5 | 02 - Hysterical.

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AÏJA

J'ai ouvert les yeux dans cette pièce blanche. La gorge et les lèvres sèches, l'odorat encore imprégné de lavande... avant de fermer les yeux, éboulis par la lumière qui paraissait intensément aveuglante.

- Bonjour Madame Brown.

J'ai gardé les yeux fermés quelques secondes avant de les réouvrir difficilement, presque paralysée.

- Comment vous sentez vous ?

La parole m'étant inaccessible, je bougea la tête négativement avec la force que j'avais trouvé.

- Vous êtes sous sédatifs, le réveil risque de prendre quelque temps... reposez vous.

Je ne sentais plus le reste de mon corps et la lumière venait de me déclencher un mal de crâne trop insoutenable pour que je ne referme pas les yeux.

J'ai eu l'impression de les avoir fermés seulement quelques secondes, pourtant quand je me suis levée, la pièce était sombre et vide.

La nuit était tombée.

Cette fois ci, j'ai eu la force de relever la tête... de bouger mes bras, mes doigts, mes jambes...

J'avala ma salive difficilement... et c'est à ce moment que tout a refait surface.

Tous les souvenirs, tout ce qui s'était passer... la lumière blanche, la paix soudaine et injuste... la mort.

Je me suis souvenue de ce qui m'avait poussé à ce geste lâche et presque irréversible. Je me suis rendue compte que j'avais échoué à mettre fin à cette douleur. Que je ne me débarrasserais jamais de cette culpabilité.

Que je ferais face à mon Karma et ça quoi qu'il arrive.

J'ai constaté les conséquences, j'ai imaginé l'enfer qu'allait devenir mon existence.

J'ai conçu que la paix ne se trouverait que dans le repos éternel.

Et quand toutes ces pensées me sont venus, elles se sont entrechoqués dans ma tête, créant un brouhaha insupportable, des échos... du bruit...me faisant hurler.

Hurler comme ci elles s'échapperaient par mes cordes vocales. Crier comme si cela me libérerait de celles ci.

Comme si cela me permettrais d'évacuer ma douleur.

Pourtant, ça n'a pas marcher. Chaque hurlement ne faisait que me brûler la gorge et m'empêcher de respirer.

Je ne me suis pas arrêtée pour autant, j'ai tenté de quitter ce lit par tous moyen en arrachant ma perfusion, faisant gicler le sang de mon bras.

J'ai arracher absolument tout ce qui me reliait à ces machines, tout ce qui pouvait me permettre de me sentir en vie et de ressentir une quelconque émotion.

Parce que j'étais fatiguée...

Épuisée de vivre avec ma propre conscience.

Je ne pouvais plus supporter mon vécu, ma vie... mes propres pensées et émotions étaient devenus un calvaire.

J'ai hurler, je me suis frappée et griffer avant qu'une orde de personnes entrent dans la pièce en furie en m'empêchant de continuer.

Je leur ai hurler de me finir. Supplier de me tuer... de mettre fin à tout ça...mais ils ne m'ont pas écouter.

Au lieu de ça, ils m'ont demander de me calmer en m'immobilisant, m'empechant de faire taire cette voix dans ma tête, cette voix qui me disait que la mort restait et serait la solution ultime.

BIPOLAIRE VOù les histoires vivent. Découvrez maintenant