DARTRO

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— Hmm hm...Putain...ne puis-je m'empêcher de murmurer pour la troisième fois en glissant ma tête sur mon oreiller tout en craquant mes doigts de pieds.

En rentrant du bar tard dans la soirée, je n'avais pris le soin que d'enlever mon maillot et mes bottes à la va vite avant de me vautrer sur le lit, torse nu et en jean.

C'est divin de rester un moment à ne rien faire.

Ce n'est pas de la paresse, disons qu'il n'y a rien de plus jouissif qu'un bon étirement après une nuit alcoolisée suivie d'un sommeil bien profond.


À part ma gueule de bois et mon crâne en feu qui gâche un peu la sensation d'entendre mes os craquer et la tension dans mes muscles disparaître, c'est divin, ce geste.

Conformément à ma règle SBB: Sommeil, baise et bouffe. On n'a besoin de rien de plus pour être bien vivant.

C'est vrai que ça ne paie pas le loyer à ma place mais bon, quand même, on peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre, si ?

De toute façon, je m'en fous.

Je me fous de tout au juste.

Sauf d'une bonne douche pour enlever l'odeur de l'alcool et de sexe tout en profitant d'une séance entre ma main et moi...

Alors que j'allais profiter du calme dans la pièce pour me rendormir, l'alarme assourdissant de mon portable se met à sonner.

Si c'était une bonne sonnerie au moins ! Genre : mélodie de flutte et de violon sous fond sonore d'orage. Mais non, connerie de son techno incomprensible.

On aurait dit que le constructeur du programme s'est inspiré du cancan qui régnait a l'usine pour avoir cette idée de génie.


Finalement, je laisse sonner avec l'intention qu'il s'arrêtera seul.

Nah, après une minute, je réalise que c'était une mauvaise idée de laisser sonner.

— Grrr !!! Che vais le defoncher che portable, je grogne, le visage enfouie dans l'oreiller.


Toujours sans ouvrir les yeux, j'allonge le bras pour tatonner ma table de chevet.

Petite parenthèse : je déteste les Lundis matin.

Mon mouvement est si lent que l'alarme se répète.

Mes doigts ne rencontrent malheureusement que les textures du meuble, pas de contours d'écran tout près.

Où il est ce foutu portable ?

Vraiment, il a raison de se la jouer fine, ça en va pour sa durée de service.

Soudainement quelque chose de froid m'effleure le cou.

Je m'éjecte hors du lit d'un bond vascillant et me récupère sur mes jambes quelques mètres plus loin.

Du moins, je le pensais. Satanée chaussettes.

Mes pieds glissent sur le carelage et mon cerveau alcoolisé n'aidant pas, mes fesses encaissent rudement le choc.


Sonné, je rélève les yeux à la recherche de l'intrus. Rassuré de voir mon chien assis sur le lit, la langue pendante, j'allonge le bras pour déposer la Berretta qui s'est retrouvée par réflexe dans ma paume. Je la garde toujours près de moi. On ne sait jamais.

Encre Chaude[ En RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant