Laisse Moi Bruler - Tome 2

1: Reviens-moi Nina.

Point de vue :Nina.

Quand j'ouvre les yeux, mon monde s'écroule.

Je me rappelle des dernières choses dont j'ai conscience, de ce mouchoir que l'on a placé sur mon nez devant un camion, pendant que je me débattais.

Et puis Andro et son terrible regard... Je veux juste savoir comment il va, je veux juste le retrouver.

Je ne sais pas combien de temps j'ai perdu connaissance mais en me redressant douloureusement, je devine que je suis dans une petite cabane. Le planché est foncé et poussiéreux, tâché de toutes parts, les murs sont vieillots, et la pièce ridiculement petite.

Paniquée, je tourne la tête et aperçois une grande porte d'acier rouillée, elle est vêtue de diverses verrous plus intimidants les uns que les autres.

Non...

Je ne comprends pas où je suis, la peur me domine doucement, comme une mort lente, je crois que l'effet des produits que j'ai respirés s'estompe de secondes en secondes.

Il faut que je sorte !!

Je me mets debout, vacillant beaucoup trop et me rue sur la porte. Je tire sur les loqués de toutes mes forces et frappe le métal avec empressement. Quand je comprends que la porte ne s'ouvrira pas, une pensée me frappe.

Carlos m'a kidnappée.

Carlos m'a enfermée.

Je suis seule, ici, dans cet endroit sinistre.

En reculant, ma respiration devient lourde, comme si l'on m'appuyait sur la poitrine, comme si je suffoquais.

Non...

Ce n'est pas possible...

Je passe une main tremblante dans mes cheveux et tourne sur moi même pour m'assurer que je ne rêve pas.

Non...

La pièce est vieille, semblable à un film d'horreur, des toiles d'araignées traînent partout, du sang séché décore les murs et une petite lucarne laisse entrevoir quelques arbres.

Putain...

Je me précipite sur la fenêtre et me mets sur la pointe des pieds. Mon cœur bat trop vite, mes sens se perdent trop rapidement.

Respire...

Je frappe à la vitre et la pousse à m'en faire craquer les doigts mais mes efforts sont vains.

Je ne perds pas espoir et balance mon coude sur le verre. Une vive douleur me calcine le muscle et je suis obligée de me mordre les lèvres pour ne pas perdre le contrôle. Un flot de larmes se déverse de mes yeux et la panique me gagne totalement. Mon regard passe la pièce au crible et en voyant une assiette écœurante accompagnée de couverts, je cours les récupérer.

J'attrape le couteau et essaie de le planter dans le carreau. Ce dernier résiste, il n'y a même pas une fissure, même pas un signe qui pourrait m'indiquer que j'ai mes chances...

C'est à ce moment là que je perds le contrôle.

J'abats mes poings sur la vitre et la frappe de toutes mes forces, j'hurle à m'en déchirer les poumons pour que quelqu'un m'entende. Je macharne comme jamais je ne me suis encore acharnée.

-Pitié ouvrez-moi ! Aidez-moi !!

Ce n'est pas possible...

Andro était là, une balle dans l'épaule et il y avait Diego qui tentait le tout pour le tout, qui nous courrait après. Et puis cette douleur que j'ai ressentie quand l'on m'a arrachée à lui... Quand ma main a quitté son cœur.