J'ai réussi à survivre jusque là. J'ai réussi à tout surmonter. J'ai réussi à supporter cet enfer. Et pourtant, dans ces après midi au ciel chargé de nuages et où la solitude reprends sa place, je me sens terriblement faible. Comme si tout l'espoir d'une vie meilleur c'était envolé. Comme si tu l'avais anéantie. On ne me prend jamais au sérieux quand je dis que je n'en peux pus, en même temps qui prendrais au sérieux une enfant immature et capricieuse? Et puis pourquoi agiraient-ils alors que j'arrive encore à me relever?
Pourtant, si ils savaient ce qui se passe dans ma tête. Le stress. Les cauchemars. La colère. Le collège. Les pensées sombres. La famille. Les examens. Les amis. Les insomnies. L'amour. Les complexes. La vie. Si ils savaient tout ça, agiraient-ils vraiment? Je ne pense pas, je pense qu'ils continueraient de me regarder hurler en silence. Je pense qu'ils continueraient de regarder mon âme se déchirer. Et qu'ils continuerai de me dire qu'ils font de leur mieux. C'est si simple de mentir quand on est adulte.
Entre enfant aussi on se ment mais c'est moins grave. Après tout, toujours répondre oui quand on demande si ça va ce n'est pas grave, hein? De toute façon peu de personnes comprendraient. Ils me prendraient pour une gamine qui fait un caprice, une imbécile qui tente de s'inventer une vie. Qui me prendrait au sérieux? Qui pourrait se lever, sécher mes larmes, calmer ma respiration quand elle s'emballe et apaiser ma douleur? Qui peut avoir la certitude qu'il le fera? Personne.