automne 2

6 0 0
                                    

Après cette dernière rencontre, une année passa, le arbres avaient perdus leurs feuilles, complètements nus. La neige, pâle et froide changeait drastiquement l'apparence chaleureuse que possédait ce lac anciennement givré.

 Ils avaient repris leur jeunesse d'antan comme si cette période froide d'angoisses n'avait jamais vu le jour, le printemps avait repris ses droits, les fleurs remplaçaient les liceuls blancs, les feuilles revigorées pointaient fièrement la pointe de leurs dents pointues. L'été passa, cette période était pour moi sans saveur... sauf celle de l'excitation de l'attente de la saison suivante.

 Le moment tant attendu arriva enfin, l'automne. Et comme l'année précédente, je reviens me poster sur le même banc, au même endroit, regardant dans la même direction. Ce moment fut reposant et plein de nostalgie. Mon esprit divaguait vers ce bel inconnu que j'avais rencontré sur cette même place. Lui qui n'était jamais réapparu, comme un mirage, il laissait un goût amer en bouche.

Les aquarelles reprennent place sur mes carnets, les tourbillons de feuilles dansaient au rythme de ma musique, retrouvant l'atmosphère tant attendue. Ces décors ont retrouvés leur place, là où je les attendaient, ils n'avaient pas bougés, comme si les saisons qui étaient passés n'avaient jamais existé. Ces paysages figés laissaient mon imaginaire s'envoler. La forêt s'embrasait au rythme de mon âme et les goupils roux se fondaient dans la masse, se désaltérant en silence, n'osants briser l'atmosphère. Semblables à cet homme, une larme du passé, réapparaissant dans mon esprit, souvenir ancré de mon cœur.

La brume se fit plus intense, un voile épais et glacial recouvrait l'entièreté de l'étendue d'eau.

- si tu continues de garder ton carnet ouvert tes aquarelles vont finir par disparaître.

- tu as déjà disparu de ma vie, ça n'y changera rien

- pourtant je suis là aujourd'hui... et je ne compte plus partir. Rentrons, tu vas attraper froid.

Je m'étais trompée, ma larme n'appartenait pas qu'au passé, elle dévala le long de ma joue avant de s'écraser sur les rives du lac rougit que je tenais au creux de mes mains. Il ne faut plus s'attacher autant à cette saison, découvrir les suivantes avec la même ardeur. Ils s'étaient échappés, ces souvenirs, je les ai laissés partir avec mon appréhension du futur.

recueils/ OS☆Où les histoires vivent. Découvrez maintenant