L'assassin rouge

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Il était là posé sur la table, et il était rouge sang. Une flaque de la même couleur s'étalait sans s'arrêter, comme si toutes les âmes que cette lame avait éteinte décidaient d'y réapparaître. La table était devenue rouge, les gouttes tombant par terre faisaient un bruit très désagréable.

Le cadavre couché à côté de ce spectacle horrifiant avait été poignardé à plus de sept reprises. Cet homme avait souffert avant de lâcher son dernier souffle car aucun de ces coups n'avait touché ses points vitaux. Il est mort d'une hémorragie. La femme hurla en regardant non le cadavre, mais le couteau. Elle ne criait pas de peur, non, elle criait de haine! Elle était celle qui avait utilisé le couteau. Elle était devenue une meurtrière. Elle tenta de toutes les manières possibles de détruire l'arme du crime, en vain. Elle ne sut se cacher longtemps de la police. Plus tard, pendant le procès, elle accusa cet objet d'être possédé par Satan en personne, elle n'avait jamais voulu tuer son mari. Elle avait été comme envoûtée, contrôlée par quelque chose qui n'était pas elle. Le couteau ne fut jamais retrouvé. Bien sûr, on l'emprisonna pour homicide. Trois mois plus tard on apprit qu'elle s'était suicidée.

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Une journée d'école passe rarement trop vite dans la tête de quelqu'un, pourtant, lorsque la sonnerie retentit, cela fit frissonner Charlie. Il savait ce qui l'attendait aujourd'hui. Il prit son cartable et quitta la salle de classe non sans une pointe de stress. Malgré l'appréhension, il n'avait pas le choix, il devait rentrer chez lui, comme tous les jours après les cours. Et comme tous les lundis, ce groupe de jeunes l'arrêta. La boule qui se formait dans son ventre se resserra.

- Hey, Charlie ! Comment vas-tu aujourd'hui ?

C'était Jeff, le chef de la bande de voyous qui visiblement n'avaient pas trouvé meilleure victime qu'un ado de quinze ans. Cet imbécile était le meneur. Un gars d'une violence incomparable. Charlie détestait la violence, ce qui faisait de lui un choix de qualité pour cette bande.

- T'as l'argent avec toi aujourd'hui ?

- Oui. Soupira Charlie. Voilà tes 20 euros, ça te suffit? J'aurais bien donné moins mais de toute façons votre troupe de cinglé ne me laisse pas le choix.

- Toujours aussi moqueur, hein? N'oublie pas la dernière fois, ne tente rien pigé ? Je sais où tu habites! Et je sais aussi comment de détruire.

- Oui je sais, tu me le répètes tout le temps. Soupira Charlie.

- Allez dégage maintenant!

Il poussa Charlie par terre ce qui fit rire le reste du groupe. Ce dernier ne broncha même pas, il n'avait rien à faire de ces connards. Pourtant, le groupe de Jeff semblait un peu gêné, on voyait qu'ils n'aimaient pas leur façon de se faire de l'argent. Mais qui oserait se rebeller contre Jeff? Ils préfèrent faire les moutons et agir en bon toutou. "Pfff! Des vrais merdeux" pensa-t-il.

Ça durait depuis maintenant trois mois. Une fois, il s'était défendu contre eux, il avait carrément donné, à contre-cœur, un sacré coup de poing à Jeff lui même! Il avait fini les os brisés, couché dans le lit d'hôpital de la ville. Il n'avait pas pu les dénoncer, ou plutôt il n'avait pas voulu, par peur que ça recommence. Il était resté deux semaines à l'hôpital, il disait être tombé de vélo, dans un ravin rocheux. Jeff était venu lui rendre visite: "si tu racontes ça à qui que ce soit, je me ferai un plaisir de te briser tes os restants." Cet imbécile sera châtié, Charlie s'en fit le serment. A peine deux semaines qu'il était sorti de l'hôpital que Jeff n'hésita pas à reprendre ses habitudes. Et Charlie n'avait pas trop le choix de les subir. Il se vengera c'est sûr ! Mais sans violence, Charlie déteste ça.

Les Nouvelles du FouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant