Je me tenait debout sur la rambarde du pont. Le vent soufflait dans mes cheveux alors que je faisais balader mes jambes dans le vide. Je ne ressentais plus rien. J'étais vide. Et pourtant, toutes ces pensées se bousculer dans ma tête. Et si s'était une erreur? Pourquoi ça le serait? Et si je leur manquais? Ils me détestent, pourquoi je leur manquerait? Et si je le regrettais? Un cadavre ne eut rien regretter. Peut être qu'ils regretteront un jour? Il le feront quand il me repêcheront dans la rivière.
Je me levais, droite et fière. Je regardais fixement la surface sombre de l'eau boueuse. Je tendait les bras de chaque côté de mon corps. Peut-être que ça m'aiderait à atteindre le paradis? Je fermais les yeux, aucunes larmes ne coulaient sur mes joues mais j'avais pourtant l'impression qu'elles en étaient noyer. Je pris une profonde inspiration et me laissais tomber en avant.
Avant même que je ne puisse entamer ma chute, une main attrapa mon poignet et me tira violement en arrière. Je m'effondrai sur le bitume froid du trottoir. En relevant la tête je croisai le regard d'un jeune homme d'à peu près mon âge. Il était essoufflé comme si il avait couru pour me rattraper.
"Est-ce que tout a bien, me demanda-t-il inquiet."
Je hochai la tête. Il s'assit contre la rembarde en me regardant.
"Pourquoi t'allais faire ça hein?"
Je pris un instant de réflexion. Etais-je réellement assez pitoyable pour raconté ma vie à un parfait inconnu? Oui. Oui j'étais assez misérable pour ça. Je lui racontais tout, le harcèlement, les disputes avec mes parents, la pression scolaire, tout. Plus je parlais plus il semblait réfléchir. Quand j'eu finis, il soupira longuement et se tourna vers moi. Un sincérité pure brillait sur son visage.
"Ma mère me disait souvent "n'arrête pas une vie qui te déçoit, bats toi pour quelle puisse te plaire". C'est sans doute facile à dire mais je pense que tu devrais y réfléchir."
Et sur ceux, il se leva et partit, me laissant seule, à réfléchir à ces paroles.