4- L'inconnu

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Elle marchait vite vers le Starbucks où elle allait chaque jour qu'elle travaillait. Son téléphone dans la main, elle observait le monde qui l'entourait.

Elle était mignonne dans sa tenue de travail. Les chemises lui allaient bien. La jupe n'était pas très belle, mais étonnamment, sur elle, elle était magnifique. Cette jeune femme embellissait tout ce qu'elle touchait. Même ses chaussures de mamie qui lui étaient imposés étaient belles à ces pieds.

Après sa course effrénée dans les rues de New-York, elle entra enfin dans son café. Je restais en retrait un peu plus loin pour qu'elle ne me repère pas.

Elle prit son habituel Macchiato pendant que j'entrais dans la boutique. Elle discutait beaucoup avec une serveuse rousse. Elles étaient peut-être amies. Mais je ne les avais jamais vues être ensemble en dehors de ce café.

Elle partit vers une table vide. Je m'installai sur une table à sa droite après avoir commandé un chocolat chaud.

Elle observait beaucoup ce qui l'entourait. J'avais remarqué son tic de toujours tout inspecter dans les moindres détails.

Lorsqu'elle tourna la tête dans ma direction, je fis semblant d'être extrêmement intéressé par mon téléphone. Je baladais mes pouces sur l'écran qui n'était pas allumé.

À sa gauche, un bébé se mit à pleurer. Je fis la grimace, je n'aimais pas les enfants. Je les détestais pour beaucoup de raisons, mais la première était bien évidemment leurs cris.

Je haïssais tellement ces êtres diaboliques que j'avais établi une liste de pourquoi il faudrait détester les enfants avec plus d'une dizaine d'arguments. J'avais bien l'intention de la montrer à ma dame si elle voudrait des enfants.

Elle n'eut aucune réaction aux cris du bébé. Elle avait sûrement ses écouteurs d'allumés avec le son qui devait être à fond pour qu'elle ne puisse pas entendre ce bruit horrible. Je l'enviais d'avoir de la musique, c'était ce dont j'avais absolument besoin pour effacer ces horreurs de ma tête.

Elle était obnubilée par le décor derrière moi. J'étais adossé à la vitre du café, la rue était donc dans mon dos. Je ne voulais pas qu'elle voit mon téléphone éteint, sachant que je suis en train de l'utiliser.

Il fallait que je résiste contre l'envie de me retourner pour admirer moi aussi les rues de New-York. Mais aussi contre le besoin que j'avais de la fixer, fixer cette femme aussi belle qu'intrigante. Je voulais tout savoir d'elle. Je voulais prendre soin d'elle. Elle m'attirait comme un aimant.

Mais il ne fallait pas que je m'approche d'elle. Sinon, je serais cramé et ma couverture ne servirait plus à rien.

Une jeune serveuse passait un peu trop souvent devant ma table. J'avais remarqué qu'elle se cambrait et que son regard se baladait beaucoup sur la masse musculaire visible sous mon tee-shirt.

Il était vrai que je n'étais pas peu fier de mes magnifiques muscles. D'ailleurs toutes les filles me le faisait remarquer avec leurs regards admiratifs. Mais celui de la serveuse était différent. Je le qualifierais plus de pervers, et cela me dégoûtait.

De tous les regards que j'ai pu croiser, le sien était le pire puisqu'il n'existait pas. Je ne l'avais jamais croisé, et putain, j'en rêvais. Je voulais savoir ce que ça faisait de plonger ses yeux dans ses iris bleus.

J'avais compris ce que voulait la serveuse : coucher avec moi. Mais un élan de dégoût me prit lorsque je me rendis compte que si elle agissait comme ça avec moi, elle l'avait probablement fait avec d'autres hommes qui avaient accepté.

Après quelques minutes d'effort intensif pour ne pas lui demander d'arrêter. Elle cessa enfin son rôle de fille facile et repartit travailler avec une attitude tout à fait normale.

La Fille À La MortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant