Chapitre 63

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Ma voix était froide et confiante, malgré mes larmes qui coulaient abondamment sur mon visage.

Il fut surpris, mais partit sans plus de cérémonie, n'ayant apparemment pas plus envie que moi d'être dans la même pièce.

Dans les vingt minutes qui suivaient, je ramassais toutes les affaires essentielles qui m'appartenaient. Plusieurs personnes étaient venues toquer à la porte, me demandant ce qui se passait, mais je n'ouvris et répondis à aucune d'elles, bien trop détruit.

Pendant tout le reste de la matinée je ne sortis pas de la chambre, je l'avais seulement fermée à clé, parfois gisant sur le sol en pleurant ou tapant violemment mes poings contre le mur, abimant ma peau.

Puis vers 11h, j'entendis le manager venir pour demander à tout le monde de le rejoindre pour aller s'entraîner à la salle. Ne souhaitant en aucun cas sortir de la pièce où j'étais, je ne fis aucun bruit quand le manager toqua à la porte de ma chambre.

Puis la voix de Jin résonna derrière la porte, incitant le manager à me laisser tranquille, prétextant que j'étais malade. Je me jure que je lui revaudrais cela.

Après 10 min à essayer de me convaincre, il abandonna et finalement partirent tous de la maison, pour mon plus grand soulagement.

Profitant de cette occasion en or, j'appelais rapidement en taxi, ne souhaitant pas une seconde plus rester dans cette maison, cet endroit m'était devenu insupportable. Je souhaitais juste m'échapper.

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Je laissais quelques billets au chauffeur, descendant avec difficulté du taxi alors que mon corps était devenu faible, secoué par mes larmes. J'avais mis des lunettes de soleil et un masque, cachant au maximum toutes mes traces de tristesse.

J'avais seulement pris avec moi un sac à dos avec deux tenus de rechange, mes affaires les plus précieuses et mes papiers, voulant seulement m'échapper de cet endroit, pourtant si beau.

Je me retrouvais dans une des plus grandes villes de l'île, perdu dans les rues entre tous ces gens qui travaillent, et pour certains un sourire sur le visage qui m'écœurait.

Mais je savais exactement ce que je voulais, et c'était devant moi.

J'entrais rapidement dans le magasin, choisissant en quelques secondes ce que je souhaitais avant de payer le vendeur, ne voulant pas m'attarder.

Il me donna les accessoires allant avec le véhicule. Une jolie moto sportive que je venais de louer pour une semaine se tenait devant moi, n'attendant qu'à être utilisé. Et je comptais bien voir ce qu'elle avait dans le ventre.

J'avais demandé de me prêter un casque, des gants et une veste avec une valise. Je mis rapidement mon sac à l'intérieur et montais sur l'engin, le démarrant avec un bruit significatif.

Très vite, je me mis en route, cette sensation si singulière me rappelant de beaux souvenirs.

J'adorais la moto, mais avec le groupe je n'avais plus eu l'occasion d'en faire. Et pourtant, comme je le pensais, je me retrouvais libre, mon esprit se vidant alors que j'augmentais la vitesse, encore, et encore.

J'essayais de retenir mes larmes, sachant très bien les conséquences que pourraient avoir des yeux embués avec cette vitesse, mais pour cette fois ça m'importait très peu.

Alors je roulais, ne sachant pas vraiment où aller, suivant seulement les routes qui m'attiraient, m'arrêtant souvent en sentant mes larmes devenir trop abondantes, observant seulement le magnifique paysage qui s'offrait à moi. Au moins lui ne me trahissait pas.

Colocation d'enfer (Vkook)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant