« Some days I try my best to seem happy
Some days this place seems better off without me
Some days I'm overwhelmed
Some days I'm lost inside this hell
Some days, some days, some days »♪
Il fixe la feuille vierge, son cahier de dessin posé sur ses genoux, assis sur son lit, son dos appuyé contre son coussin, réfléchissant à ce qu'il devrait dessiner.
La porte de sa chambre s'ouvre brusquement et il sursaute. Sa mère rentre en trombe, les traits de son visage déformés par la colère. Elle hurle des mots, des phrases, hystérique, comme à son habitude depuis plusieurs années maintenant. Nagito la regarde, pétrifié, tétanisé par ses hurlements. Elle lui crachait des insultes, hurlait des mots qu'il donnerait n'importe quoi pour ne pas entendre.
Il voulait juste dire quelque chose. Répliquer, dire n'importe quoi qui pourrait la faire taire. Juste fracasser son poing contre sa face. Elle arrêtera sûrement de parler. Elle sera sûrement tellement sous le choc qu'elle partira et avec un peu de chance, ne lui fera plus ce genre de scène.
Mais malgré son horrible envie de se défendre, de bouger, il ne pouvait pas. Ses membres étaient ankylosés par la peur et sa gorge était affreusement nouée. Son cœur semblait prêt à exploser dans sa poitrine, et pour la troisième fois aujourd'hui, la panique et l'angoisse vidaient complètement ses poumons d'air.
Il voulait disparaître. Il voulait que la terre l'avale, que le silence apaise finalement ses oreilles qui en ont déjà trop entendu. Il voulait que sa mère s'en aille et ne revienne plus jamais.
Son regard se pose sur la feuille vierge de son carnet. Il la fixe un long moment. L'écho des mots aussi tranchants qu'une lame de rasoir de sa mère se calmait finalement. Les cris ne deviennent que des galimatias sans sens.
Dans sa tête, il imaginait les traits de son crayon traçaient de douces formes bien calculées, formaient un visage, des cheveux décoiffés, un regard confiant et illuminé par son espoir sans fin.
Il sent ses poumons se gonflaient d'air et son cœur s'apaisait pour finir par battre plus rapidement, mais beaucoup plus agréablement cette fois, de doux picotements viennent s'installer dans son ventre.
Il n'entend pas sa mère quitter sa chambre en claquant violemment la porte, bien trop concentré à dessiner sur sa feuille cette image qui le faisait toujours chavirer.
Le lendemain, il glisse discrètement son dessin dans le casier d'Hajime.
⚝
Hajime regarde curieusement la feuille qu'il avait trouvée dans son casier. Les traits de son visage étaient dessinés si parfaitement et élégamment qu'il se demande un instant si ce n'était pas une simple photo. Il sourit. Il ne savait pas qui était l'artiste qui a dessiné cette œuvre mais juste à la pensée qu'une personne de cette école, quelle qu'elle soit, ait pris la peine de le dessiner ainsi le remplissait de gaieté.
Il range délicatement la feuille dans un duotang vide et part en cours, le cœur léger.
⚝
— Nanami !
La fille aux cheveux beige clair se tourne vers Hajime, qui courait vers elle en souriant.
— Hinata ?
Il s'arrête devant elle, tentant de reprendre son souffle. La jeune fille le regarde curieusement, attendant qu'il parle. Il finit par se redresser et enlève son sac de ses épaules, fouillant à l'intérieur et prenant le duotang.
Il sort le dessin soigneusement rangé.
— J'ai reçu ton dessin ! Il est magnifique, vraiment ! Je savais pas que tu étais une artiste aussi talentueuse.
Elle regarde le dessin sans un mot.
Elle savait qu'elle n'était pas l'auteur de ce cadeau, elle savait qu'il faisait erreur. Un « Merci ! » était élégamment écrit au bas de la page, sans signature ou indice de qui l'artiste pouvait être.
— Tu m'as remercié, j'imagine, que c'est parce que je t'ai payé la réparation de ta manette de jeu que t'as accidentellement cassée, l'autre jour. Tu n'avais pas à faire ça, sérieusement. 'M'enfin, pas que j'ai pas aimé ton cadeau... je l'ai beaucoup aimé ! Mais je..., il balbutie en rougissant.
Un sourire étire les lèvres de Chiaki.
— C'est bon, t'en fais pas. Ça me fait plaisir que tu aies aimé mon dessin. J'avoue, j'aurais préféré que tu ne saches pas que c'est moi qui te l'aie donné, mais ça me fait chaud au cœur que tu l'aies quand même deviné.
Hajime rougit et lui sourit.
— Je vais le mettre dans un cadre et l'accrocher dans ma chambre, il dit en rangeant délicatement le dessin dans son duotang.
Elle lui rend son sourire. Au fond d'elle, le poids de son mensonge l'étouffait, mais elle n'y fit pas attention. Elle qui essayait désespérément de faire comprendre au brun ses sentiments à son égard et a finalement réussi en grande partie... Elle n'allait certainement pas rater cette occasion.
Elle avait eu de la chance sur ce coup-là. Mais elle ignorait que l'auteur indirecte de cette chance, celui qui n'a pas pu profité de cette dernière avait suivit toute la conversation, caché derrière un arbre près de la fontaine où il était, d'épaisses larmes coulant sur ses joues.
⚝
La classe lui semblait affreusement bruyante aujourd'hui. Pendant que les autres regardaient Akane et Nekomaru se battre, lançant des exclamations de joie, il reste assis sur son bureau, fixant celui-ci sans bouger.
Personne ne se préoccupe de lui. Il aurait voulu se convaincre que c'était une bonne chose, qu'il n'aurait pas encore cet horrible sentiment de panique qu'il ressent à chaque fois qu'on lui demande ce qui ne va pas, mais au fond de lui, il souhaitait qu'une personne vienne le voir, au moins pour l'inviter à rejoindre le reste du groupe.
Des larmes lui brûlaient les yeux en repensant à ce qui s'était passé ce midi, à côté de la fontaine. Il sent le regard de Yukizome se poser sur lui, comme si elle avait miraculeusement vu ses larmes. Il lève les yeux vers elle et lui sourit.
La rousse ne dit rien, continuant de surveiller le groupe.
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𝐒𝐎𝐌𝐄 𝐃𝐀𝐘𝐒 | 𝗸𝗼𝗺𝗮𝗵𝗶𝗻𝗮
FanfictionLa chance n'a pas toujours été de son côté, il en est conscient. Mais il avait espéré que cette fois-ci, elle le serait. ⚝ 𝗗𝗥𝟮 ; 𝗸𝗼𝗺𝗮𝗵𝗶𝗻𝗮 ⚝ 𝗰𝗵𝗮𝗻𝘀𝗼𝗻 : 𝗦𝗼𝗺𝗲 𝗱𝗮𝘆𝘀 ; 𝗕𝗿𝗲𝗻𝘁 𝗠𝗼𝗿𝗴𝗮𝗻