Heart Wolf

Chapitre 1

-La forêt de la meute-

Mes grandes pattes foulaient le sol de la forêt. Mon long museau, reniflait l'air, attirant l'odeur des gigantesques sapins qui s'y trouvaient. Le vent frais, frappait mon pelage d'un blanc des plus pures. Celui-ci me procurais un grand bien, dut à la chaleur que dégageais mon corps de louve. Mes sens aiguisés me dévoilaient plusieurs informations sur ce qui se passait près de moi. Comme par exemple, ce lièvre, se trouvant à environ 30 mètres de moi, je me décidai à l'attraper. Avec de la chance, je pourrais battre mon frère à la chasse, pour une fois.

Je me mis doucement à trottiner, ne touchant que très légèrement le sol afin que ma proie ne me repère pas. Ne produisant presque aucun bruit, je m'accroupis derrière un buisson et observa le lièvre, qui ne se doutais absolument pas de ma présence. Quand soudain, un éclair grisâtre sortit de la forêt et s'empara de ma proie. C'était mon frère..

- Hans, il était à moi celui-là! Lui dis-je par la pensée. J'étais irritée de lui.

- Ah! Prochaine fois fillette!

- Comment tu m'as appelé? Lui demandais-je, insultée.

- Fillette! Me dit-il de son fidèle regard moqueur.

- Tu vas le regretter Hans! Je lui bondis sur le dos, le poussant de toutes mes forces à la renverse. Je le plaquai alors au sol de façon à ce qu'il ne puisse plus bouger.

Celui-ci tenta de toutes ses forces de se relever, mais sans succès. Il était pris au piège sous mon poids. À la chasse il pouvait bien être le plus fort, mais au combat, il ne faisait pas le poids.

- Ah, c'est qui la plus forte? Demandais-je d'un ton amusée.

- Ahhh, c'est toi. Répondit mon frère agacé. Maintenant, lâche-moi!

- Alya, lâche ton frère immédiatement. Me lança une voix grave.

Merde, les ennuis arrivent. Je me retournai et aperçu un magnifique loup gris. Sa carrure imposante demandait le respect. Je pouvais apercevoir diverses cicatrices sur tout son corps, dut au nombreuses batailles qu'il avait mené. C'était mon père.

Je détachai mon emprise de sur mon frère, confrontant le visage menaçant de mon père qui me fixais de ses yeux gris.

- En tant que fils et fille d'Alpha, vous devriez arrêter de vous chamailler. Hans, tu as 18 ans, tu ne devrais pas te moquer de ta soeur ainsi. Alya, quand à toi, ce n'est pas car ton frère t'a volé un maigre lièvre que tu peux te permettre de le jeter au sol de cette manière.

- Oui père... Dis-je, accompagnés de mon frère.

- Maintenant rentrez à la maison, votre mère à préparer le souper.

Nous empruntâmes le petit sentier de terre battue en direction de la maison. Perdue dans mes pensées, j'en oubliai le trajet.

Mon père, Jayden, était un des meilleurs Alpha de notre région. Il était connu de tous, et étais fortement respecté. Cela expliquait sa réaction lorsque moi et Hans se battais pour un rien. Celui-ci déteste lorsque nous lui tenons tête, il ne voulait aucunement passer pour un faible, encore moins devant ses propres enfants. Nous sommes des enfants d'Alpha, notre devoir est d'être des modèles de perfection.. Enfin, pour lui.

Je me tournai vers mon frère qui marchait nonchalamment à mes côtés. Je dois l'avouer, mon frère était loin d'être laid. Il était même magnifique. Son pelage d'un gris très pâle, étais soyeux et brillait sous les rayons du soleil qui se frayait un chemin à travers les branches. Il me regarda un instant de ses yeux bleus clairs, affichant un air joyeux. Semblable à mon père, celui-ci possédait une carrure plutôt imposante. Tout mâle Alpha se devait de posséder une certaine prestance afin d'imposer le respect facilement à ses adversaires.

Lorsque nous arrivâmes finalement, ma mère nous attendait à l'extérieur, des serviettes chaudes pour nous couvrir en main. Nous accueillant de son magnifique sourire, elle déposa une serviette sur chacun de nous, couvrant ainsi nos corps nus lors de la transformation. Je me couvris, puis partit me changer à l'intérieur avant de souper, remerciant ma mère pour la serviette. Celle-ci nous attendait tous à table lorsque j'arrivai. Je vins alors m'asseoir près d'elle. Mon père arriva quelques temps plus tard et vint s'asseoir en face de Catherine, ma douce mère. Hans pris place à coté de mon père.

- Bon appétits mes amours! Lança doucement ma mère.

Mon père sourit en direction de ma mère avant de jeter un regard posé sur moi.

- Alya, comme tu vas avoir 18 ans dans quelques jours. Il serait grand temps que tu te trouves un Âme-soeur. Me dit-il d'un ton calme, mais direct.

Comme la coutume du Souffle de la lune l'imposait, à ses 18 ans, les loups devenus adultes devaient trouver leurs Âme-soeurs, afin d'entamer leurs vies avec eux.

- Oui papa, je n'ai pas oublié cette coutume. C'est mon devoir de trouver mon âme-soeur pour ainsi protéger nos meutes.

Hans avais eu ses 18 ans bien avant moi. Celui-ci avait donc déjà trouvé sa douce moitié. Elle se nommait Stella, c'était une splendide louve au pelage d'un brun roux étincelant. Je dois l'avouer, il formait un superbe couple, par contre je n'appréciais pas spécialement sa douce. Je n'aurais pu dire pourquoi, mais elle m'agaçait légèrement par moment.

Je finis de manger rapidement et décida de retourner dans la forêt, j'aimais y aller seulement avec moi-même afin de respirer et réfléchir un peu, loin de mes responsabilités d'Alpha.

Je bondis hors de chez-moi, me changea sous forme de louve. Je sentis mes os craquer, s'agrandissant en de longues pattes fines. Alors que je m'élançais dans ma course, mon nez s'allongea en un long museau blanc. Un épais pelage d'un blanc intense poussa rapidement sur toute la surface de mon corps. Je me mis à courir de plus belles afin d'atteindre le lac où j'aimais souvent me détendre. Mais, contrairement à d'habitude, une odeur étrange percuta mon museau de pleins fouet. Je m'arrêtai de courir en un instant, afin de mieux déterminer de quoi il s'agissait. Ça semblais être un animal d'assez grande taille, plutôt musclé et imposant. Un ours? Me demandais-je. Non, un ours n'avait pas cette odeur étrange. Cet animal avais une odeur intense, pas comme les autres. Intriguée, je me dirigeai rapidement dans sa direction.

Je n'étais plus qu'à quelques mètres lorsque j'aperçue de quoi il s'agissait, un loup. Je ne l'avais jamais vu sur notre territoire, celui-ci avait un pelage épais, ébouriffé par le vent ce qui lui donnais un air mystérieux. Son pelage était de couleur noir au niveau de toute la surface du corps, seul son ventre et le bout de sa queue était d'un gris blanc. Je n'avais jamais vu un si beau pelage, il n'était pas des nôtres, ça j'en étais sure. Ce loup était très grand et musclé, la carrure de rêve de tous les Alpha. Par contre, je ne savais pas ce qu'il faisait sur mon territoire, il n'avait pas le droit d'y être. Je sortis de ma cachette et bondis en face de ce loup impressionnant. L'air menaçant, je sortis les crocs, les dévoilant à cet intrus. Ceux-ci étaient longs et bien aiguisés, luisant de salive. M'apercevant gronder ainsi contre lui, celui-ci se mit à tourner en rond, sortant les crocs, voulant visiblement engager le combat. J'imitai ses mouvements, prête à me battre. Je bondis sur lui d'un coup, lui mordant au passage l'épaule de mes crocs acérés. Celui-ci laissa échapper un léger hurlement de douleur, visiblement peu affecté par ma morsure. A peine une seconde plus tard, il s'approcha dangereusement de moi afin de riposter. Celui-ci tenta de me mordre de sa puissante mâchoire à plusieurs reprises, mais ne réussit qu'à me frôler. De ma grande agilité, j'esquivais chaqu'un de ses coups. Visiblement surpris, je profitai d'un moment d'inattention de sa part pour le poignarder de mes griffes. Un deuxième léger cri de douleur se fit retentir, coupant le silence et le calme de la forêt. Je lui sautai finalement sur le dos, m'agrippant de toutes mes forces, esquivant au passage sa mâchoire, prête à me mordre. D'un coup de dent puissant, je mordis de nouveau son épaule déjà blessée, aggravant de plus belle sa plaie qui saignait abondamment. Hurlant de douleur cette fois-ci, impuissant face à mes attaques, celui-ci s'écrasa au sol, vaincu. Trouillard! Pensais-je. Je me positionnai alors au-dessus de lui, le plaquant de ma force, l'empêchant ainsi de bouger. C'est à ce moment, que mon regard croisa le sien. Des yeux comme les siens, il n'en avait pas deux. Ils étaient d'un vert si pur, se mélangeant à un océan bleu étincelant. Je sentis à ce moment, quelque chose en moi, mais je n'aurais pu dire quoi.