Souris-moi encore une fois

Qui es-tu ?

Vingt minutes. C'était le temps qu'elle devait tenir dans cet habitacle avant d'atteindre l'hôpital et de faire une prise de sang. Ce n'étais pas si long. Il fallait juste meubler pour que cela passe plus vite.
« Et tu fais quoi dans la vie pour te payer une telle voiture ? Ne répond pas si tu trouve cela déplacé comme question ! » s'exprima Arianne un peu gênée et ne sachant pas trop quoi dire.
Un blanc s'installa pendant quelques secondes, elle pensait qu'il n'allait tout simplement pas lui répondre et commençais déjà à baisser les yeux et entortiller ses doigts entre eux.
« Je suis dirigeant d'une entreprise qui créer du matériel photographique. »dit-il impassible les yeux rivés sur la route.
« Ah c'est chouette j'ai toujours adoré la photo ! » un brin d'espoir se saisit dans la voix de celle ci. Le trajet allait peut être, être plus intéressant que ce qu'elle pensait.
« Et toi ? Que fais tu dans la vie ? » il se détendis et tourna la tête vers Arianne pour s'adresser à elle voyant que sa réponse lui avait plu.
« Je travaille en agence de communication, mais j'ai toujours été une grande passionnée de photo, depuis très jeune, j'aime beaucoup prendre des portraits en photo et des paysages et changer totalement la perception des couleurs que l'on peut avoir sur un sujet »
« C'est très chouette, je te sens vraiment passionnée, si tu veux tu pourras passer un jour au siège, je te montrerai quels types de produits on vend, j'ai moi même commencé la photo quand j'avais dix huit ans et je me suis passionné par celle ci. Et maintenant qui sait je vends peut être le matériel que tu utilises !» Maxime semblait de plus en plus à l'aise au volant et commençais à esquisser de bref sourires.
« Au siège ? Impressionnant tu es donc à la tête d'un empire ! Et bien pourquoi pas, je viendrai, après tout je suis curieuse de voir si je ne pourrai pas améliorer mon matériel photo. » Dit innocemment Arianne. Pour la première fois du week end elle se sentais détendue.
Le décor défilait, les langues se déliait, Arianne appris ainsi qu'il avait vingt neuve ans. Et qu'il était un très vieil ami de la famille de Sianna, qui avait déménagé à l'autre bout du monde pour lancer sa boite, ce qui expliquait qu'elle ne l'ai pas croisé avant. Cette explication lui semblais néanmoins un peu bancale, sa meilleure amie lui aurait forcément parler d'un tel homme, quelqu'un qui semble avoir tout réussi et qui comme il le dit se trouve être proche des deux mariés. Après tout elle était presque en permanence avec sa Sianna et Arthur depuis presque dix ans et ces deux personnes là selon elle, étaient les personnes rapportant le plus de ragots et d'histoires qu'elle connaisse. Pour eux c'était une passion à part entière de se mêler de la vie des autres et elle en avait d'ailleurs souvent fait les frais. Il avait tant de chose à raconter et à dire, il était tellement intriguant, que même Arianne se transformais en curieuse insatiable et voulait en savoir plus sur la personne lui ayant sauvé sa soirée. Elle commençais à l'observer de plus en plus près, elle détaillais tout les traits de son visage. Il avait les traits du visage très fin, une mâchoire anguleuse et ses yeux restais le plus perturbant depuis leur première rencontre. Ils étaient d'un mélange de bleu ciel et d'eau merveilleusement bien accordé. Ses cheveux noir de geais étaient parfaitement soignés, coiffés et rangés. Elle se mit à penser que tout devait filer droit avec cette personne, c'était là le contraire de tout les bras cassés qu'elle avait fréquenté jusque là. Timidement elle esquissa un sourire qu'il lui rendit sans trop comprendre, presque affectueusement.
Un peu perdue dans ses pensées et perturbée par la réaction de Maxime, elle lui posa la question :
« Dit moi qu'est ce qui t'a fais choisir la photographie pour monter ton projet d'entreprise ? »
Un silence lourd s'installa rapidement dans l'habitacle ou depuis environ quinze minute les échanges joyeux l'emplissais. Les mains de maxime se crispèrent et comme paniqué il se remis à fixer la route assidûment.
« J'ai dis quelque chose qu'il ne fallait pas... ? » lança hésitante Arianne.
« Non ne t'inquiètes pas, je n'ai pas très envie de parler de cela, on a pas le temps, on est arrivé. » Répondit-il de manière très sèche et froide. Au moment ou il finit sa phrase le moteur de la voiture ne fit plus un bruit. Son émotion était indescriptible, elle ne savait pas s'il était en colère, ou juste paniqué ? Il semblerait que la question l'ai profondément déstabilisé.
« Nous allons devoir t'emmener faire une prise de sang c'est bien plus important, aller suis moi s'il te plait. »
Perturbée par le comportement de celui-ci, elle ne disais plus rien et s'exécutait. Elle avait relâché sa garde trop vite, après tout ce garçon sortais de nul part, il était forcément comme tout les autres types froid avec qui elle avait eu des expériences ratées. Elle se sentais stupide d'avoir était si à l'aise avec lui pendant ce trajet. Les cinq minutes de marche qui l'a séparais de son médecin lui parurent plus longue que les vingt dans la voiture.
Le médecin Madelère pris en charge Arianne. A sa sortie de la salle, une infirmière l'arrêta.
« Madame Blin ? », « oui c'est bien moi Arianne Blin, il y a un problème ? »
« oh non aucun ! L'ami qui vous a accompagné m'a dit de vous passer le message comme quoi il avait une urgence. Il n'a pas pu vous attendre, il vous a par contre payé le taxi du retour pour que vous puissiez vous reposer. »
Encore un homme qui disparaissais sans laisser son reste, c'était une rencontre particulièrement étrange pour elle mais il n'étais pas le premier à partir sans prévenir.
« Je vous remercie, je vais aller prendre le taxi je ne vous dérange pas plus ! »
Un petit son plutôt mélodieux amplis l'espace. Elle baissais ses yeux vers son téléphone en direction de sa main droite. Elle avait reçu un sms d'Arthur ! « Je lui ai donné ton adresse comme ça tu va pouvoir te reposer, prend ce taxi s'il te plait et on passera te voir dans quelques jours quand on aura tes résultats ! J'ai prévenu Sianna, je suis désolée, elle est très inquiète, rentre te reposer chez toi et ne fait pas de folies s'il te plait , s'il te plait , s'il te plait... ou je ne vais pas pouvoir tenir ma femme en place. » Le message était clair, pas de bêtises, pas de détour possible, sous peine d'inquiéter ses meilleurs amis. Décidément ce mariage était les deux jours les plus étranges de sa vie. Elle avait enchainée un nombre d'émotions importantes en très peu de temps. Elle était fatiguée, pour une fois l'heure n'étais pas à la désobéissance, elle rentrais chez elle.
Au bout d'un voyage jusqu'à son logement qui lui parut plus interminable que ce qu'elle avait vécu précédemment elle s'écroula sur son lit, celui-ci n'avait pas bougé depuis son départ pour le mariage. Toujours défais, tout l'appartement semblait en pause, suspendu dans un instant. Cela avait un côté rassurant comme si rien ne s'était passé mais aussi un aspect très perturbant comme si la vie avait été stoppée. Son collègue en charge de nourrir son animal de compagnie, n'avais rien touché, rien bougé, il n'y avait que la nourriture du chat qui semblait avoir été déplacée brièvement.  Beaucoup de choses se bousculais dans sa tête, Arianne avait besoin de temps pour réfléchir à tout ce qu'elle venais de vivre. Son plus fidèle ami et également celui qui aux yeux de la société justifierai son surnom de vieille fille vînt se coucher auprès d'elle.
« Ah mon petit trésor, mon petit chat d'amour que ferais-je sans toi ? Tu es finalement le seul homme de ma vie qui reste auprès de moi quoiqu'il arrive élix , sans me faire le moindre mal ! Je refuse qu'un autre entre dans nos vies, on est si bien ici, chez nous.» elle l'enlaça tendrement pour se rassurer, grâce à sa présence réconfortante elle réussi à s'endormir.
Deux jours passèrent, elle se remit au travail. Elle continua le développement de photographies a domicile, elle se disait qu'elle avait bien fait de prendre des jours de repos après le mariage. Elle avait au moins la paix pendant quelques temps pour avancer à son rythme et digérer tout cela. Elle n'arrêtais pas de ressasser les évènements récents et la seule chose qui lui changeait les idées était d'avancer ses projets. Finalement, et dans une attente impatiente au possible, elle reçut un courrier de l'hôpital avec ses résultats sanguins.
Elle avait bel est bien été droguée par Thomas. Ce soir là, il n'y avais pas que de l'alcool... la panique commençais à gagner tout son être... même à trente ans et même avec des gens que l'on pensait connaître. Tout peut arriver. Il fallait qu'elle en parle à Sianna, qu'elle empêche cette ordure de recommencer, de toute façon maintenant son amie était en parti au courant, son mari lui avait tout dit.
- QUOI ? Il A OSÉ ? A MON MARIAGE ? AVEC MA MEILLEURE AMIE ? JE VAIS LE TUER ! » hurlait Sianna crispée sur son téléphone.
- Calme toi, s'il te plait, maintenant que c'est fais, je vais porter plainte et je vais gérer, je suis grande, ce n'est pas de ta faute ma belle ! Arianne essayait tant bien que mal de la rassurer.
- ça reste terrible, je me sens si mal pour toi, je n'ai pas été là, je t'ai laissé seule face a ce malade !
- Tu ne pouvais pas savoir et arthur et maxime ont été là pour moi
- Maxime ?
- Oui votre ami de la famille, un brun aux yeux bleu transperçant
- Ahhhhh... oui maxime ! Il y avait tellement de monde à ce mariage en même temps, je n'aurai pas du inviter tout ce monde, je suis désolée encore...
- Arrête de t'excuser, ce n'est pas de ta faute, tu ne pouvais pas anticiper qu'il serait devenu une ordure pareille.
- Et du coup c'est maxime qui t'a accompagnée à l'hôpital ? demandais hésitante Sianna
- Oui pourquoi ?
- Pour savoir... il te plait maxime ?
- Elle sors d'où cette question Sianna? Je ne le connais pas j'ai du lui parler vingt minutes à tout casser.
- La façon dont tu me le décris, je te connais un peu et je suis curieuse donc je demandais... c'est tout. En plus je crois qu'il est célibataire. Sianna fit mine de tousser pour étouffer légèrement la fin de sa phrase.
- Tu n'est pas possible... je ne sais même pas ou il est ? Il m'a laissé en plan à l'hôpital pour une urgence sans me laisser son numéro... ni même son nom, donc oubli. Je ne l'intéresserait sûrement pas de toute façon.
- Il t'a laissé en plan à l'hôpital ? Rah mais c'est pas vrai ce type là ! Tu veux son numéro ? Je l'ai moi !
- Il y a cinq minutes tu ne te rappelais même plus de qui il était et là tu as son numéro ? Tu es pas croyable... je t'ai déjà dit que je ne voulais plus rencontrer de type...souffle du nez Arianne.
- Tu le veux ou non ce numéro ?
- Non. Je refuse d'essayer quoique ce soit avec un nouveau mec. Il à été hyper froid avec moi sur la fin en plus, j'ai aucune chance, j'ai du le vexer et il a fuis.
- Mais ne dit pas n'importe quoi ! C'est un vieil ami de la famille, il est juste un peu... handicapé, émotionnellement ? Les filles c'est pas trop son truc. Il a eu pas mal de coup d'un soir mais dès qu'il s'agit d'aller plus loin apparemment ça bloque. C'est pas toi le problème il est juste un peu déconnecté. Tu sais pourquoi il a été froid avec toi ? Après tu ne veux pas d'une relation, mais si au final c'est juste pour s'amuser qu'est ce qui t'en empêche ?
- Je lui ai demandé ce qui l'avait pousser a se lancer dans la gestion d'une boite de photographie. Rien de trop personnel je pense, bref ça me dépasse... Je ne veux pas perdre du temps avec lui. S'amuser... même ça, ça ne me tente plus, j'ai beaucoup de boulot en ce moment en plus !
- Ah ! Tu as demandé ce qui l'avait poussé à commencer sa boite ahah... Sujet un peu sensible mais tu ne pouvais pas savoir, aller fais moi plaisir s'il t'envoie un message au moins répond lui. Un tout dernier et après je te lâche avec mes propositions de rencontre, je suis sur qu'il a juste été maladroit !
- Je te préviens Sianna, tu ne tentes rien! Je ne veux pas recevoir de message. Si j'apprends que t'essaye de m'arranger un coup, je me vengerai. Et comment ça un sujet sensible, la photo ?
- Oh rien ne t'en fais pas, ok je ne tenterai rien mais quel gâchis, arthur m'appel pour manger je te laisse, mais surtout prend soin de toi, à plus ma belle ! Dit Sianna en coupant court rapidement à la conversation.
Visiblement perplexe Arianne se décide ainsi à se faire couler un bain comme pour se débarrasser des souvenirs de ce week end et de cette expérience particulièrement cru. Pour elle, tout était étrange. Qui était cet homme qu'elle à rencontré, tout le monde le connaît mais elle n'en à jamais entendu parler. Il pouvait être son sauveur, quelqu'un de visiblement agréable et intéressant et l'instant d'après quelqu'un de froid, distant et solitaire. Il l'intriguait. Arianne ne voulais pas ressentir cela, pour elle quand on commence à se poser des questions sur une personne c'est le début des ennuis. D'un coup de tête frénétique elle se décidais à penser à  autre chose. L'image de l'homme qui l'avait poursuivit au mariage remplaça celle de celui qui l'avais intrigué. Elle repensait aux divers moyens de déposer une main courante contre Thomas, son esprit était maintenant embrouillé de diverses informations qui faisaient remonter en elle du dégoût et de la colère. Il l'avait connu jeune, il avait vu tout ce qu'elle avait subit, comment un être humain adulte pouvait se permettre d'infliger cela à quelqu'un. Arianne était perdue, elle n'avais eu aucun contrôle sur sa soirée. L'eau était chaude, la vapeur emplissait la pièce progressivement. Elle s'était encore faite avoir par un homme. Elle se trouvait stupide et commençais à culpabiliser. On vous répète souvent sur les réseaux ou à la télé de ne justement pas se reprocher ce genre d'instant que d'autres nous font subirent. Mais quand on le vit, quand on ressent cette sensation de honte, celle de s'être laissée berner, manipulée, on a du mal à se voir autrement que comme une personne coupable et non pas victime. Son corps pour la première fois depuis un moment se relâchais petit à petit grâce à l'eau brûlante qui détendais ses muscles un à un. Les idées tumultueuses et nombreuses qui l'a traversais, s'emmêlaient et se transformaient en des émotions parfois incontrôlables et parfois inexplicables qui l'a fatiguaient d'autant plus. Ses yeux devinrent lourd, elle fini par se détendre, et puis, s'assoupis...