*Sam*

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Le grand mince, s'engouffre sous la grande barricade jaune poussin qui empêchait les journalistes et les curieux de venir mettre leurs pattes sur la scène de crime. Les sirènes de police lui arrachaient les oreilles.

Sam pensait déjà à son perroquet, Jacot, qui l'attendait chez lui, dans un petit appartement de 27 m², sur son lit qui lui servait aussi de canapé. Son appartement était d'une propreté rare. Aucune tâche n'échappait à son œil aiguisé, comme aucun indice ne lui échappait sur une scène de crime.

Une famille ? Des enfants ? Sam n'en avait pas besoin. C'étaient des choses qui n'étaient pas nécessaires dans sa vie de tous les jours, surtout lorsque l'on faisait partie de la police scientifique.

Résoudre des énigmes était le seul et unique but de son existence.

Et il faut dire que l'affaire Carla Garneur était d'une complexité... Affolante.

Les mains dans les poches de sa grande veste sombre, Sam aurait pu se sentir minuscule devant le grand bâtiment aux allures de Poudlard, la lueur des sirènes rendait l'école encore plus effrayante de nuit. Il n'en était rien pour Sam. Cette différence de taille était un challenge, une montagne à surmonter plutôt qu'une incroyable scène d'horreur.

Il passa le pas de la porte qui grinçait autant que le dentier de sa grand-mère. Le portique pour les étudiants était déjà ouvert, à gauche, le Crous, calme, s'opposant aux bruits des aller et retours des policiers et de leurs matériels.

Au début, rien, l'entrée était vide. Il avance en suivant le parcours incessant de ses collègues. En quelques mètres, il pouvait apercevoir les taches de sang qui se formaient sur le sol. Il y en avait beaucoup trop. Il tourne et monte le grand escalier, au centre de la pièce, jusqu'au premier étage.

Encore quelques mètres, pour découvrir le corps de la seule personne tuée pendant cette soirée : Thomas Yu, 22 ans, ami de Clara et de Joshua.

Alors que la police scientifique passait le sol au peigne fin avec leurs rayons violets. Sam s'accroupit devant le corps de Thomas, il était habillé avec un beau costard noir.

Combien de filles avait-il invitées à danser avant sa mort ? Avait-il pu profiter de l'engouement de la fête avant de s'écrouler et de s'étouffer dans la peur ? C'étaient les questions que se posaient Sam, les yeux rivés sur le cadavre de Thomas.

Sur le bras de la victime, était enfoncée une flèche d'un jeu de fléchette. C'est le poison à son bout qui a provoqué la mort du jeune garçon.

Pourquoi tuer ? Pourquoi tuer une personne aussi jeune ? Pourquoi une jeune fille aussi fragile que Carla ? Pourquoi après que son frère est six pieds sous terre quelques jours avant ?

Trop de pourquoi dans la tête de Sam. Mais après tout, c'était une femme. Les femmes sont perfides et ont un cœur rempli de puteries.

Sam se relève, silencieux et observateur, il avait passé au peigne fin les interrogatoires et les rapports. Il s'accouda à la balustrade, il pouvait observer la scène de concert : du sang immaculait le sol.

Toutes ces heures de lecture pour un seul résultat. Rien ne concordait. Il devait trouver lui-même la façon dont la jeune fille avait pu tuer Thomas discrètement. Pour ensuite, s'attaquer à la scène.

Il s'imaginait la soirée, enivrante, des ados bourrés d'alcool et de fantasmes. En bas, le hall était plein à craquer. La foule dansait, le groupe chantait... À l'étage ? À l'étage, il y avait sûrement les personnes qui n'aimaient ni la danse, ni le monde ou qui étaient juste en hauteur pour boire un verre. Il devait y avoir certainement quelques photographes.

Donc, il y avait autant de monde au premier étage qu'en bas.

Mais au deuxième étage ?

Il avance sans lâcher de son regard glacé la scène qu'il venait d'imaginer. Il monte rapidement les marches pour arriver au deuxième étage.

Qui souhaitait rester au deuxième étage ? On ne voyait rien sur la scène et c'était beaucoup trop d'effort de redescendre deux étages pour aller chercher à boire ou pour danser, il valait mieux se trouver près de l'entrée.

Mais le plus intéressant pour Sam, était qu'au deuxième étage, il était plus facile d'observer ce qu'il se passait sur le premier.

L'autre détail beaucoup plus subtil, c'est qu'il était possible de lancer une fléchette sur le balcon inférieur, cependant, il fallait savoir bien viser. De plus, si la fléchette devait assassiner Thomas, comment être sûr qu'elle le touche ?

Sam mime le geste du lancer de fléchette de Carla.

Un grand sourire apparu sur son visage.

Il était temps de se renseigner sur les activités de cette école...

Qui est-elle ? {En Correction} Où les histoires vivent. Découvrez maintenant