Chapitre 3 : La saison des amours

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Plusieurs semaines passèrent sans qu'elle n'ait la visite d'aucun vampire. Même ses mères adoptives n'avaient pas pointé le bout de leur nez.

Elle avait beaucoup de mal à gérer son auberge avec ses pulsions de loups, mais elle pouvait s'appuyer sur Yoko pour l'aider.

— Yoko, tu pourrais aller chercher du gibier chez le marchand dans la ville en bas de la montagne, s'il te plait ?

— Je peux le chasser moi-même, tu sais ?

— Je n'en doute pas, ma puce, mais ce ne serait pas très prudent.

— Les ours n'ont pas le droit de nous attaquer, Enid. Nous sommes en terrain neutre.

— Et mes mères sont dans les parages pour nous protéger, je le sais. Le danger ne vient pas des ours-garou, Yoko.

— Tu crains qu'elle revienne ?

La renarde sourit sournoisement tandis que la louve rougissait à vue d'œil.

Un soir, alors qu'elle était d'humeur massacrante, elle avait eu la mauvaise idée de parler de Mercredi à Yoko. Depuis, elle ne recevait que des allusions sur cette histoire.

Elle lui tapa la tête avec son cahier en argumentant :

— Je ne sais pas de quoi tu parles, Yoko !

La plus jeune lui tira la langue et se dirigea vers la porte de sortie.

— Je vais chercher le gibier, mais la prochaine fois, tu m'emmèneras chasser, Enid !

— Oui. À condition que tu reviennes avec l'intégralité de la viande. Soit dix kilos !

— Dix kilos ! Je dois prendre le sang aussi ? Gloussa la renarde.

— Très drôle ! On se marre ! Allez, petit chenapan ! File !

Yoko partit aux pas de course avec un énorme sourire. Enid la fixa s'éloigner de l'auberge en gloussant.

— Madame !

Un jeune enfant tirait sur sa robe. Elle ferma la porte et s'agenouilla pour être à sa hauteur.

— Oui, petit bonhomme ?

— Je peux avoir une sucette ?

Ses parents et lui étaient des habitués. Elle le prit dans ses bras et le fit virevolter dans tous les sens comme son père pouvait le faire avec elle.

— Bien sûr, petit prince. Va t'asseoir avec tes parents. J'arrive avec un bol rempli de sucrerie !

Le jeune garçon hurla sa joie. Il commença à partir en courant vers ses parents lorsqu'il se retourna. Les joues rosies, il déclara à Enid :

— Vous êtes très belle, Madame Enid !

Puis, il sauta dans les bras de sa mère. Celle-ci ne cessait de fixer Enid franchement ou par inadvertance.

— Il n'a pas tort. Vous êtes magnifique.

La femme avait d'incroyables yeux verts et si elle n'était pas avec le père de son enfant, la louve aurait juré qu'elle flirtait avec elle.

Enid sourit, se perdit un instant dans ce regard envoûtant et la remercia.

— Je reviens pour votre petit chou.

L'hôte se dirigea vers la cuisine. Elle avait chaud et maudit ses envies de loup.

Yoko avait vu toute la scène. Elle sourit en coin et l'intercepta :

— Tu as beaucoup de prétendant et de succès. Tu ne veux pas trouver quelqu'un et t'amuser un peu ?

— Arrête de raconter des conneries. Elle est en couple.

Wenclair - L'aubergeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant