Chapitre 14

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On rentre aujourd'hui, je suis partagée entre le fait d'être heureuse de pouvoir rentrer chez moi et le fait d'être triste de devoir quitter les vacances. C'est toujours compliqué. Sachant qu'en rentrant, je vais faire face à la réalité, donc ma famille. Je sais que ma mère a la haine, on a parlé avec Paula et Sarah, elles ont dit que depuis que je suis en vacances avec Charles, elle est constamment énervée, surtout quand ça commence à parler de moi à la maison. Elle a reçu beaucoup de photos de nos vacances, ses amies lui ont montré les photos qu'il y a sur les réseaux sociaux, elle était vachement énervée apparemment. Tant mieux ! C'est fait pour. Après tout, c'est elle que je vise particulièrement avec mon mensonge. Elle n'est pas la seule bien sûr, mais c'est surtout elle.

Avec Charles, rien n'a changé, je n'ai pas laissé quoi que ce soit changer entre nous après le baiser. De toute façon, le baiser était faux, juste pour les gens, rien de plus, il n'y a rien de plus. Et je lui ai fais la misère les jours qui ont suivi le baiser, je le taquinais sans cesse, je lui ai fait vivre un bon cauchemar. Il en riait, mais il a eu des moments où il voulait s'énerver, sauf qu'il se contrôlait. Malheureusement... J'aimerai bien le voir s'énerver, il se retient tout le temps, ça m'agace ! Oui, il s'est déjà énervé, que ce soit contre moi ou contre les gens, mais je sais que ce n'est pas tout, il se contrôlait même pendant ces moments-là. Enfin bref, je vais le faire craquer, je le sais.

Charles me dépose chez moi, j'ai les yeux fermés, il m'a rendu dingue dans l'avion pendant tout le chemin comme à l'allée, là il m'a enfin laissé me reposer. La voiture s'arrête, j'ouvre les yeux et je m'étire, Charles me regarde puis il regarde ma maison. Il repense au fait qu'on a passé deux semaines ensembles sans jamais se quitter et ça l'amuse.

« - Je me débarrasse enfin de toi. Me dit-il et je lui fais un faux sourire.

- Très drôle. C'est plutôt moi qui me débarrasse de toi. Quel cauchemar ces deux semaines.

- Menteuse. Je sais que tu as adoré. Je roule des yeux.

- Bon, j'y vais. Il allait descendre mais je lui attrape le bras. Laisse tomber, ne descend pas.

- Pas question. Tu es ma petite amie après tout, je ne vais pas te quitter comme ça. »

Il me fait un clin d'œil et il descend alors que je souris comme une idiote toute seule dans la voiture. Il sort ma valise, il attend que je descende, j'arrive jusqu'à lui, j'allais prendre ma valise mais il recule sa main. J'essaye de ne pas sourire et ça l'amuse encore plus. Il m'attrape par la taille et il me prend entre ses bras. Il peut ne pas faire ça en réalité, on est seul, personne ne nous voit, enfin, je pense. Il recule un peu pour pouvoir me regarder, il regarde en direction de la maison puis il retourne son attention sur moi.

« - Tu penses qu'il y a qui de chez toi qui nous regarde ?

- Je n'en sais rien. Mais... »

Qui nous regarde... Ma mère... Ma mère ! Mais bien sûr. Un petit sourire en coin apparaît sur mon visage, je pose ma main sur sa joue et il me regarde en tentant de comprendre mon geste. Je dépose un petit baiser sur ses lèvres, il est d'abord choqué que ce soit moi qui prenne les devants, puis il ferme les yeux, et comme la dernière fois à Monaco, il resserre son étreinte autour de mon corps. Je me sépare de lui et je le regarde avec un sourire en coin alors qu'il est un peu perdu.

« - C'était pourquoi ?

- Parce qu'on nous regarde sûrement. Ma voisine est fan de toi. Je lui fais un clin d'œil et il rit. Rentre bien.

- Tu es trop un démon. »

Je hausse les épaules. J'attrape ma valise et j'avance jusqu'à la porte, Charles me regarde partir, il se mord la lèvre inférieure et il sourit. Je le regarde avant de rentrer, je lui souffle un baiser et son sourire s'agrandit, il monte dans sa voiture alors que je rentre à l'intérieur. En conduisant, il repense au baiser. Il se touche la lèvre inférieure et il se moque de lui-même. Il n'est pas vraiment convaincu par mon argument, il ne sait pas pourquoi je l'ai fait et il compte m'embêter sur ce sujet pendant un long moment.

Un Secret SomptueuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant