Chapitre 4.

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Septembre, Malibu.

La sonnerie de mon téléphone est ce qui m'a tiré de mon sommeil il y a bientôt 20 minutes. Depuis, je suis assise en tailleurs sur mon lit, les volet encore fermé et ce maudit appareil est devant moi poser sur mon oreiller rouge en forme de cœur, la sonnerie se répètent et toujours le même nom affiché sur l'écran.

La sorcière.

Le nom parfait qui d'écris ma mère. Quoi de mieux que de commencer la journée en se faisant harceler par une personne qu'on fuit plus que tout ? Tout ça m'annonce une excellente journée en perspective.

Je suis presque sûre que la sonnerie a réveillé mes amies, mais qu'aucune n'est venu me faire de réflexion parce que sans me voir, sans m'entendre elles ont compris. Compris qu'aujourd'hui allait être compliqué.

Encore et encore cette sonnerie, je l'écoute sans bouger. J'ai envie de raccrocher, et de balancer mon téléphone le plus loin possible de moi pour l'éloigner, mais je ne fais rien de tout ça, et pour la première fois, depuis plusieurs mois, je décroche, entendant la voix terriblement aiguë de celle qui m'a donné la vie.

  - Willow Wiseman. Pourquoi faut-il que tu prennes autant de temps à répondre? Tu sais depuis combien de temps j'essaye de te joindre? Tu penses que je n'ai que ça à faire?

  - Bonjour maman, merci de demander, je vais bien, j'espère que toi aussi.

  - Je n'ai pas le temps pour ces futilités Willow. Demain soir, tu es convié à un dîner, vient habillé convenablement.

  - Convenablement? répète-je. Maman, peux-tu m'expliquer ce qu'est être habillé convenablement?

Un long soupire qui me montre à quel point elle me trouve exaspérante se fait entendre et je lève les yeux au ciel lorsqu'elle reprend la parole,

  - C'est ne pas être habillé comme tu l'es d'habitude. Ne sois pas habillé comme une traînée, c'est tout ce que je demande.

  - Donc, pour toi, je suis une trainée?

Encore un soupir, et elle change de sujet. Je ne prends même plus de plaisir à la pousser à bout, avant j'avais l'impression de gagner quelque chose, mais maintenant, je sais qu'elle réalise que je suis encore plus une erreur. Parfois, ça fait mal, d'autre fois, je ne ressens rien, à part un vide qui s'agrandît.

  - Bon, je t'enverrais l'adresse par message plus tard dans la journée. Soit présente demain soir à 20h30.

Demain soir. Je me prends une énorme gifle, en réalisant qu'elle jour nous serons demain. La douleur m'envahit, et je sens des larmes se frayer un chemin jusqu'à mes yeux.

  - Demain soir? Sérieusement? Vous le faites exprès?

  - Je ne vois pas ce que tu veux dire. Demain est un jour comme un autre.

Son agacement me fait grincer des dents et serrer les poings.

  - Non maman. Demain, c'est pas un jour comme les autres, c'est l'anniversaire de Wade. Pourquoi faites-vous ça putain ? Pourquoi vous me faites ça ?

  - Willow, cesse de te comporter de manière si enfantine. J'ai honte de ton comportement. Grandis un peu. Bon, j'ai des choses plus importantes à faire. Ne sois pas en retard, à demain.

La conversation coupe, et mon téléphone se met en veille. Je reste sans bouger, pendant de longues secondes, puis les larmes commencent à couler le long de mes joues. Pas de tristesse, mais de colère.

Je les déteste, je les déteste tous.

Elle organise un dîner le jour de l'anniversaire de Wade.

Promets-moi d'aimer (sous contrat d'édition)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant