~My neighbor across the street~

L'ordinaire n'existe pas

Aujourd'hui est un jour comme les autres. Mon réveil sonne à 6h45, me tirant de mon doux rêve et m'obligeant à supporter une journée de cours.

Je m'appelle Yang Min-ji, j'ai 11 ans, je suis née le 28 mai 1998 et j'habite à Greenacre en Australie. Je suis coréenne et j'ai grandi les 5 premières années de ma vie à Busan en Corée du Sud. Grâce à ça et à mes parents qui continuent à m'apprendre la langue, je parle couramment coréen et anglais. J'étudie dans l'établissement St Patrick's Marist , à Sydney, comme mon petit frère, Jeong-in.

Comme tous les matins, je râle pour sortir du lit car je dois réveiller l'insupportable monstre qui me sert de frangin.

Je déboule dans sa chambre, ouvre les rideaux et saute sur lui, histoire de bien le sortir de son sommeil. Ce dernier pour me casser les oreilles, pousse un cri ressemblant à celui d'un dauphin qu'on égorge :

"Mais tu ne pourrais pas arrêter de hurler ?! Tu souhaites réveiller tout le quartier ?!

-C'est toi qui as commencé et puis j'étouffe, tu veux me tuer ou quoi ?!

-Mais non jamais ! Tu sais que je t'aime trop pour ça !

-Les enfants, le petit déjeuner est prêt !

-On arrive eomma ! Aller debout face de renard ! Le premier arrivé en bas aura la plus grande tranche de bacon et ce sera moi !

-Dans tes rêves !"

Après une course dans les escaliers, qui s'est terminée par ma victoire écrasante, et un copieux petit déjeuner, il est temps que je me prépare pour la journée. J'enfile mon uniforme, fait mon cartable et passe en quatrième vitesse à la salle de bain. Je mets plus de temps que d'habitude parce qu'il faut que je coiffe mes fins et long cheveux noir qui m'arrivent aux épaules et qui ont décidés de faire un épi à l'arrière de mon crâne. Il est 7h30, l'heure de prendre le bus :

"Appa, Eomma, on y va bisous ! JEONG-IN BOUGES TOI !

-J'arrive la folle !

-Min-ji, on a de nouveau voisin. La maison d'en face a été vendue. On ira les voir pour faire connaissance et leur donner un coup de main.

-D'accord Abba, pas de problème. Bonne journée !

-Bonne journée à toi aussi ma chérie."

L'arrêt de bus est à quelques pâtés de maison. Là-bas j'y retrouve Alice. On est au même collège, même si j'ai deux ans de plus qu'elle, nous sommes meilleures amies et la différence d'âge ne se voit presque pas. Peut-être parce qu'elle est très mature, dès fois plus que moi.

A chaque fois, lorsque l'on rentre dans le bus, mon petit frère fait comme si je n'existais pas et l'ignore toute la journée. Ça me fait des vacances. Jusqu'à ce qu'on rentre à la maison et qu'il me supplie pour que je l'aide à comprendre ses leçons.

Je m'assoie tout le temps à côté d'Alice, on parle de tout et de rien et on rit beaucoup. La musique est souvent le sujet central de nos discussions. Elle me dit, à chaque fois, que je suis plus accro aux abdos de mon rappeur préféré qu'à ses chansons. Mais je lui fais remarquer que sous son tempérament calme et sage se cache une folle de musique qui pourrai en parler pendant des heures et que si on s'approche trop près de son groupe favori, elle nous tue. Ce qu'on se dit est tellement vrai que ça nous déclenche une crise de fou rire et tous les élèves dans le bus nous jugent mais on s'en fiche. On est ensemble et c'est le principal.

Après 20 minutes, nous sommes arrivés à destination et les cours commencent à 8h.

Je termine, à 15h30, je prends le bus toute seule car tout le monde a déjà fini. Casque sur les oreilles, je marche dans la rue où j'habite en chantant "Sunset Glow" de BIG BANG. Je suis tellement dans ma bulle que je ne vois pas les cartons de déménagement par terre. Je me prends les pieds dedans et tombe en avant. Mais quelqu'un me rattrape, c'est un garçon légèrement plus vieux que moi et extrêmement mignon. Il me sourit et me dit :

"La prochaine fois fais attention"

Il prend un carton au sol et entre dans la maison en face de la mienne. Je rentre chez moi la tête dans les nuages mais, cette fois-ci, ce n'est pas à cause de la musique. Finalement, aujourd'hui, mardi 09 mars 2010, ce n'est peut-être pas un jour si ordinaire que ça.