Chapitre 1

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Aujourd'hui c'est la rentrée, premier jour au lycée. Je ne m'attends pas à grand chose. Les cours seront aussi inintéressants qu'au collège, nous serons tenus de suivre notre emploi du temps aussi chargé que nos sacs.


Il n'est que 05:45 a:m. Pas le choix, je vis en campagne, je n'ai donc qu'un seul bus pour rejoindre Montréal. Il passe à 06:45 a:m. Parfois, il oublie mon arrêt et fait un détour, ce qui m'oblige à réveiller maman et après on se dispute. Comme si c'était de ma faute que le bus ne soit pas venus.


Je prends mon thé sur la terrasse, il fait encore bon en septembre donc j'en profites. Je sens Chaussette, l'un de nos chats qui se frotte à ma jambe, l'air de demander plus d'attention.


Moi: ''Oui, oui c'est bon. Tu l'auras ta gamelle.''

Une fois la gamelle déposé sur le tapis de l'entrée, je finis de me préparer, vérifie que j'ai bien ma carte de transport, mon portable et retouche une dernière fois mon rouge à lèvre.Je suis en avance, tant pis, j'en profites pour prendre mon temps, j'apprécie le monde qui se met en éveille. Le voisin qui sort son chien, 13 ans que nous partageons un grillage commun et je ne connais toujours pas son prénom. Je trouve ça assez triste dans un sens, mais j'imagine que cela fait parti de la vie de nombreuses personnes vivants dans les banlieues. quelques dizaines de minutes de marche me suffisent pour rejoindre mon arrêt de bus. Il se trouve au pied d'un bloc de quatre gros HLM.


Je pianote sur mon portable à la recherche de quelques morceaux qui pourraient m'aider à oublier la fin des vacances, rien ne me transcende alors je laisse ma playlist défiler. Il fait frais, mais le bus ne devrait pas tarder.


Après quelques minutes, je passe ma carte de transport dans le lecteur et m'assoie derrière le chauffeur. Si mes années collèges m'ont bien appris une chose c'est de ne jamais s'aventurer dans le fond du bus. C'est là bas que l'on retrouve l'élite des petites frappes.


Le chauffeur s'apprête à redémarrer quand un cri se fait entendre:

...: ''Eh ! Attendez moi !''

L'homme au volant rouvrit les portes et laissa monter une jeune fille au sourire désolée et aux cheveux en pétard. Elle s'assit à côté de moi, sans vraiment faire attention, elle était chargée et se débattait avec son sac pour tout fourrer dedans.Elle se tourna vers moi, l'air surprise et ravie en même temps. Elle, c'est Abby, nous étions dans la même classe en 3ème mais on se connaît depuis la 5ème. On a jamais été particulièrement proche, pour autant nous nous apprécions. En grand cliché, ce sont nos styles vestimentaires et nos goûts musicaux qui nous ont rapprochés.


Abb: ''Toi aussi tu vas au lycée de Maisonneuve ?''

Je lui lance un sourire pour lui confirmer sa supposition. Je ne serai pas contre l'idée que nous soyons dans la même classe, au moins je me sentirai un peu moins seule. Savoir qu'il y a un visage familier à mes côtés pour démarrer cette nouvelle année, me soulagerai grandement.


Après quarante cinq minutes de trajet et une dizaine d'arrêt, le bus bondé se décharge d'un flot de jeunes lycéens. Abby se précipite à l'extérieur, écouteurs aux oreilles. Je suis la vague d'adolescent qui se dirige vers le bâtiment. Abby reste aux abords de l'arrêt de bus, elle se met tout à coup à courir à contre courant et saute dans les bras d'une hippie en sarouel et à la peau mate. Solange, elle aussi était dans mon collège mais je n'ai jamais vraiment eu l'opportunité de lui parler. A vrai dire, je n'ai pas non plus cherché à aller vers elle. Elle a toujours l'air de vouloir revendiquer quelque chose avec son air grave et son mètre soixante dix, elle a plutôt tendance à m'impressionner.


Certains visages me sont familier, d'autres ont l'air ravis de se revoir après deux mois de vacances tandis que quelques uns sembles aussi perdu que moi.


Tout le monde se regroupe dans la cours et s'ensuit un discours assommant de la part du directeur de l'établissement. Puis enfin vient la répartition de chaque élève dans les classes respectives.


CPE: ''Anderson Abby, 2nd1.

Abby rejoignit un vieil homme bedonnant, visiblement professeur principal de sa classe. Plusieurs élèves se répartirent entre les différents professeurs après avoir entendu leur nom et prénom. Une fois mon prénom hurlé à travers un microphone crachotant, je rejoints un petit bonhomme proche de la retraite qui me sourit de façon bienveillante.


...:''Bonjour Harley, je suis monsieur Martinez, ton professeur de math et ton professeur principal.''

A défaut d'avoir un professeur de lettre en professeur référent, j'espère au moins qu'un visage familier me rejoindra. Certains noms appelés résonnent en moi mais aucun ne me rejoint. Puis son prénom résonne dans toute la cours puis dans ma tête: ''Andrew Biersack'' hurla une voix nasillarde de la CPE. Je prie intérieurement pour qu'il me suive jusque dans la salle de cours de Monsieur Martinez.


CPE:''2nd5.'

Evidement, ça aurait été un coup de chance qu'il soit dans ma classe. Andrew et moi nous connaissons depuis la maternelle, nos parents sont amis de longue date et nous passons souvent des week end ensemble. Depuis la maternelle nous étions dans la même classe, il a toujours été un peu mon pilier. Toujours gentil, souriant, digne de confiance. Sa famille est tout aussi adorable et bienveillante.


Une fois la répartition faite, les classes se séparent et rejoignent leurs salles de cours. Cette première journée n'a rien de bien important, nous la passons à remplir des papiers, consulter nos emplois du temps respectifs avec nos options, nous sommes tenus informés du déroulement de l'année et des programmes. Rose Davis est assise devant moi, elle aussi était dans mon collège mais nous n'avons jamais était dans la même classe et ne nous adressions la parole que lorsque nous nous retrouvons à l'équitation. Elle est gentille mais elle a la compétition dans la peau. Son but ? Être la première partout ce qui peut parfois la rendre particulièrement insupportable.


La cloche retentit, tous les élèves se précipitent dehors et chacun se rend chez soit, des amitiés se forment déjà ainsi que des clans.


Une fois chez moi, je jongle avec une pomme avant de croquer dedans, son jus sucré coule le long de mon menton.


Evelyn :''Mange proprement !'''
Moi: ''Bonjour à toi aussi maman !''
Evelyn: ''Comment s'est passée ta première journée ?''
Moi: ''Rien d'intéressant, je ne connais personne dans ma classe hors mi Rose.''
Evelyn: ''Rose Davis ?'' Je hoche la tête.''Je l'ai toujours beaucoup appréciée cette gamine, elle fera de grande chose j'en suis certaine !''
Moi: ''Si tu le dis !''

Je balance mon sac sur la table de la cuisine et me faufile dehors, clef à la main. J'ouvre le cabanon, sort mes rollers et c'est parti pour une séance de sprint d'une heure, puis une heure de natation dans la piscine du jardin et je terminerai par une séance de cardio et d'abdos avant de prendre une douche et d'aller dormir. De toute manière, notre vie de famille est assez limité depuis quelques années, papa ne rentre plus à la maison, je dois le voir environ 1h par semaine si j'ai de la chance mais il arrive qu'il disparaisse plusieurs semaines. Maman nous fait croire que c'est pour le travail, que son post de directeur d'entreprise lui prend beaucoup de temps, mais je ne suis pas bête, il n'y a pas que ça.

La Fascinante - The Mistake of a LifetimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant