Prologue (4)

5 1 1
                                    

Un peu plus loin, ne se doutant pas de ce qui allait leur arriver, Jenny et Luc étaient tranquillement entrain de récupérer ce qui pourrais leur servir d'indication pour les raisons de cette attaque : objets personnels des brigands, description physique (lorsque c'était encore possible), etc. Le type de travail ingrat, dans ce genre de situation, que l'on force souvent la bleusaille à faire. Si la bleusaille est manquante, ce sont les perdants des derniers duels qui sont commis d'office. Attention quand même au fait que cet ordre est le plus compétent du royaume. Peut importe qui est collé à une tâche, vous pouvez être sûr qu'elle sera réalisée de la manière la plus complète possible. Revenons cependant à notre bleusaille qui n'a pas la moindre idée de ce qui va lui tomber dessus.
« - C'était le dernier ? » demanda Luc qui venait de finir de lui tirer le portrait.
« - Le dernier identifiable oui » lui répondit Jenny. « Les autres sont tellement éparpillés que le puzzle est impossible.
- Tu crois qu'il faut aller aider les autres à chercher leur repère ?
- Je crois surtout qu'il faudrait qu'on se nettoie un peu d'abord. Le carmin et l'uniforme blanc ne font pas bon ménage.
- C'est ma faute peut-être ? C'est pas moi qui les ai fait exploser. Littéralement. Qu'est ce qui a bien pu mettre l'esprit tellement en colère qu'il les a fait détoner de l'intérieur à ton avis ? »
Jenny renifla.
« - Je ne sais pas. Je ne parle pas esprit. » dit-elle tout en balançant une boule de neige, propre, à Luc. Il s'apprêtait à lui rendre la pareille lorsque, de derrière eux,
« Huhum »

Toute l'unité peut reconnaître ce « huhum ». C'est souvent le signe funeste qu'une catastrophe s'apprête à vous tomber dessus. Cette catastrophe s'appelle Moira, la vice-capitaine de l'ordre. Même le grand chef fuit dès que le « huhum » retentit. Là, c'était trop tard. Elle était déjà sur eux. Il ne leur resta plus qu'à lâcher leur projectiles et à se tourner vers celle qui les avait interpellés. Ils s'attendaient déjà à un sermon sur le positionnement qui doit être le leur vis à vis de leur poste.

Mais étrangement, ce ne fut pas le cas. Moira semblait ne pas s'être rendue compte de ce qu'ils faisaient précédemment, manifestement préoccupée pas d'autres choses. Le deuxième fait étrange, dont Jenny se rendit compte en première, était le fait qu'elle tenait deux paquets dans ses bras. Elle les tenait tellement précieusement que Luc crut que c'était des trésors royaux trouvés dans le repère des brigands.
« - Hum excusez moi Sir mais nous sommes bien d'accord qu'il ne s'agit pas de pièces du trésor royal que vous souhaitez nous confier ?
- Bien sûr idiot. Rien n'a été volé depuis des siècles » lui répondit Jenny en lui mettant le coude dans les côtes.
À leur inquiétude croissante, Moira n'avait toujours pas dit un mot. Elle restait à les observer. Un silence pesant s'installa, brisé par les mouvements d'un des tas de chiffons, les faisant tout les deus sursauter.

« - Bien que le capitaine soit d'accord avec ce que je lui ai proposé, je me demande s'il s'agit réellement d'une bonne idée. Enfin, il c'est sûrement la moins pire. » dit-elle en soupirant. Jenny et Luc se redressèrent. Ils commençaient à comprendre ce qui allait leur être demandé et espéraient en être à la hauteur.
« - Comme il en a été décidé avec le chef, vous deux aurez la responsabilité de veiller sur leurs altesse, tout du moins jusqu'au palais. Vous avez été choisis grâce à votre expérience avec des enfants en bas âge. Pensez vous en être capable ? Si vous ne pensez pas l'être, dites le moi. Aucun jugement ne sera retenu contre vous. Vu l'importance de cette mission, ce serait tout à fait normal de refuser. »

Un seul regard leur suffit. Ils étaient amis d'enfance et appartenaient au même ordre de chevalerie, fait extrêmement rare vu le niveau demandé par celui-ci. La mission qui leur était proposée est l'une de celle qu'il ont attendu toute leur vie.
« Oui Madame. Nous acceptons ! » Une même réponse pour deux âmes sœur.
Un sourire fleurit sur le visage de Moira. Malgré ses hésitations, elle était sûr d'avoir fait le bon choix.

Twin swordsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant