Il faisait froid lorsque j'arrivai au pied de mon immeuble. La buée relâchée à chaque expiration était un signe que je ne m'étais pas encore transformé en glaçon. Le vent glacial avait commencé l'invasion brutale de mon corps, en s'attaquant à mes doigts et mes orteils. Allez ! Plus que quelques pas et je pourrai m'enrouler tel un burrito dans mon plaid. J'ouvris la grande porte rouge du bâtiment et pu enfin rentrer. La température était un peu plus agréable mais ce n'était toujours pas l'idéal, il fallait que je rentre chez moi.
Je passais rapidement devant le seul miroir encore en état du hall. Mon visage cerné me rappelait que je n'avais pas beaucoup dormi ces derniers jours. Mes longues locks noires me tombaient de chaque côté de la tête et me servaient de cache-oreilles. Enfin, ma peau mate blanchie par le froid réclamait du soleil. Bon, tu as assez perdu de temps Ian. Je récupérai mon courrier avant de courir vers les escaliers. Je n'étais pas particulièrement sportif mais j'habitais au premier étage alors, prendre l'ascenseur pour si peu me paraissait inutile.
Le moment tant attendu était enfin arrivé. Après avoir tourné la clé dans la serrure, la porte du paradis s'ouvrit. Mon appartement de dix-neuf mètres carrés était ma petite oasis. J'y passais la plupart du temps lorsque je n'étais pas en cours. Je déposai mon trousseau de clé et me dirigeai vers la pièce principale qui me servait de salon, de cuisine et de chambre. Je n'avais pas le luxe d'avoir un appartement avec une chambre à part. C'était même un miracle que mon appartement soit disponible vu le nombre d'étudiants qui se seraient jetés dessus s'ils en avaient connaissance. Le propriétaire m'avais dit que j'avais eu beaucoup de chance car j'étais la première personne à l'avoir contacté. J'avais fait en sorte que toutes les démarches se passent le plus vite possible car je craignais que quelqu'un me devance. Finalement, une semaine après ma visite je récupérais les clés de mon logement et depuis nous vivions une très belle relation.
En sortant de la douche j'avais prévu d'aller regarder la télé, mais un grondement retentit depuis les profondeurs de mon estomac : Il était vingt heure trente-cinq et j'avais faim. Sans perdre un seul instant je partis en direction de la cuisine. Un énorme plat de pâtes au fromage ferait l'affaire. En ouvrant le réfrigérateur je me rendis compte que je n'avais plus de fromage. A vrai dire, il était complètement vide. Il n'y avait qu'une malheureuse bouteille d'eau et une motte de beurre déjà entamée. Dépité, je le fermai pour mettre fin à mes souffrances et me rabattu sur la confection d'un plat de pâte simple.
Le repas fut rapide mais consistant. Je lavai la vaisselle et me précipitai vers mon clic-clac, sur lequel je m'affalai. Télécommande en main, je savais déjà ce qu'allait être le programme de ce soir : soirée Netfluxe. Mais alors que l'épisode allait commencer, j'entendis la sonnette de l'appartement retentir. Peu enthousiaste à l'idée d'être dérangé, je trainai des pieds sur le carrelage froid avant d'ouvrir la porte. Quelle ne fut pas ma surprise en découvrant Aude, la belle brune qui était ma voisine de palier. Nous ne nous voyions pas souvent mais lorsque cela arrivait, nous passions de bons moments. Elle portait un tee-shirt gris beaucoup trop grand pour elle. Ses cheveux courts partaient dans tous les sens et elle paraissait fatiguée.
- Bonsoir Aude, tout va bien ?
- Bonsoir Ian. Tout va bien mais je voudrais savoir : Est-ce que tu aurais du beurre ? J'ai oublié d'en prendre en allant faire mes courses.
- Il m'en reste un peu. Attends-moi, je vais te le chercher.
Je pris la direction de la cuisine et revins avec la motte entre les doigts.
- Voilà ! Tu peux garder le reste.
- T'en es sûr ?
- Oui, ne t'inquiètes pas.
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Le Collecteur de dette
Storie breviUn jeune étudiant rentre chez lui après une longue journée de cours. Sa très belle voisine de palier sonne pour lui demander du beurre et lui promets de la ramener du gâteau avant de partir. On sonne de nouveau à la porte, ça ne peut pas être la bel...