ALLIANCE

1. La vengeance est un plat qui se mange froid

Alya 

           Je range mon ordinateur dans sa pochette de protection avant de le mettre dans mon sac. Je me lève ensuite de mon siège que j'occupais depuis ces 3 dernières heures pour un cours de psycho ou nous avons eu le droit à des dizaines de statistiques. Tout ce que je déteste. Depuis petite, je n'ai jamais aimé tout ce qui touchait aux mathématiques. Enfin c'est surtout que je comprends pas, j'ai jamais compris cette foutue logique de mélanger des lettres et des chiffres et mettre des + et des - en même temps. Bref, malgré ma migraine plus que présente à cause de tous ces calculs, je me dirige vers la sortie accompagnée d'Alicia, mon amie depuis l'enfance. On s'est connue à la maternelle. Je me faisais souvent voler mon gouter et elle a décidé de m'aider en mettant des coups de pieds à ma voleuse de gouter. Violent mais efficace, je n'ai plus jamais été volé après ça. Depuis, on est les meilleures amies du monde. On sait tout l'une de l'autre. 

Enfin pas vraiment

Alicia n'est pas au courant que je fais partie d'un des gangs les plus populaires de Chicago. Je ne peux pas me permettre de lui dire. C'est mieux ainsi, elle ne sait rien et elle pense que je veux faire psychologue plus tard. 

C'est pas vraiment faux en soit, j'ai toujours été attirée par le domaine de la psychologie, essayer de comprendre les gens et leurs actes. Comprendre que tout est lié dans une vie, de l'enfance à l'âge adulte. Mais bon, cette fac c'est surtout une couverture pour cacher mes véritables activités à côté.

J'ai toujours su que ma famille n'était pas comme toutes les autres, pas comme celles de la télévision, ni celles que je pouvais apercevoir au parc. Je voyais très peu mon père qui partait pour le travail pendant parfois plusieurs semaines. Ma mère me disait qu'il partait en séminaire ou pleins de trucs de ce genre. Mais j'ai finis par comprendre quand j'ai commencé à grandir. Je fouillais dans les affaires de mon père parce que je voulais savoir ce qu'on me cachait et j'ai une fois trouvé une arme. 

A mes 14 ans, j'ai été mise au courant car mes parents ont estimé que j'étais en âge de comprendre et qu'il fallait que je connaisse véritablement ma propre identité, celle de fille de chef de gang. Au début, j'en revenais pas, j'arrivais pas vraiment à m'acclimater à cette nouvelle vie. Mes parents cachaient beaucoup moins leurs activités. 

Au fur et à mesure, j'ai commencé à rentrer vraiment dans ce gang dont je fais partie et c'est devenue mon identité. C'est moi, Alya Mercato, fille de Leonardo Mercato, chef des Bloods. 

Maintenant, du haut de mes 20 ans, je participe pleinement aux activités de notre réseau, je connais toutes les personnes qui en font partie. Il est composé sur des bases familiales depuis de nombreuses années bien avant mon grand-père qui était le chef avant mon père. Les hommes de mon grand-père sont restés fidèle au gang et sont maintenant sous les ordres de mon père. Il est également composé de ma mère bien évidemment, mais aussi de mes deux oncles et tante et mes cousins. Le reste a été choisis par mon père au fil des années avec la complicité de mes oncles. Et c'est comme ça que mon père  a su garder notre réseau à la hauteur de sa réputation.

Mes tantes et ma mère ont un rôle important mais n'interviennent presque jamais sur des missions, elles sont surtout le cerveau. Quant à moi, j'essaie au maximum de solliciter mon père pour aller en mission avec lui, mais je ne peux l'accompagner que sur les moins risqués. Malgré ça, mon père m'aide à m'entraîner quand il le peut sinon je m'entraîne avec des hommes du réseau. J'ai donc depuis mes 14 ans appris à tirer, me battre...

Je sors de mes pensées en me massant les tempes pour tenter de diminuer ma migraine, en vain.

- Je sais pas quoi porter pour mon rendez-vous avec Théo. C'est soit le confort soit le style. me lance Alicia tout en marchant vers la sortie