Cold Blue

Chapitre 2

Le bâtiment devant nous est immense, une espèce de vielle bâtisse toute refaite avec des murs crèmes et des colonnes.

Je suis dans un film ?

Tandis que nous nous approchons pour nous garer, un homme toque à la fenêtre. Ma mère appuie sur le bouton pour descendre celle-ci.

- Bonsoir mesdames, je vous invite à descendre, je m'occupe d'aller parker votre voiture.

Je fixe ma mère, mal à l'aise. Ce n'est pas dans mes habitudes d'être traitée de la sorte et je n'en reviens pas. Elle me lance un clin d'oeil et ouvre sa portière en suivant les indications de l'inconnu. Je l'imite en essayant de ne pas tomber la tête la première sur les gravillons. Je la suis vers le hall de la grande maison éclairée.

- Tu es sûre que c'est ici, je demande sachant pertinemment qu'elle ne s'est pas trompée d'adresse.

Elle ricane, voyant à quel point je ne me sens pas à ma place.

J'ai envie de rentrer.

Mon canapé ne m'a jamais paru aussi attractif.

- Ma chérie n'ait pas peur, tu vas voir le buffet est délicieux.

Sa tentative de m'attirer par la nourriture marche à moitié tellement mon ventre est noué. Je n'aime vraiment pas sortir de ma zone de confort.

Une fois devant la porte, un homme en costard nous demande nos noms.

- Hélène et Leyla Davis, répond-t-elle avec un grand sourire.

Il consulte lentement une petite liste et relève la tête.

- Je vous souhaite une délicieuse soirée mesdames, dit-il en nous ouvrant la porte, l'apéritif est dans le jardin.

Le hall est immense, avec le lustre le plus grand que j'ai vu de toute ma vie. De longs escaliers en marbre sur notre gauche mènent à un couloir qui n'est pas éclairé. Ma mère s'avance dans la pièce vers une double porte ouverte, la salle d'après est une grande salle à manger avec des tables remplies de plats en tous genres. J'ai juste le temps d'apercevoir quelques mets qui ont l'air succulents alors que nous la traversons pour rejoindre le grand jardin, nos talons claquant sur le marbre.

Dehors, il y a une petite foule éparpillée en groupes de personnes discutant un verre à la main. Peu de monde semble remarquer notre arrivée mais une dame de l'âge de ma mère s'avance vers nous.

- Bonsoir Hélène, comment vas-tu ? Demande-t-elle poliment.

- Cassandra, je suis si contente que tu sois là, ça va mieux merci, réponds ma mère avec ce même grand sourire plaqué sur ses lèvres depuis que nous sommes arrivées.

La dame, Cassandra apparemment, se tourne vers moi et hausse les sourcils avec un air surpris.

- Oh, tu as enfin ramené ta fille dont tu nous parles tant. Elle est aussi jolie que lorsque tu nous l'as décrite, dit-elle à mon attention.

Je ne sais pas trop quoi lui répondre, alors je la remercie à mi-voix.

Un serveur vient nous tendre un plateau plein de coupes de champagnes et j'en prends une, priant pour qu'elle suffise à me mettre à l'aise.

Ma mère et Cassandra commencent à discuter de ragots de l'entreprise, comme deux ados au lycée. Tandis que je bois ma coupe un peu trop rapidement, mon regard balaye l'assemblée. Des hommes et des femmes chics se pavanent l'air hautain en parlant et riant bruyamment.

Tout le monde à l'air ridicule. Y'a pas à se prendre au sérieux comme ça.

Un bruit de verre m'interrompt dans ma critique mentale. Je tourne la tête et aperçois un grand homme aux cheveux gris et au costard impeccable entrain de taper avec sa petite cuillère sur sa coupe.