CHAPITRE 22

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22

Grains de sable

KÔME

Les mains enfoncées dans les poches de mon Dickies noir, je jette un œil à Kara qui marche silencieusement à côté de moi. Depuis que nous sommes descendus de la voiture, elle n'a pas décroché un mot, pourtant elle semblait contente de venir alors pourquoi a-t-elle perdu son sourire ? Ce rencard a beau être le gage d'un défi perdu, je suis content de pouvoir passer du temps avec elle. Seulement je voudrais que ce soit aussi son cas et sa tête montre clairement le contraire.

Pour essayer de la faire réagir, du moins de la sortir de ses pensées, je m'approche d'elle et lui donne un petit coup de coude dans le bras. Kara tourne la tête vers moi et je lui souris.

— T'as l'air super contente d'être là, ça fait peur, je lâche pour la provoquer un peu.

— Désolée, je le suis, c'est juste que j'étais perdu dans mes pensées.

— J'ai vu ça. Est-ce que ça va ?

Elle hoche la tête et me souris, mais je vois bien qu'elle se force.

— Tu es sûre ?

— Oui, je vais bien. Allons-nous amuser ! Après tout on est là pour ça, non ?

— Carrément.

Sa bonne humeur semble soudain refaire surface, car elle me sourit franchement cette fois. Impatiente d'entrer dans le parc, elle me prend la main et m'entraîne vers l'entrée. Et une fois sur la jetée, Kara se métamorphose complètement. Son regard reflétant les différentes lumières bleu, orange, rose et violette des manèges, brille d'excitation et elle sourit comme je ne l'avais encore jamais vu faire jusqu'à maintenant.

— Alors... qu'est-ce que tu aimerais faire ? je demande en regardant partout autour de nous.

— Une tonne de choses ! déclare-t-elle joyeusement ! Je veux manger de la barbe à papa, de la glace et une pomme d'amour. Je veux aussi monter sur la grande roue et faire plein de tours de manèges !

J'éclate de rire, amusé de la voir réagir de cette façon.

— Je vois que tu as enfin retrouvé ta joie de vivre.

— Je crois que oui.

Ravie de la voir de bien meilleure humeur, je lui propose de commencer par la grande roue, puis de faire quelques manèges avant d'aller nous choper des glaces et sans surprise, elle en choisi une au parfum de fraise. Nous enchaînons avec des barbes à papa, la fameuse pomme d'amour dont rêvait Kara et lorsqu'elle aperçoit des peluches sur un stand, elle me tire par la manche et m'y emmène de force.

Armés de nos pistolets à eau, on essaie d'atteindre nos cibles afin de remporter l'une des peluches que Kara a vu et contrairement à moi, elle se débrouille plutôt bien puisqu'elle gagne un lot. Le mec qui tient le stand lui file une petite peluche, un ourson blanc avec un noeud rose et Kara sautille sur place comme une gamine tout en le serrant contre elle.

Pour la première fois depuis que je la connais, je l'entends vraiment rire et plus le temps défile ce soir, plus je me rends compte que je tombe amoureux d'elle. Peut-être même que c'était déjà le cas avant ce soir. Il y a quelque chose chez Kara qui m'intrigue depuis notre toute première rencontre. C'est comme si, sans le vouloir j'étais attiré par elle tel un aimant.

Le problème, c'est que m'attacher à elle n'est pas une bonne idée. Dans quelques mois je quitte peut-être Pasadena pour L'Australie. Je n'y ai pas encore vraiment réfléchi, mais au fond, je crois que c'est une opportunité que je ne peux pas louper. Le basket c'est toute ma vie et si aller là-bas me permets d'accéder plus facilement à mon rêve, alors je ne peux pas laisser filer une chance pareille.

BECAUSE I LOVE YOUOù les histoires vivent. Découvrez maintenant