Chapitre Méaline : Ne voudrais-tu pas laisser ma sœur tranquille ?

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« C'est ma faute » déclarait sans cesse ma sœur.

Peut-être croyait-elle qu'elle était responsable de tous les maux de Cynérie ?

Je secouai la tête et la réfutai :

« Ne raconte pas de bêtises, ce n'est pas ta faute si ces enfants ne trouveront pas de parents »

Elle leva vers moi des yeux emplis de tristesse.

« Mais quand même..., insista-t-elle.

- Mariana, tu ne peux pas adopter tous les enfants. Un ou deux d'accord, mais une dizaine ?? Tu ne pourras jamais tout gérer. Tu as déjà du mal à prendre du temps pour ton travail, ta fille et toi. Alors laisse tomber », affirmai-je.

D'accord, c'était peut-être un peu cruel de ma part, mais ma sœur avait toujours été trop tendre et trop sensible depuis l'enfance.

Elle poussa un long soupir, acquiesçant finalement à mes dires.

« Bon, je viens t'aider aujourd'hui !, déclarai-je finalement avec enthousiasme, j'ai pris un jour de congé auprès de notre sublime patron rien que pour toi ma sœur adorée ! »

Mariana me regarda et roula des yeux face à mon exagération.

« D'accord, d'accord, viens que je te montre »

Et sur ces mots, elle me fit visiter le centre de réincarnation.

Une crèche, une salle de repos, un hôpital, voilà ce qui décrivait cette immense structure, nécessaire au bon fonctionnement de notre pays.

Un autre cynérien passa à côté de nous, tenant un enfant par la main.

« Encore un qui a été rejeté par sa famille d'accueil ?, s'enquit Mariana.

- Hélas, oui..., lâcha l'homme d'un air affligé en s'arrêtant, les deux parents sont venus, l'ont regardé puis ont refusé, prétextant qu'il n'était pas assez parfait... Que faire ? C'est déjà le douzième cette semaine... Ils ne vont pas tous être reconnus comme pupilles de l'état et enfants de notre déesse Clopélia ?

- Malheureusement, à part veiller sur eux, tu sais qu'on ne peut pas faire d'adoption forcée..., répondit ma sœur d'un air triste, ramène-le au dortoir avec les autres ».

Son interlocuteur hocha la tête et continua son chemin.

« Tu vois ?, reprit la jeune femme aux cheveux rouges en se tenant de manière maladroite, c'est ce que je te disais... »

Je fis un signe de tête négatif, refusant d'être pessimiste.

« C'est bon Mariana, dis-moi ce que je dois faire. Puis, je pense que tu devrais rejoindre ces enfants non ? Ils ont besoin de toi, la rassurai-je.

- D'accord, fit-elle alors que ses yeux étaient remplis d'étoiles, tu vas te tenir à l'accueil, tandis que moi, je m'occuperai des petits ».

Elle m'emmena vers l'entrée et me laissa avec un de ses collègues.

Je la regardai s'éloigner, un sentiment de soulagement traversant mon corps.

Je me plaçai derrière le comptoir, alternant le reste de mon après-midi à discuter avec l'autre cynérien à côté de moi et à accueillir les familles, profitant également de la nourriture que j'avais emmenée avec moi.

Toutefois, il fallait qu'un élément sombre vienne troubler cette belle journée ensoleillée.

Dès lors qu'elle posa un pied dans le hall, je fronçai les sourcils face à son apparition subite. Ses longs cheveux noirs flottaient et battaient ses hanches à chaque fois qu'elle avançait, portant une robe moulante, sa peau mate soulignée par du maquillage, ses yeux verts étant cachés derrière une paire de lunettes de soleil, un chapeau sur la tête.

Réincarnation d'une auteur schizophrène ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant