-2-E I R A
Washington, 5h05
Du sang.
Les murs étaient peints en rouge, il était peint de leur sang.
Je reculais d'un pas furtif, voulant fuir, ne voulant pas faire remarquer ma présence mon existence. Je voulais m'effacer, plonger six pieds sous terre, disparaître, m'enfoncer dans les profondeurs de l'océan, ne plus respirer pour éviter de laisser une marque de ma propre existence.
Puis l'arrière de mon crâne heurta un torse, dur et fermement musclé. J'en eu une traîné de frissons parcourant toute mon échine. Je sentais des sueurs froides dans le dos et le souffle court. Je ventilais, mon coeur battait la chamade, comme si j'avais couru un marathon. J'étais comme noyé dans ma peur, seule, sans que personne ne puisse jamais m'entendre, m'aider. Je restais figé là un instant, puis tentais de faire un pas en avant pour m'enfuir, mais la silhouette derrière moi retint mes bras avec une telle puissance que je crus qu'il allait me briser les os. Une vague embua ma vision. Je sentis des larmes chaudes dévaler mes joues , elles tombèrent par terre jusqu'à en créer une flaque, une marrée , une rivière, un océan. Je me débattais avec force, mais j'étais bien trop faible face à la corpulence de cet homme. C'était comme si je vivais la scène en étant dans mon propre corps, mais que je voyais les faits d'un point de vue extérieur.
« Lâchez-moi ! Me débattant en tentant d'assener de coup le corps derrière le mien. Lâchez-moi ! » Hurlais-je avec l'espoir de pouvoir le faire réagir, de demander de l'aide à quiconque.
Le souffle de l'homme se déposa au creux de mon oreille , me brûlant l'épiderme et souffla ces mots torrides :
« Jamais, promit-il. Tu as notre sang sur tes mains Eira. »
Je me réveillais en sursaut, les sueurs chaudes dévalant sur tout mon corps. Le souffle erratique. J'étais secoué par des sanglots alors que mon anatomie vibrait sous mes tremblements violents et incessants. J'avais la tête lourde, des vertiges marqués, l'estomac noué, les pensées troublées, la vision embuée. Les acouphènes s'installèrent dans mes oreilles comme un cri strident qui montait crescendo. Des battements pulsatif se firent entendre sur mes tempes. Mon organe vitale se serrait dans ma poitrine. Il se compressait. Mon sang faisait le tour de mon corps intégralement en l'espace de quelques secondes.
Tout était noir, sombre, obscure, la pluie battait fort contre les carreaux, les orages grondaient illuminant de temps à autre le ciel. Le vent soufflait si fort qu'il pouvait emporter tout sur son passage, et créait un sifflement à travers les fenêtres.
J'étais prisonnière de mon esprit, mes démons ne voulaient pas me lâcher. Ils soufflaient près de mes oreilles que j'étais une meurtrière. Ils me rappelaient que j'avais leur sang maculés sur mes mains. Qu'ils ne les quittera pas. Qu'ils en seront entachés pour toujours.
Une angoisse incessante me prenait jusqu'au tripes, et je ressentais une brûlure traversant mon oesophage en direction de ma trachée. Estomaqué, de violente nausées me prirent laissant ma cavité buccale saliver excessivement. Ce sentiment réapparu, alors que le goût de mes larmes salés se faisaient sentir sur mes papilles. Je me levais brusquement , flageolante, sans même tenir compte de mes jambes qui me déchirèrent ardemment de douleurs. Je sentais mes plaies me brûler, mes muscles souffrir, éclater, et presque crier de douleur s'ils pouvaient s'exprimer.
Mes jambes, incapables d'avancer correctement me guidèrent jusqu'à la salle de bain. Je tombais à terre brusquement, devant la cuvette. Je gémis de douleur face au fracassement qu'avaient subit une nouvelle fois mes rotules. Une douce friction électrisait mon corps. Je me vidais de tout ce qui me restait. C'est à dire ma bile. Mon diaphragme se contractait de manière incessante, et douloureuse. Le liquide me brûlait la gorge et se déversait. Mon reflex nauséeux me piquait les yeux, je ne pouvais plus respirer. Je sentais ma poitrine se serrer, et les muscles de ma gorge se contracter horriblement. Le goût amer et acide voyagèrent à travers mes papilles. C'était comme si toutes les parcelles de mon enveloppe de chair , mes organes, mes muscles, tous s'étaient mit en accord pour me torturer.
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USURPATION
General FictionUn empire avait été fondé, il en était la source et la raison. Sa volonté suprême de dominer et d'imposer son autorité surpassait toute imagination. Il était redoutable, énigmatique et splendidement froid. Tout ce qu'il avait commencé à bâtir allait...