𒊹3. Dossier : AMI

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'Celui qui déteint l'information, déteint le pouvoir.
Celui qui l'entretient, détient le monde.'
Adam Smires

𑁍Angelica𑁍

Quelle idiote !

On a failli faire tout foirer — moi et mon caractère, en seulement quelques minutes. Je savais pertinemment qu'il fallait que je garde mon sang-froid quand j'ai passé la porte de ce bar, de cette ville; mais bien évidemment, avec ma chance légendaire, il a fallu que je tombe sur un mec aussi attirant que repoussant. Je m'attendais à être confronté à un gros motard poilu ! Ç'aurait été plus simple.

À l'avenir il faut que je reste le plus loin possible de lui. Aucune distraction ne doit m'empêcher d'atteindre mon objectif. C'est ma chance et je ne peux pas la compromettre. D'aucune manière.
Je sors du Starlight, les documents que Dylan — gérant du bar, m'a remis entre les mains et je les fourre dans mon sac à dos. J'ai quand même réussi la première étape : sortir de cette entrevue avec le job.

Me voilà donc serveuse dans un bar à putes d'un MC. N'est-ce pas génial ?
Je grimace, écœurée, en passant les lanières du sac dans mon dos.
Merde, si on m'avait dit qu'un jour je me retrouverai dans ce genre de galère...
Je monte sur mon bébé, les battants colériques de mon cœur frappant contre mes côtes.

Qu'est-ce qu'il ne faut pas faire, pensé-je.

Alors que je m'apprête à mettre mon casque, trois motos déboulent sur le parking dans un boucan d'Enfer. Je me crispe entièrement quand je reconnais le logo floquer sur le réservoir de celle qui se gare à côté de moi.
Le sergent arborait le même sur son cuir.
Des images de lui, très près de moi tout à l'heure, me reviennent en mémoire.

Je mentirais si je disais que j'avais détesté me plonger dans le gris de ses yeux. D'avoir senti les flagrances de son parfum épicé. Apprécier la dureté de son torse sous mes paumes.
Cependant, il est hors de question que j'admette qu'il en est pu être autrement.

Je déteste ce genre de type, celui qui pense avoir le contrôle sur tout et tout le monde. Sauf que moi je suis un électron libre. Personne ne me dicte ce que je dois faire.
Pourtant mon corps a littéralement été aspiré par son aura, sa chaleur, ses regards.

Le pilote finit par éteindre le moteur, coupant court à ma divagation. Avec toute la place qu'il y a sur ce parking, il a fallu qu'il se gare à côté de moi. Apparemment, ce mec se fout totalement des lois — et de sa sécurité, parce qu'il ne porte même pas de casque. Je souffle discrètement, pour tenter de chasser le froid mordant qui serpente le long de ma colonne. Le regard haineux qu'il me lance me glace le sang.
— Un problème ?

C'est plus fort que moi. Je ne peux pas fermer ma bouche deux minutes !
Le type est carrément flippant avec son crâne rasé couvert d'encre. Il en a même un sous son œil gauche. Une larme, révélant ainsi qu'il a — bien évidemment, ôté la vie de quelqu'un. Une balafre lui mange le côté droit du visage, amplifiant son air ténébreux.

Son cuir qu'il porte, sur un tee-shirt noir, est orné de divers patchs, dont celui l'identifiant comme étant le full patch. Je ne sais pas trop à quoi cela correspond, mais ce n'est pas grave. Il représente parfaitement le criminel barbare que je me suis imaginé, cependant il n'est pas tant horrible que ça à regardé.

Il possède de grands yeux en amande d'un marron foncé, qui sont encerclés par de longs cils noirs. Sa mâchoire carrée est adoucie par des lèvres pleines, qui elles arborent un piercing. D'ailleurs il en a partout. Arcades, oreilles, nez. Je n'ose pas imaginer les parties de son corps non visible.

Hadès' s Creepy Rider : Arrow Où les histoires vivent. Découvrez maintenant