Chapitre 2

71 4 4
                                    

J'entends des coups contre ma porte, des coups qui n'ont pas l'air de vouloir s'arrêter. Je hurle pour que ça s'arrête, mais si la personne qui a fait ça pense que ça va gâcher mon sommeil, elle se trompe complètement, dès que je m'installe confortablement, je ferme les yeux et je me rendors lentement, mais on frappe à nouveau à ma porte. Je me redresse, je hurle une nouvelle fois, puis je me lève et je vais ouvrir pour faire face à la personne qui a décidé de me faire chier. Ma mère. Comme c'est étonnant ! Elle me regarde en arquant un sourcil, elle me dit qu'une seule chose : « Descends », très froidement, puis elle s'en va. Parfait ! Tout ça pour ça ! Comme si je n'ai pas passé une horrible nuit hier ! Je claque la porte de ma chambre de toutes mes forces et je vais m'asseoir sur mon lit. Je vais passer une horrible journée, je le sens...

Je me suis habillée et je descends. Je suis obligée de faire face aux autres, quelle horreur... J'arrive dans la cuisine, en voyant qu'il n'y a que ma mère, ça m'étonne. Où est Paula ? Pourquoi la maison est si calme ? Je déteste être seule avec ma mère, c'est toujours trop gênant. Paula arrive enfin et je souffle, c'est soulageant de voir qu'on n'est pas seule. Je m'assois sur le tabouret et je regarde ma mère qui me fixe avec son air glacial. Elle ne s'empêche pas d'analyser mes vêtements et de secouer lentement sa tête, je peux carrément l'entendre me juger.

« - Regardez-moi cette tenue. On ne dirait pas que tu fais partie d'une famille riche mais plutôt que tu habites dans une cité. Je roule des yeux face à son jugement. Et en plus de ça, il est presque midi et tu dors encore. Tu n'étais pas censée être chez ta soeur ?

- Ne fais pas comme si tu n'étais pas au courant de l'accident. Elle croise ses bras pour mieux me juger.

- Ça ne m'a pas étonné ton fichu accident. Tu ne sais que t'apporter des problèmes. Enfin bref, on a la soirée, tu dois te préparer et ça correctement. Sois présentable.

- Je ne viens pas à votre soirée.

- Tu vas venir. Et tu sais quoi ? Si tu ne viens pas à cette soirée, je t'emmène en Albanie de mes propres mains et je ferais tout ce qui est possible que tu y restes. »

Ma mère a des origines albanaises, ses parents habitent là-bas, et je les adore, mais je ne pourrais pas vivre là-bas, elle le sait très bien, je suis trop habituée au luxe, bien évidemment, ça peut être compliqué. Surtout que là-bas, je dois tout faire par moi-même, et même m'occuper de mes grands-parents, je ne pense pas être autant responsable, sachant qu'ils habitent dans leur village en Albanie. Elle m'a bloqué, cette sorcière, je n'ai plus le choix. Fait chier... Je la regarde en contractant ma mâchoire. Je vais leur faire la misère, ils ne sont pas prêts, ils verront ce que je fais à cette soirée.

Ma mère est consciente que pour le coup, elle m'a eu, elle ne sort jamais cette menace, parce qu'elle estime que c'est une menace trop importante pour pouvoir me faire face. Elle décroise ses bras, c'est comme ça qu'elle me montre qu'elle a le dessus sur moi. Oh si seulement tu savais...

« - Je vais te ramener ta robe, j'en ai choisi une très belle pour toi, Fidji est partie la chercher. Elle regarde Paula. Va déposer les talons que je t'ai donné dans sa chambre. Elle retourne son attention sur moi. Entraîne-toi à marcher avec, fini les baskets, ma jolie. »

Ça me fait tellement plaisir de la voir aussi sûr d'elle, elle ne s'attend même pas à ce que je la désobéisse, je me languis d'être à ce soir, quand je vais lui montrer ce que c'est de me menacer. Ils veulent à tout prix que j'épouse l'autre idiot de Farouk, mais moi je vais leur montrer ce que c'est de m'obliger à une chose que je ne veux absolument pas faire. Je ne lui dis rien, je la regarde juste être heureuse, on verra si elle l'est toujours ce soir.

Fidji est rentrée, elle vient dans la cuisine avec un grand sourire, elle a plusieurs sacs entre les mains. Elle a bien profité pour faire son shopping. Ma mère lui fait signe de lui donner quelque chose, Fidji lui donne un sac, ma mère en sort la robe dont elle m'a parlé. Oh quelle horreur... Si elle pense que je vais enfiler ça. Elle m'a prise pour Fidji ou Sarah ? Je ne mettrai jamais ce qu'elle veut elle, mais même pour ça je me tais. Je regarde la robe verte fade qu'elle tient entre les mains, elle me la montre fièrement. Fidji me regarde d'un air hautain, j'ai envie de lui en coller une à cette peste, mais je vais me contenir...

Un Secret SomptueuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant