L'apothéose de la vengeance.

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~ 14h00, Tokyo, Japon. ~

Je me fais réveiller par des cris. Génial, une nouvelle journée démarre, enfin, « nouvelle » n'est pas le mot à employer dans cette phrase. Chaque jour est le même, rien ne change, c'est ce qu'on appelle : la routine. Ce qui est nouveau, c'est l'élément déclencheur de la dispute quotidienne des personnes qui m'ont mise au monde : mes parents. Cette fois-ci, ils se disputent car ma mère, Naoki, a oublié d'acheter les trois packs de bière habituels de mon père, Ryota. J'imagine que vous trouvez ça stupide comme motif de dispute, seulement, un rien peut déclencher une dispute dans notre demeure.

Je regarde le grand miroir qui se trouve en face de mon lit. Je sors une cigarette, un briquet, et allume le bout. Deux larmes coulent de mes yeux, de ces paupières tombantes, de ce regard vide, assombri par les années.

Naoki : Je t'interdis de lever la main sur moi, espèce d'alcoolique !

Ryota : C'est culotté de ta part, Naoki, dois-je te rappeler le nombre de bière que tu as bu depuis ce matin, hein ?!

Naoki : J't'en pose des questions moi ?! Vu la rougeur de tes joues, il y a plus d'alcool que d'eau dans ton estomac, gros lard va !

Soudainement, un lourd silence s'impose. C'est bon signe me direz-vous, la dispute doit sûrement être terminée. Mais c'est en fait tout le contraire. « Gros lard », c'est bien les deux seuls mots que mon père n'accepte pas, qu'il déteste par-dessus tout, et qui peuvent l'entraîner dans une rage folle. Ce qui est normal quand une personne se remplit la besace d'alcool H24, 7j/7, elle finit par ne plus être maître de son propre corps.

Je sens mon pouls s'accélérer, mon souffle devient de plus en plus rapide, mon estomac commence à se tordre et mes membres se mettent à trembler : la fameuse crise d'angoisse. Cela m'arrive souvent lors de leurs disputes, puisque généralement, il ne s'en prend pas seulement à ma mère, mais aussi à moi.

Un fracas se fait entendre en bas des escaliers. Habituellement, ce bruit est le résultat de la chute de ma mère dû au coup de poing porté à son visage, par mon père. Alors j'imagine que ça doit être ça.
Brusquement, de lourds pas montent les escaliers à une vitesse folle. Mon père arrive, c'est à mon tour de me faire fracasser la gueule, comme d'habitude. Je regarde la porte de ma chambre en entendant les pas qui se rapprochent de plus en plus de celle-ci. Je me lève de mon lit, prends ce dont j'ai besoin pour achever ce que j'ai toujours rêvé d'achever et attends devant la porte, un sourire au coin des lèvres.

La porte s'ouvrit violemment.

Ryota : À ton tour mainte-

C'est enfin le moment dont j'ai toujours rêvé. La peau de sa gorge s'ouvre d'un trait parfaitement droit. Plusieurs jets de sang en sortent. Il me regarde, agonisant, d'un regard appelant à l'aide. Je le regarde en retour, d'un regard manquant d'empathie.

J'avais enfin trouvé le courage d'en finir avec lui. C'en était assez. Assez de subir la violence de ses coups et de ses paroles. Assez de subir ses pulsions sexuelles. Assez. Juste assez.
Il tombe raide sur le sol, gisant dans son propre sang.

Kameko : Tu oses encore me salir, après m'avoir sali de toutes les manières possibles.

Ryota : Aide-moi- s'il te pl- plaît...

~ 𝑈𝑛𝑒 𝐿𝑢𝑒𝑢𝑟 𝑃𝑎𝑟𝑚𝑖 𝐿'𝑂𝑏𝑠𝑐𝑢𝑟𝑖𝑡𝑒́ ~   Chishiya x Reader Où les histoires vivent. Découvrez maintenant