Aster

Chapitre 2 : la lettre, le prince et le puit magique

"Chère Ninìel,

Je crois que l'être humain vit et s'exprime dans deux univers distincts. 

Dans l'un, le monde réel et matériel, vous êtes reine, couronnée par votre succès et votre beauté. Ainsi, non peu fière de votre statut empirique, vous observez avec un certain mépris ceux qui, mendiant au pied de votre trône, cherchent à vous aimer. 

Dans l'autre néanmoins, l'univers intime et infini de notre imagination et de nos pensées, vous êtes depuis longtemps une étrangère. En effet, après avoir mené une vie d'apparat et de richesse, après avoir dépensé toute votre énergie dans l'acquisition d'une forme de reconnaissance, j'ose supposer que vous avez dû vous accordez bien peu de temps pour rêver. 

C'est pourquoi je vous écrit. J'aimerais vous redonner la clé de ce monde, cette existence secondaire que nous menons tous plongés dans un roman, une œuvre d'art, ou même seuls avec nos esprit au cœur de nuits sans sommeil. Car ce n'est qu'après ce voyage au cœur de notre être, cette épopée inconsciente à la recherche de soi que nous pouvons juger mieux nos actions et comprendre la personne que l'on veut vraiment être. 

Je commencerai donc mon histoire comme commencent les meilleures, celles qui ouvrent grand les portes de l'imagination et de l'introspection :

Il était une fois.

Il était une fois, un jeune prince vivant dans le royaume prospère de Celestia. Cédric, de son nom, avait de longs cheveux noir jais et un visage à la fois ferme et délicat. Des yeux en amande, dont les iris semblaient contenir une rivière de rubis, finissaient d'ajouter un charme sans égal à son portrait. 
Comme si la nature n'avait pas eu assez de lui offrir si belle apparence, il avait, en plus de son attirance, toutes les richesses qu'on puisse jamais imaginer et vivait maître d'un royaume parfaitement prospère.