- Arrête de m'ignorer, sale pute !
Cliché.
Petite paire de couille abordant la première paire de seins qu'il voit à 2h36 du soir, ses paroles avoisinant presque la courtoisie.
Parfois, je me dis que le meurtre pourrait devenir légal, juste de temps en temps.Mais bon, vu que je ne régis pas les lois de ce pays - quel dommage - il m'est contraint de continuer ma route. Malgré tout, je le sentis, lui et sa respiration pressante me suivre en trottinant, souhaitant surement me rattraper. L'énergumène devient de plus en plus difficiles à oublier.
Je sais qu'il m'a dit d'arrêter de l'ignorer, mais il va obtenir ce qu'il veut à continuer d'agir comme un parasite...
-Aller, juste ce soir, j'peux même ramener des collègues qui seront super chaud si je ne te suffis pas, aboie-t-il se tenant enfin à ma hauteur. On peut aller à trois ou quatre même, ça m'dérange pas.
Je ne peux m'empêcher de souffler du nez. Je veux bien que la situation du pays soit compliquée, mais je suis sûr que ce type bande devant le trou de son aspirateur. Il montre un aspect de lui tellement désespéré sexuellement qu'il pourrait presque baiser ses potes.
Néanmoins, l'amusement et la pitié me quittèrent bien rapidement quand le petit bonhomme commença à s'impatienter, ne comprenant visiblement pas le message.
-Tu commences à vraiment me soûler, crache-t-il en se plaçant subitement devant moi, regarde moi au moins quand on te parle !
Il ose tenter de m'agripper le bras. Je craque, il est pire qu'une puce. Avant que ses mains noirs d'hachich ne se posent sur ma peau, je lui pris le majeur et l'annulaire et, sans réel besoin de force physique, les penchaient droit vers son torse. Au fur et à mesure, son coude se tordait puis son épaule, pour qu'au final il soit contraint de se mettre à genoux dans un gémissement de douleur.
Retenez bien la technique les filles, elle marche vraiment bien.
-J'espère que ça t'a passer l'envie de suivre les meufs dans la rue. Un conseil, travaille ta souplesse, certains gars arrivent à s'auto-sucer, ça te sauverait sûrement la vie.
Il me regarda avec de grands yeux, se remettant probablement de son humiliation. Mis à genoux par une fille. Avant qu'il ne s'en remette et décide potentiellement de me suivre à nouveau - certaines personnes sont suicidaires -, je disparais au coin de la rue.
En y repensant, son regard globuleux me faisait penser au gobie. Le poisson là, qui fait gloups gloups.
Le froid me saisit alors que je presse le pas pour rentrer chez moi.
Avant, j'étais le genre de fille qui était absolument tétanisée lorsqu'un mec la suivait. Le cœur battant tellement fort qu'il donne la nausée, la boule dans la gorge, la sensation de mort imminente car personne n'allait venir m'aider. Je connais que trop bien ce sentiment bien trop fréquent malheureusement.
Même si la situation, en soit, n'égalait pas un tel danger, la sensation restait la même.C'est justement parce que je savais que personne n'allait venir pour me sauver, que j'ai souhaité apprendre à me sauver moi-même.
Rien ni personne ne te sauvera à part toi-même.
En réalité, j'étais un peu la seule d'Eloïs, ma ville, à avoir cette mentalité. Ici, c'est un monde à part. Le pays a fermé ses frontières, nous privant d'informations du monde extérieur, de touristes et de la possibilité de partir sans risquer de se faire abattre. Chouette.
Ce pays, c'est Urantia. C'est aussi le mien et celui dans lequel je suis née.
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Urantia, et les épines de la Rose.
Teen FictionDans un monde dystopique ravagé par les inégalités, Rose est une jeune femme qui souhaite corps et âme renverser le système de castes injustes qui régit son pays, Urantia. Alors que les Aristocrates vivent dans une opulence étourdissante, la populat...