--La Société--

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Je contemple la façade du manoir, garée à quelques mètres.

Je décline toutes responsabilités !

Si tu ne me soutiens pas, toi aussi...
Je rallume le contact et m'arrête devant les grilles noires du portail. Un bouton sur le côté clignote puis s'allume.

-Votre identité ?

-La reine des connes.

Je n'entends pas de réponse mais le portail s'ouvre. J'ai un frisson à mesure que se rapproche cette bâtisse de cinq étages.
Des hommes s'approchent, armés jusqu'aux dents. Je descends la fenêtre avec lenteur en voyant la tête du "chef" de ces soldats se contracter.

-Vous êtes ?

-On vient de me poser la question.

-Je ne reconnais pas ton visage. Enlève tes lunettes de soleil ou...

J'ai un petit sourire et relève mes lunettes. Ses yeux se posent sur ma pupille et suivent ma cicatrice.

-Je...hum...allez-y, une place vous attend.

-C'est bien mon chat, garde le vouvoiement avec moi.

J'éclate de rire devant sa tête et accélère, semant de la poussière derrière moi. En effet, sous les orangers, une énorme place de parking est libre. Pourtant, je me gare en plein milieu des autres places, frôlant quelques voitures en même temps.

Les pauvres petits bébés, vos papas bourgeois vont crier...

La porte d'entrée s'ouvre et une femme apparaît, les cheveux parfaitement attachés.

-Tout le monde vous attend.

Je monte les marches et lui tends mes clés.

-Surveillez là.

Le hall n'a pas changé, toujours aussi lumineux par rapport au maître de maison. Le grand escalier est couvert d'un tapis pourpre, gardé par deux soldats.

Il a autant peur de moi ?
Ça ne m'étonne pas.

-Avez-vous besoin d'aide ?

-Je connais parfaitement la maison.

Je leur fais un petit sourire et grimpe à l'étage, mes talons s'enfonçant dans l'épais tapis, comme quand je vais les écraser.
La porte blanche aux poignées dorées est entrouverte.

-Elle n'est pas gênée ta fille !

J'entends Japhir, que je surnomme affectueusement Jafar comme le mec dans Aladdin, se lever.
Je pousse la porte et je le vois blanchir et s'asseoir.

-Tu vois Japhir, je te l'avais dit.

Mon regard se pose sur la personne au centre de la table centrale et je retiens une grimace. Ses cheveux sont longs et blonds et ses yeux sont bleus et perçants. Je le fixe une longue seconde, son ton est tellement doux qu'il semble gentil alors que ses yeux montrent la vérité.

Je vais les lui crever, d'ailleurs

Il s'approche et me fait signe de m'installer sur la chaise à côté de lui.

-Mais, Julio, c'était pour...

Le coup de feu part, me crevant un tympan en même temps.

-Installe-toi près de moi.

The Petal Of The Only GameOù les histoires vivent. Découvrez maintenant