... Et le garçon aux cheveux long

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La sonnerie retentit. Je me rendais alors en salle 102, comme écrit sur la feuille à l'entrée du lycée.

En arrivant à l'étage, elle fut la première personne que j'aperçus. Mon cerveau, heureux, ne cessait de me répéter : "Lucie est là ! Lucie est là !". Et j'étais stupidement étonné et ravi de voir qu'elle était vêtue de la même manière que moi, à la différence que son haut était à bretelles et représentait le groupe Green Day.

Je pris mon courage à deux mains : respirant un grand coup, je m'avançais vers elle, de plus en plus tremblant.

Il ne restait plus que 6 pas. Puis 5. 3... 1...

- L...

- Entrez, entrez ! Vous êtes les derniers, vous vous faites attendre !

Et galère... J'y étais presque ! Mais madame Clameur c'était interposée entre nous. Je n'avais pas vu l'heure avancer, tant mon esprit divaguait.

Madame Clameur était une petite femme ronde, la tête rouge et les cheveux courts, gris et frisés. Elle ne semblait pas trop méchante, malgré ses airs de sorcières tout droit sortie d'un Disney.

Heureusement pour moi, il ne restait que deux tables libre. Je me dirigeais vers la même que celle choisie par Lucie, 5ème rangée près de la fenêtre.

- Je peux me mettre i...

- Oui.

Je la remerciais, le cœur battant toujours la chamade. Elle haussa les épaules et sortit un calepin, se mettant à écrire. Cependant, il n'y avait aucun lien avec ce que la professeure nous racontait au sujet de la rentrée.

- Tu écris quoi ? La questionnais-je donc, à voix basse.

Elle sursauta, tellement elle avait été plongée dans son écrit et ne pensant pas être interrompue par un camarade trop curieux.

- Rien. Rien d'intéressant.

Elle me regardait de haut en bas. Mes cheveux brun lui déplaisaient ? Mes yeux verrons bleu et vert la perturbaient ?

- Qu'est-ce que...

- Ils sont super long tes cheveux. Ça te va bien, me souriait-elle rapidement.

Bim ! Touché en plein cœur ! J'ignorais si j'étais toujours en vie.

- Court c'est beau aussi, fut la seule réplique que je pu sortir, me grattant l'arrière de la tête.

- Merci.

Et elle retournait à ses écrits.

Ce n'était pas possible... Comment réussir à avoir une discussion constructive avec elle ? Pourquoi j'y arrivais avec les autres ? Allez petit cerveau, aide-moi, par pitié !

- T'as l'air d'avoir de bons goûts musicaux.

Je sursautais à mon tour. Mille mercis, Alestorm !

- Ah, merci. Toi aussi, visiblement !

Elle sourit. Et d'une même voix, on se posait la même question :

- Tu as été au Hellfest, cet été ?

On en rit et je fus heureux de constater que tout espoir n'était pas anéanti.

Et c'est ainsi qu'on fini par discuter festival, musique et jeux vidéos jusqu'à ce que la matinée se termine.


Nous n'avions pas cours l'après-midi. Et comme il était encore tôt, je lui proposais gentiment de faire le chemin avec elle, étant donné que nous suivions la même route.

Malheureusement, nous n'avions pas beaucoup discuté sur la route, mais sa présence me suffisait, et elle ne semblait pas non plus gênée. On préférait tous les deux profiter du paysage encore un peu fleurit avant l'arrivée de l'automne.

Elle s'arrêta cependant au bout d'une dizaine de minutes.

- À demain, me dit-elle, tandis que nous étions devant un foyer.

- Oh, déjà ? À demain alors, Lucie.

Elle ponctua notre salut d'un petit clin d'œil, et pénétra dans le bâtiment. Je la regardais disparaître, les mains dans les poches, le cœur et les pensées allégés.

La fille qui dansait avec des fillesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant