𝐌𝐞𝐧𝐭𝐞𝐮𝐫𝐬 𝖬𝖺𝗇𝗃𝗂𝗋𝗈 𝗑 𝗈𝖼 𝖮𝖲

𝐌 ᴥ︎ 𝐀

" 𝐌𝐚𝐧𝐪𝐮𝐚𝐢𝐭 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐪𝐮𝐞 𝐭𝐞𝐬 𝐥𝐚𝐫𝐦𝐞𝐬 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐟𝐚𝐢𝐫𝐞 𝐝𝐞𝐛𝐨𝐫𝐝𝐞𝐫 𝐥𝐞 𝐯𝐚𝐬𝐞..."

ꕺꕺꕺꕺ

𝐫𝐞𝐩𝐞̀𝐫𝐞 𝐜𝐡𝐫𝐨𝐧𝐨𝐥𝐨𝐠𝐢𝐪𝐮𝐞 : 𝐀𝐫𝐜 𝐖𝐚𝐥𝐡𝐚𝐥𝐥𝐚, 𝟑 𝐧𝐨𝐯𝐞𝐦𝐛𝐫𝐞 𝟐𝟎𝟎𝟓.

ꕺꕺꕺꕺ

Une jeune fille était assise sur une plage. Elle regardait l'horizon, suivant les loopings des mouettes à travers le ciel.

Elles avaient l'air de s'amuser comparé à la jeune fille.

Cette même jeune fille, qui pensait à tout et à rien. Pas à lui, en tout cas.

Pourquoi penserait elle à lui, de toute façon ?

Non, Amaya réfléchissait à comment escalader la pente par laquelle elle était descendue quinze minutes plus tôt.

Ce qui est pas mal, avec cette plage, c'est qu'elle est isolée pour que les visiteurs indésirables - comme les touristes par exemple - n'y accèdent pas. Enfin, c'est ce qu'Amaya prétend.

La petite crique est protégée par des roches et de la pente raide. Pas loin, à quelques mètres, gît une grotte souterraine. Amaya le sait, elle y a déjà dormi, avec ses amis, étant plus petite.

Observant toujours le ciel avec les mouettes qui virevoltaient, Amaya entendit soudain des bruits de pas provenant de derrière elle.
Elle ne daigna même pas retourner la tête, elle savait déjà qui approchait doucement.

La jeune fille l'avait reconnu grâce au style de sa démarche, aux frottements du tissu de son pantalon contre ses genoux, à sa respiration saccadée - ce qui voulait dire qu'il avait couru - et à son odeur de shampoing mélangée à celle de l'essence.

Un prénom s'afficha dans l'esprit d'Amaya : Manjiro.

Amaya s'arma de courage et pris donc la parole d'une voie d'ironie :

— Que me vaut l'honneur de cette visite, qui, en plus, est nocturne ?

— Tu voudrais le savoir pas vrai ? fit Manjiro en souriant.

Il s'approcha plus près d'elle et s'assit calmement - et trop lentement au goût d'Amaya - à ses côtés. Il suivit le regard de la jeune fille et se mit à contempler, lui aussi, petites et seules étoiles qui commençaient à apparaître.

— Je n'ai besoin d'aucun prétexte pour aller voir ma princesse préférée, dit-il doucement.

— T'en a qu'une de princesse, répliqua t-elle, piquée au vif.

— Et tu sais que c'est toi, dit-il d'un air taquin.

Brutalement, elle se tourna vers lui et lui mit une gifle qui résonna dans la grotte d'en dessous.

Manjiro n'avait pas broncher mais on pouvait voir très clairement une trace de main toute rouge sur la joue droite.

— Que ce soit claire entre nous, cracha Amaya, je ne t'aime pas.

Au lieu d'émettre un sentiment de peine, Manjiro sourit.

— Moi non plus, confirme t-il.

Avant qu'Amaya reprenne la parole pour lui dire de dégager, Manjiro repris :