œil.

Dans un mouvement ultrarapide, je me mets en position fœtale sous les draps chauds afin de me sentir en securité.

De toute façon, J'ai déjà fait mes preuves : j'ai un diplôme de ouf, des recommandations étincelantes.

Pourtant, Madame Je-sais-tout-de-ma-vie et les autres membres du conseil préfèrent choisir la candidate parfaite selon eux, par sélection lors du fameux : " Jour des Discours ".

Événement qui aura lieu dans deux semaine. Deux seules semaines pour condenser les travaux de plusieurs siècles de recherches et pour tout cerner.

Alors il faut que je sois...

Non, je serai la candidate potentielle. Afin que ce soit mes efforts, mes travaux et mes réussites qui feront parler de moi et non parce que je suis la fille du célèbre Physicien, Alan Fletcher.

Je suis confiante. Un. Je suis confiante . Deux. Je suis confiante. Trois.  Je suis, Punaise...

Et si j'oublie le thème que j'ai choisi ?
Et si les juges n'apprécient pas ma présentation. Pire, si mon texte fait chou blanc !

Mon palpitant manque douloureusement un battement.

Oh non, non, non, ce serait la honte  pro max. Tous ses yeux me dévisageant, toutes ses personnes que je ne connais pas chuchotant entre eux.

Mon corps se couvre légèrement de chair de poule  et j'ai soudainement froid.

Je respire un bon coup, plie mes cahiers de note, referme mon manuscrit ouvert auquel, depuis ce matin, je n'ai pas accordé un minimum d'attention et me lève du lit.

Ma fenêtre donne sur le jardin en contre bas et l'odeur délicieuse des Jasmins qui y fleurissent, viennent me chatouiller le nez.

J'en étais arrivée à oublier comment la vue était magnifique d'ici ; Les cocotiers, la piscine au loin, l'herbe verte du jardin sur laquelle de petites fontaines d'eau scintillent, le ciel d'un bleu matinal un peu sombre. La brise du matin en provenance de la mer et le silence total à cet instant me laisse sereine.

Je souris. Mon père a bien choisi l'emplacement de la maison ; Pas trop loin de la ville mais dépourvu de voisinage.

Jonchée sur cette petite colline derrière laquelle se dresse une falaise, la maison est parfaitement à l'image de ses propriétaires...

Mes pieds nus entre en contact du sol et je grimace de nouveau.

Le carrelage est glacé !!!

Ohh punaise !!! Mon chez moi me manque avec mon parquet. D'autant plus que le calme dont j'ai besoin pour mener à bien mon projet me fait cruellement défaut. Je suis incapable...

Encre Chaude[ En RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant