08.Essaye.

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|Hazel Conley|

Maison des Conley. 20:34.

-Tu te fous de moi ? Hurle mon père dans ma direction.

Je ferme les yeux et force mes jambes à arrêter de trembler.

Ma mère essaye de le tempérer, en vain.

-0, Lenine ! Elle a eu un 0 à son contrôle !

Ma mère lui intime quelque chose que je n'entends pas de ma position. Assise sur la chaise, j'assiste à la scène que je redoutais dès que mes yeux se sont posés sur ma copie.

Je déteste Yun.

Il aurait pu me mettre 1.

Le 0 ne passe pas dans ma famille. Je sais que ma mère est déçue, mais mon père lui, est juste en colère, humilié.

-Mais tu n'as pas révisé !

Je baisse les yeux sur mes cuisses et plante mes ongles à l'intérieur pour éviter mes larmes de couler.

Ce n'est rien Hazel.

-Oh et ne fait pas la victime.

-Will ! Le gère ma mère.

-Arrête de la couver, elle va rater son année si elle continue !

Le dialogue qui se joue entre eux est personnel, comme si ma note était en fait leur dernier problème. Elle est plutôt le déclenchement des non-dits de la famille Conley.

-Ce n'est qu'une note. Elle se rattrapera.

Mon géniteur jette son journal sur la table, juste en face de moi, et je sursaute par réflexe.

-Elle a intérêt.

Son regard se lie au mien et je comprends dans ses yeux qu'il s'agit d'une menace.

Mais je n'y arrive pas.

Je n'arrive pas à avoir une note au dessus de la moyenne en mathématiques.

À vrai dire, on ne m'a jamais appris à bien réviser.

Bien que mon géniteur soit professeur, jamais il ne m'a donné de conseil pour réussir mes exams. Ma maman est celle qui restait à mes côtés durant des heures pour me faire comprendre la moitié de la leçon.

Les autres matières je les gère car je m'y intéresse sincèrement. Celle-là, je m'en fiche pas mal, mais elle est obligatoire, malheureusement.

Il claque la porte derrière lui, et ma mère soupire en se laissant tomber sur le canapé.

D'elle même, elle écarte ses bras et m'invite à m'y loger. Je ne réfléchis pas et me réfugie dans le seul endroit qui m'apporte un peu de sécurité.

Ses bras sont comme une touche de peinture dans un sombre paysage grisâtre.

-Désolée princesse. Tu sais qu'il veut seulement ton bien. Il t'aime.

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