Agneau et Réconfort

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Voilà dix minutes que Jack n'avait pas bougé d'un pouce. Il restait là, assit sur le canapé, attendant que quelque chose ce passe, mais rien. Rien ne se produit, il pouvait de temps en temps entendre le raclement d'une fourchette avec de légers reniflements. Le monstre ignorait quoi dire, les mots n'étaient pas son point fort, enfaite, son seul point fort était ses capacités physiques monstrueuses, le rendant plus comme une bête féroce qu'autre chose. Il essaya de former des phrases dans sa tête, aucune ne semblait juste.





Pourtant, cela paraissait si simple, juste quelques syllabes... Il tenta de fouiller dans ses souvenirs, pour trouver quelque chose qui pourrait lui être utile. Il se remémora pas mal de vos moments passés ensemble, qui étaient pour la plupart chaotiques, après de longues minutes, il trouva enfin. Le monstre se rappela d'un moment en particulier, l'un des seuls qui était plus ou moins doux et calme...





Est-ce réellement une bonne idée ? Est-ce que le résulta sera aussi positif que la dernière fois ? Les sourcils du monstre se froncèrent. Et si tu le repoussais loin de toi ? Jack soupira, il ne comprenait pas le moins du monde les émotions humaines, voir même les humains en général. Des êtres plus mauvais et malsains les uns que les autres, détestant l'inconnu et le nouveau...





Tu déposas ton assiette dans l'évier en soupirant. Une forte tristesse régnait en toi, enfin, tu ignorais si c'était bel et bien de la tristesse, mais tu sentais que ton cœur était serré. Comme si quelqu'un le tenait de ses mains, l'écrasant sans remords. Tu sursautas en sentant une respiration derrière toi. Te retournant à la vitesse de l'éclaire, tu fus vite confuse. Jack se trouvait debout devant toi, avec sa main gauche dans les airs. Tes sourcils se froncèrent, pendant que le monstre resta immobile.





Le bout de bois bleu qui cachait son visage te rendait en quelque sorte mélancolique. Déplaçant enfin sa main, il la plaça sur ta tête avant de briser la distance que vous aviez, te collant contre son torse. Son autre main se leva difficilement, s'entourant autour de ta taille. Tes yeux s'écarquillèrent légèrement. Surprise, tu rendis immédiatement son espèce de câlin maladroit, tes bras se sécurisèrent autour de lui. Tu fermas tes yeux en soupirant, le serrant encore plus fort, espérant trouver une once de confort.





Malgré cet acte qui était censé être réconfortant, l'impression que ton cœur soit compressé ne s'enleva pas, elle empira. Des larmes remontèrent dans tes yeux, tu voulais te gifler pour paraître aussi faible. Le cannibale entendit tes pleurs peu audibles, comme si tu voulais les cacher. Posant son menton sur ta tête, il caressa doucement tes cheveux, prenant soin de ne pas te blesser avec ses griffes. "Bordel, qu'est-ce que je fais de ma vie... Dis-tu en chuchotant entre deux larmes. Je...Je suis perdue Jack, j'ignore quoi faire.."





Inconsciemment, tes ongles se plantèrent dans le dos du cannibale, mais il n'avait pas l'air de s'en soucier. Ta respiration se bloqua dans ta gorge, rendant l'accès à l'air difficile. "Je suis désolée Jack, j'ai l'impression de ne répéter que ces mots, mais c'est vrai." Tu continuas à bafouiller des syllabes, même si elles étaient totalement incompréhensibles. Tes pensées étaient un nœud sans fin, passant d'un sujet à un autre, même si le plus récurrent était le fait que tu avais tué quelqu'un. Tu avais tenté de tout cœur de ne pas y penser, mais en vain.





Toi, Y/n, avait de ta propre conscience, de tes propres actes, tué un homme. Tu ne pouvais même pas plaider de la folie, non, tu avais ôté la vie d'une personne de ton plein gré. Tu n'arrivais pas à enlever son cadavre de ta mémoire. Dès que tes paupières se fermaient, tu voyais l'homme inerte, gisant dans son propre sang. Et parfois, tu le voyais également dans ta vision périphérique, comme s'il t'observait derrière un mur, hantant tes pensées comme punition pour tes horribles faits. Que se passerait-il si la police arrivait ? Serais-tu jetée en prison pour ce que tu as fait ? Étais-tu devenue un monstre ? Une tueuse parmi tant d'autres ? Avec des lèvres tremblantes, tu prononças ces mots. "Jack, est-ce que je suis un monstre ? Suis-je une horrible personne ?" C'était plutôt ironique de demander ça à un réel monstre. Sans même réfléchir, il te répondu. "Non, tu n'es pas un monstre Y/n." Pour le cannibale, tu étais la personne la plus gentille qu'il ait rencontrée dans sa vie, même si tu étais le seul humain à qui il ait parlé... Tu avais réussi à légèrement changer sa personne, quelque chose qu'il pensait impossible. Et malgré tes actes, ça ne changeait pas comment il te voyait, pour Jack, tu étais comme... un agneau, oui, c'était le bon mot pour te décrire. Un petit agneau, gentille, inoffensive, douce. Même si tu avais des moments où tu étais moins...agréable, tu seras toujours un gentil petit agneau à ses yeux.







Après avoir entendu ça, tu fondues complètement en larme, t'accrochant à Jack comme si ta vie en dépendait. T'étouffant dans tes propres larmes, tu enfouis ta tête dans son torse, tachant ses vêtements de tes pleurs. Le manque d'air que tu avais fit tourner ta tête encore et encore, te donnant la nausée. Ta respiration frénétique fit de la peine au monstre, qui essayait du mieux qu'il pouvait de te calmer, jouant affectueusement avec tes cheveux.





Après quelques minutes sans un mot, tu t'effondras sur Jack, littéralement. Surpris et inquiet, le monstre te rattrapa, ne voulant pas que tu t'éclates contre le sol. Tu t'étais endormie dans ses bras. Le cannibale soupira, tu méritais du repos après tout ce que tu venais de vivre. Malgré la douleur atroce dans son bras droit et son abdomen, il décida quand même de te porter. Il vit des escaliers menant à l'étage, il réfléchit quelques secondes, souvent les chambres se trouvent en haut... et un lit serait largement plus confortable qu'un canapé. Alors, il monta les escaliers, te tenant comme une petite princesse. Il entra dans une salle qui possédait un lit. Le monstre tira la couette et te posa délicatement dessus, avant de remettre la couverture pour te couvrir.





Jack t'observa dormir, tu semblais si paisible comme ça. Un sourire s'empara de ses lèvres. Il mit une de tes mèches de cheveux derrière ton oreille, profitant de votre proximité pour humer joyeusement ton odeur. Après cinq bonnes minutes, il décida de se lever avant de te jeter un dernier coup d'œil. Une idée apparu dans sa tête. Le monstre redescendit rapidement les escaliers, avant d'entrer dans la cuisine. Il scanna les environs, avant que son regard se pose sur la fameuse créature énervante. Il s'approcha doucement, et l'attrapa par le coup, l'éloignant le plus possible de lui.





Remontant encore une fois à l'étage, il posa (jeta) la petite bête sur ton lit. Jack ne comprenait pas pourquoi tu aimais tant cette immondice. Cependant, il ne se posa pas plus de questions, voyant que la boule de poil semblait te calmer. Il referma lentement la porte. Maintenant dans le couloir, il décida d'explorer un peu. Le monstre tomba sur une porte en bois verrouillée. Honnêtement, le bois était si vieux qu'il commençait à être rongé de l'intérieur. Cédant à sa curiosité, il donna un violent coup d'épaule. La porte s'ouvrît brutalement, s'éclatant contre le mur en laissant quelques bouts de bois au sol. À sa grande déception, rien d'extraordinaire se trouvait dans la salle. Un grand bureau recouvert de multiples papiers, une fenêtre brisée accompagnait le tout, et une vieille étagère poussiéreuse était posée contre le mur.





Le monstre approcha le grand bureau, inspectant rapidement les feuilles éparpillées dessus. De grosses écritures en rouge étaient marquées sur les papiers, mais malheureusement, Jack ne comprenait pas un seul mot de ce charabia de syllabes. Regardant par la fenêtre cassée, un courant d'air agréable caressa le cannibale. Il vit au loin, les multiples champs, ça lui faisait penser qu'il devrait aller voir s'il n'y avait pas une ville proche d'ici, car il doutait pouvoir rester dans cette vieille maison très longtemps. Vous finirez par manquer à un moment de nourriture, donc peut-être qu'il pourrait aller se balader. En plus, ça faisait une bonne dizaine d'années que le monstre n'avait pas mît les pieds dans une ville. C'était décidé, il allait explorer les lieux, espérant trouver quelque chose d'intéressant, qui pourrait potentiellement faire évoluer la situation délicate dans laquelle vous vous trouvez.















(alors de base je voulais faire un chapitre spécial saint-valentin bien fluffy bien mignon, mais j'ai oublié.)

[Humanz] Eyeless Jack x Reader DISCONTINUED Où les histoires vivent. Découvrez maintenant