XII. Contacts douloureux.

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L'homme entre lentement dans le salon, il ne m'a pas vu à côté du fauteuil. Il me donne la désagréable impression de chercher quelque chose...

C'est peut-être moi.

Merde ! Peste-t-il.

Son regard balaye la pièce, mais je reste tétanisée. Bastet, lui, hérisse ses poils et crache en direction de l'intrus. Mon sang se glace quand ses yeux bleus rencontrent les miens.

– Encore toi... Je ne savais pas qu'il t'avait amené.

Face à moi, je reconnais son visage, une dague invisible me transperce le ventre lorsque mes souvenirs remontent à la surface. Il faisait partie des hommes qui s'en étaient pris à moi chez Milo. Mon corps se met à trembler violemment. Malheureusement, toujours incapable de bouger, je l'observe impuissante s'approcher dangereusement de moi.
Une lueur de folie traverse ses pupilles sombres tandis qu'il s'accroupit à quelques centimètres de moi.

– C'est dommage, la dernière fois, il n'y a que Dan qui a pu te toucher. Moi aussi... J'aimerais bien...

Ses mains tremblantes d'excitation rentrent en contact avec le haut de ma poitrine nue. Un frisson de dégoût me parcours, mais je ne me dégage pas.

Je ne peux pas.

Je n'ose pas.

Pourquoi Milo ne revient pas !

Il attrape doucement mes cheveux et m'oblige à m'allonger sur le sol, son corps lourd se place au-dessus du mien. Je suis un jouet, une marionnette dans ses mains. Dans leurs mains.

À l'aide...

Ses doigts rugueux s'approprient mon corps par des caresses insupportables et salaces. Je hurle de l'intérieur, je pleure. Tandis que de l'extérieur, seuls mes yeux exorbités parlent. Je voudrais tellement pouvoir fuir, mais je ne sais plus le faire.
Mon assaillant n'est pas violent parce qu'il sait que je ne dirais rien, il sait que je ne me débattrais pas.

La porte de l'appartement qui grince me fait l'effet d'un coup de fouet, et j'y arrive, pour la première fois depuis longtemps. Je hurle, vraiment, cette fois-ci.
Je hurle à m'en broyer les cordes vocales jusqu'à sentir l'homme projeté hors de mon corps.

Milou...

J'ouvre les yeux sur le brun, en train de rouer de coups mon agresseur presque déjà inconscient sur le sol.

Il est venu.

Sa bouche recrache le sang et la salive accumulée dans celle-ci. Les poings serrés de Milo ne s'arrêtent que lorsqu'il cesse de se débattre.

Il est mort ?

Pourquoi n'as-tu pas crié avant ! ? Rugit Milo en se redressant brusquement.

Il a raison, c'est de ma faute, j'aurais dû réagir avant. Je suis idiote.

Idiote.

Inutile.

Sale.

- Je... Je m'excuse...

– Tes excuses ne sont pas... Merde ! ... Pourquoi il était là ? demande-t-il.

– Je... Je ne sais. P...Pas Je réponds difficilement devant ses yeux brûlants de colère.

– Comment ça ? Il n'a rien dit ? Continue — dit-il rapidement.

- Il...

– Laisse tomber. Vas te coucher, je reviens. Me coupe-t-il brutalement.

– Non ! Je crie sans me contrôler.

Nos Ombres Rouges - TOME 1 ( Corrigé )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant