Ribambelle (Margaux)
Perso : Louison, Louan, Margay, (Joao)
Trope : Réincarnation, famille trouvé
Contrainte : Amish
Fin : Happy End
Ordre de passage : 1Dans la cité qu'était Vierzon, Joao vivait sa petite vie dans son appartement. Une émission sur la communauté Amish passait à la télévision, déconcentrant notre jeune étudiant dans sa tâche qu'était la cuisine. Déjà que ce matin son bol avait eu le malheur de se renverser sur son pantalon, il ne voulait pas se brûler la main en essayant de faire cuire des pâtes. Il releva la tête lorsque qu'une journaliste interrogea une jeune femme, ex-Amish sur les raisons de son départ.
— Madame concernant le motif de votre départ, une des raisons serait-elle liée à votre coupe de cheveux ?
En effet sur la télévision on pouvait voir, une jeune femme d'une vingtaine d'années, les cheveux rasés et une décoloration sur les quelques millimètres de cheveux qui lui restaient.
— Écoute, j'ai lu que la cité pouvait accepter des racailles comme moi alors voilà où j'en suis ma reuf.
Le visage de la journaliste se figea quelques instants, montrant sa surprise évidente et une sorte d'admiration.
— Comment vous appelez vous, demanda la journaliste avec un air de gaieté.
La Amish se tourna en face de la caméra et se planta devant, surprenant l'équipe qui produisait le reportage.
— Moi, Louison, racaille de la cité annonce que je suis gay.
Un sourire de satisfaction se peignit sur son visage, cela se ressentait même jusqu'à la lueur de sa décoloration.
Joao surpris lui aussi de la déclaration de la chauve décolorée, en laissa tomber la passoire de pâtes qu'il avait dans les mains, lui brûlant les pieds.
Passé ce moment, il éteignit la télévision en pensant au charisme qu'avait eu Louison la racaille.
Joao concentra son attention cette fois sur l'étagère près du rebord de la fenêtre, il s'y dirigea et prit soin de sa plante, un petit cactus qu'il avait nommé Cacty. Il l'arrosait et le contemplait depuis maintenant une quinzaine de minutes.
— Cacty a soif aujourd'hui, dit-il au dit cactus.
Personne n'avait osé lui dire que son pauvre Cacty ne lui répondrait jamais. Déjà qu'il avait l'audace d'appeler le chat de l'immeuble Fernand alors que tout le monde l'appelait Henri. Enfin bon, revenons à nos moutons, le cactus ne lui répondrait pas car il était mort et pour être exact, le jeune homme avait réussi à le noyer. Le pauvre n'avait pas survécu à la gentillesse maladroite et aux soins de Joao.
L'eau du pot débordait, Joao n'avait pas fait attention à la quantité d'eau qu'il donnait à son Cacty. Ce surplus d'eau coulait sur l'étagère située près du rebord de la fenêtre. La cascade d'eau qui s'ensuivit, se répandit lentement sur le sol. Sur le moment Joao ne fit pas attention où ses pas le menaient et il glissa malencontreusement, rencontrant maladroitement avec sa tête le rebord de la fenêtre. L'arrière de sa tête fut atteint, ainsi Joao perdit connaissance, enfin pour être plus exacte, sa vie actuelle. Son âme se dissocia de son corps et il vit l'âme de Cacty, au-dessus de son cadavre. Ensemble ils montèrent au paradis.
***
Dans son appartement, Louison essayait de ranger tant bien que mal, son sol était rempli de peintures et de dessins. Des morceaux de papiers reposaient sur sa pochette raisin. La colle et les ciseaux étaient non loin eux aussi. Son espace de vie ressemblait fortement au reste de santé mentale qui lui restait. Au rebord de la fenêtre de sa chambre, Pink, l'avocatier trembla un instant. L'âme de Joao avait été transporté dans Pink, celui-ci trop tenace n'avait pas pu partir et comme Louison avait tué sa plante en la laissant dans sa chambre où le soleil ne venait pas, il resta donc dans la plante.
La chauve prit l'avocatier dans ses mains et commença à lui parler:
— La vie c'est la mort.
Un sourire s'épanouissait sur son visage, un brin de satisfaction éclaira son regard.
— Non parce que moi je suis mort et bah je ne le suis plus, en effet Joao venait de parler.
Un ange passa.
— Attends, quoi ?!
Louison jeta Pink par terre. Et ce fut la fin de la deuxième vie de Joao. La deuxième fois qu'il rencontrait le sol avant de voler vers le paradis.
— Eh mon reuf, pourquoi tu parles ?
Et son langage aussi avait été un des motifs de son exclusion de la communauté Amish.
— Ah bah non je suis con, t'es mort.
***
Par contradiction à la communauté Amish, Louison était maintenant chauve. En plus d'avoir déclaré être gay en l'affichant sur le porte de son ancienne maison, la jeune femme avait adopté un nouveau langage ainsi qu'une nouvelle esthétique vestimentaire. Dure la vie de chauve de la cité, avait-elle dit.
***Une enfant se prénommant Louan était allongée dans un champ, attendant que le temps passe. Elle ne pleurait pas et se sentait bien mieux qu'en la compagnie de ses parents adoptifs. Ces derniers n'avaient pas grand chose à faire de la gamine qu'ils avaient adopté, donc elle avait réfléchi à une solution. Une fugue, voilà ce qu'elle avait tenté avec succès.
Elle vit un humain au loin. Un humain homme, et un chauve pour être exact.
— Eh attendez !
Le chauve se retourna, et Louan se pétrifia sur place. Le chauve qui était en fait la chauve, plissa les yeux, un combat de regards commença.
— Je peux aller dans ta maison ?
Les regards continuaient. La sueur perlait le front de nos deux protagonistes, la pression se faisait ressentir.
— Non, ce fut là la seule réponse que Louison donna.
— Et bien si, tu n'as pas le choix d'abord.
C'est ainsi que Louan adopta la chauve comme sa mère adoptive et que Louison ramena une enfant chez elle.
***
Margaux était tranquillement dans sa chambre, en train d'écrire son prochain roman, quand une chauve accompagnée d'une enfant rentrèrent dans la pièce.
— Depuis quand tu ramènes des enfants ?
La question était légitime, la chauve détestait les enfants. Ils sont bruyants, chronophages, difficiles d'entretien et très chers pour ce qu'ils sont.
— Depuis que ça me suis.
***
— Louison où est Pink ?
Margaux entrait dans la salle à manger avec un pot de fleur dans la main. Dans le pot, une petite violette s'épanouissait et semblait heureuse.
— Pink a rencontré le sol.
Pendant un instant, Margaux se demanda si Louison avait vraiment compris sa question.
— Les plantes ne marchent pas, et Pink non plus.
La chauve haussa des sourcils et repris son visionnage de la vidéo mensuelle de son youtubeur préféré.
***
Dans un de ces nombreux échecs, Margaux aussi renommée Margay par la chauve, recommença son énième jet pour son histoire. Sa patience atteignait la limite et cette dernière prit fin quand quelqu'un interrompu son écriture.
— Margay, le truc a jeté ton livre !
Instantanément, un frisson d'effroi traversa le corps de la jeune écrivaine.
— Oh non, pas encore…
En effet le truc, comme le disais si bien la chauve, était Louan. Cette enfant était intenable et adorait tester la patience de Margaux. Bien sûr, Louison ne manquait jamais une occasion de se foutre de sa gueule dans ces cas-là.