01.
Édimbourg, Septembre 2012.
ESMÉE R.☽︎
« Le sang interne de l'âme exige une labeur déconcertante afin d'être séché.
Les pommettes restent dépourvues de traces,
la moralité se cannibalise,
le prix du sacrifice éjecte un signe de son chenal,
ce que l'on nommait autrefois la rémanence.
Car la fanfare est dans la lumière,
mais l'exécution est dans l'obscurité. »
Le calme semble inhabituel pour un endroit régulièrement exposé.Pourtant, même si on pourrait être accaparé par chaque trait de peinture hypothétiquement présent sur un tableau, on aurait entendu le bruit des commentaires des artistes admonestant la fresque, les enfants fatigués demandant ; « Quand est-ce que nous rentrons à la maison ? » Ou des étudiants de Forelsket se lamentant avec des phrases qui se résument telles que ; « J'ai utilisé la même teinte, '#FFDEB887' mais cela ne me donne pas le même résultat, j'en parlerai à Mr Livingstone » .
Mais aujourd'hui, pas un seul bruit audible dans la grande salle du musée d'Édimbourg.
Seulement moi et l'infâme son de mes converses résonnant sur le sol propre, causé par la pluie à l'extérieur du bâtiment aussi présente une heure plus tôt. À laquelle j'ai également laissé le lissage de mes cheveux, demandant une heure de préparation gâchée.
Je n'ai pas cherché à courir jusqu'à l'intérieur pour y échapper, cela faisait presque un mois qu'il n'avait pas plu dans la ville, une trace annonçant l'arrivée de l'automne.
Depuis de nombreuses minutes, mon regard s'est perdu sur le tableau à ma gauche. La toile est jolie, pleurant la mansuétude. Rembrandt van Rijn, 1606 - 1669. "Autoportrait hollandais, 1655, Huile sur toile."
Le regard de l'homme est soucieusement désabusé. C'est fascinant, l'impression subit lorsqu'une création est composée d'une émotion attristante. Elle est attirante dans sa manière d'être peinte et interprétée. Si notre proviseur détenait la chronologie nécessaire pour nos coutumes, il constaterait que s'attendrir sur des oeuvres affligeantes est la principale activité des élèves de son école.
Le carnet rempli de notes, je ne m'empêche de songer que ce vendredi soir pluvieux est vraisemblablement la raison de l'absence de personnes dans ce musée, bien que les élèves de Forelsket aient besoin de renseignements pour leurs nouvelles fournitures scolaires.
Je baisse les yeux sur mon brouillon. Les couleurs « FFBC8F8F » , « FFE9967A » et « FF8B4513 » sont les principales bienvenues entre chaque ligne. Le par-cœur est une étape requise, nous étudions le nom concret de chaque couleur en première année, puis, sommes accueillis dans la deuxième avec un examen de vérification. Anormalement semblable à un bourrage de crâne, mais pour une cause justifiée.
Je range mes affaires et m'apprête à finalement sortir, regroupant mes cheveux dans un chignon à l'arrache du fait que mon lissage n'est plus d'actualité. La température s'est refroidie, ces dernières semaines. Encore le mois dernier, les Édimbourgeois partaient vers Portobello Beach ou Cramon Beach, pour atténuer la chaleur. Maintenant que les vacances sont terminées et que la rentrée s'est présentée, plus personne ne s'impatiente à changer d'endroit de tranquillité.
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ROOSEVELT
RomantikEdinburgh, Automne 2012. Son dernier essai létal s'est soldé par un échec. Le mistral de la baie fut une sensation inopportune. Dès lors, Esmée s'est résignée à confronter sa stabilité psychologique défaillante par la simple conviction de l'ignorer...