Gare à vous, les Emetophobes

6 1 0
                                    


Au beau milieu de la nuit, je suis restée en compagnie de Karim. 
Lyam était reparti, comme conseillé par son camarade, ma morsure lui a littéralement transpercée la chaire. 

J'espère que la blessure va s'infecter afin qu'il crève sur le béton où il m'a humilié il y a bientôt une demi-heure. 

-Désolé pour tout ça, 'fin surtout la baston quoi. Lyam sait se maitriser, même si on ne dirait pas, rassures toi ! m'annonce Karim gaiement, remuant le couteau dans la plaie sans le savoir.

Je soupire. Je commence à avoir des migraines. Nous nous sommes assis sur le bord d'un trottoir sur une route abandonnée. Je voulais l'écouter plus que tout, et puis il ne m'avait pas l'air méchant, supporter sa présence n'était rien comparer à ma curiosité.

-J'ai vraiment hâte que tu me racontes tout avant que j'aille me pendre de fatigue. Sois bref. 

Le pauvre garçon renfonça sa tête dans son cou, faisant la grimace. Il était très expressif, nous laissant le voir comme un livre ouvert. C'était amusant, ce qui me détendit malgré la confusion que me provoquer la situation.
Il inspira, se préparant sans doute à un monologue. Par pitié...

-Alors, euh, de manière bref t'as dit... Bah, t'as fait boom la première fois, ça c'est ébruité, nous savoir ça, puis savoir que t'as fait une deuxième action. Toi déterminée et victorieuse, donc toi nous intéressé. Oula fait pas cette tête, j'te jure j'y viens !! dit-il en agitant les bras devant lui. Pour être plus sérieux, on est une organisation secrète visant à retourner le royaume, le système avec. On est nombreux, c'est sur, mais pas assez. Une petite centaine environ, et on s'entraîne jour et nuit pour provoquer, plus tard, des actions qui les feront perdre leurs moyens. Mais ça, c'était avant que tu décides d'exploser ta propre ville et te faire remarquer, avant qu'on est décidé d'agir. Maintenant, les aristocrates se doutent de futurs attaques terroristes.

-Si je comprend bien, j'ai fais complètement capoter votre plan initial, mais au lieu de vouloir me péter la gueule vous voulez de moi dans votre... groupe, précisais-je sentant une fierté se créer en mon sein.

Cheh.

-Très simplifié, c'est exactement ça, mais bon, vu ta nervosité je sens que tu as pleins de questions. Dis toi que je suis là pour te convaincre de, au moins, venir visiter nos locaux, me dit-il, m'énervant sur le fait qu'il est su lire en moi facilement.

A mon tour d'inspirer avant de parler.

-Comment ça ce fait que je n'ai jamais entendu parler de vous ? Comment vous avez même su que c'était moi l'autrice de ces actions ? Les Aristocrates se sont trompés, ce qui veut dire que les caméras ne montraient aucuns indices. Et mon identité vous l'avez trouvés où ? Je veux absolument une réponse claire de ça, je ne laisse pas de trace de mon passage -à part deux trois feux de joie-. Puis, c'est pas logique, pourquoi me laissait découvrir votre QG avant même que j'intègre votre armée ? Je pourrais à tout moment vous balancez et vous serez tous fini. 

Au fur et à mesure de mon monologue, je vis ses yeux s'agrandir de plus en plus, comme si il redoutait le fait qu'il allait oublier quelques informations. 

-Alors, euh... De manière bref, nous avons réussi à garder le secret de notre existence car notre organisation est très bien ficeler, pareillement pour la hiérarchie militaire. Ca mène au fait que notre recrutement est très précis et concis, faisant attention au moindre détail psychologique chez un élément qui pourrait nous trahir pour de l'argent ou du pouvoir. Toi faisant l'exception à la règle.

Je dois admettre qu'ils ont dû se disputer pour prendre une décision qui pourrait leur coûter leur secret. Il reprit, voyant que je l'écoutais avec bien plus d'attention et de sérieux qu'auparavant. 

-Au vote à la majorité, il a été convenu que nous prenons le risque d'essayer de te recruter. La générale était contre, mais je l'ai convaincu que tu n'avais littéralement aucune raison de dire quoique ce soit, bon avec Lyam et Alycia, mais moi plus quand même. Pour finir, je t'avoue que c'est de ma faute si nous connaissons ton identité. C'est moi qui est pris les images caméras où tu apparaissais, je suis plutôt bon en informatique... Je sais que tu t'en serais foutu qu'ils apprennent que c'est toi l'autrice de la catastrophe, mais je le fais car ça aurait été une perte de valeur pour nous. J'ai simplement procéder à une reconnaissance faciale pour retrouver ton identité dans un dossier venant de ton ancien orphelinat. 

Urantia, et les épines de la Rose.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant