*2* Noël 1998

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Pendant les deux jours qui suivirent le bal de Noël, Hermione évita du mieux qu'elle pouvait Malfoy. Heureusement pour elle, les vacances arrivèrent. Elle pouvait prendre le temps de souffler et de réfléchir à ce qui était arrivé avec le blond. Elle passa la première semaine avec ses parents. Mais le soir de Noël, parmi les cadeaux de ses amis, elle reçut un paquet du blond avec cette simple inscription sur la carte : « Il n'y a rien de mieux que les mots de quelqu'un d'autre pour exprimer ses sentiments les plus profonds. Joyeux noël. D.M. Ps : Je sais que ce n'est pas la bonne couleur d'yeux, mais le sentiment lui est sincère Ps Ps : Je t'en veux quand même d'être partie comme une voleuse. ». Hermione se précipita d'ouvrir le paquet. C'était un parchemin encadré d'un joli cadre doré. Elle pût reconnaitre l'écriture de Malfoy sur le parchemin. Il avait recopié le poème de Louis d'Aragon, Les yeux D'Elsa :

« Tes yeux sont si profonds qu'en me penchant pour boire

J'ai vu tous les soleils y venir se mirer

S'y jeter à mourir tous les désespérés

Tes yeux sont si profonds que j'y perds la mémoire

À l'ombre des oiseaux c'est l'océan troublé

Puis le beau temps soudain se lève et tes yeux changent

L'été taille la nue au tablier des anges

Le ciel n'est jamais bleu comme il l'est sur les blés

Les vents chassent en vain les chagrins de l'azur

Tes yeux plus clairs que lui lorsqu'une larme y luit

Tes yeux rendent jaloux le ciel d'après la pluie

Le verre n'est jamais si bleu qu'à sa brisure

Mère des Sept douleurs ô lumière mouillée

Sept glaives ont percé le prisme des couleurs

Le jour est plus poignant qui point entre les pleurs

L'iris troué de noir plus bleu d'être endeuillé

Tes yeux dans le malheur ouvrent la double brèche

Par où se reproduit le miracle des Rois

Lorsque le cœur battant ils virent tous les trois

Le manteau de Marie accroché dans la crèche

Une bouche suffit au mois de Mai des mots

Pour toutes les chansons et pour tous les hélas

Trop peu d'un firmament pour des millions d'astres

Il leur fallait tes yeux et leurs secrets gémeaux

L'enfant accaparé par les belles images

Écarquille les siens moins démesurément

Quand tu fais les grands yeux je ne sais si tu mens

On dirait que l'averse ouvre des fleurs sauvages

Cachent-ils des éclairs dans cette lavande où

Des insectes défont leurs amours violentes

Je suis pris au filet des étoiles filantes

Comme un marin qui meurt en mer en plein mois d'août

Pour tes yeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant