Quand le soleil se couche

CHAPITRE 2

Je suis dans les rues de ma nouvelle ville, le vent automnal m'accompagne dans ma recherche de librairie.
Hier soir j'ai fait une petite liste des salons de thé et des librairies assez bien notées et pas trop loin de chez moi. J'ai aussi envoyé un message à Caroline pour savoir si elle voulait venir avec moi, mais elle avait un imprévu. Du coup me voilà à arpenter les rues à la recherche d'un lieu tranquille et un peu cosy.
Je rentre dans un petit salon de thé appelé le Cottage, il y a quelques personnes mais l'endroit est calme. Je fais le tour et détail l'intérieur qui est principalement fait en bois mélangé à des briques rouges. Au fond se trouve une grande bibliothèque avec des ordinateurs et devant le salon de thé ainsi que l'accueil. Je m'assois dans un des sièges libres et contemple ma nouvelle trouvaille.
  - C'est parfait ! Je me réjouis.
Je m'avance vers le comptoir et demande une carte d'adhésion pour les personnes venant régulièrement. Une fois ma carte faite je remercie la femme et sors du Cottage.17h03. Même si ce bel endroit propose tout un assortiment de thés originaux, un autre endroit m'attend encore plus lors de cette saison.

  - Alice !
Je me lève et pars récupérer mon cher et tendre pumpkin spice latte, c'est un rituel que j'aime pratiquer à chaque automne, Je retourne le gobelet et ...
{Ils ont réussi à faire une faute à mon prénom ! Alice avec un « y »... Fort.} Je replonge ma tête dans mon téléphone tout en me déplaçant vers la sortie. Mais en passant le pas de la porte je sens mon bras percuter une personne, renversant l'intégralité de ma boisson chaude sur mon bras.
  - Oh put..Naise !! La vache c'est chaud ! Je ... Je suis désolée, je ne regardais pas. Vous n'avez rien ? Dis-je en retenant mes larmes de douleur.
  - Nan nan c'est moi, j'étais ailleurs. Ne t'inquiète pas je n'ai rien reçu contrairement à toi. Ne bouges pas, je vais aller chercher des serviettes et de l'eau. Répond l'homme en partant.

Sous le coup je n'ai même pas pris le temps de regarder qui était la personne dans laquelle je venais de rentrer dedans. Je pose ce qui reste de ma boisson sur une table et retire mon manteau pour dégager la plaie irritée.
L'homme revient et me tend des serviettes et de l'eau glacée, mais en voyant son visage je me fige, oubliant presque ma douleur.
  - Oh, mais tu es le retardataire ! Dis-je maladroitement ne me rappelant plus de son prénom.
  - Oui... Et toi tu dois être une du groupe des nouveaux de la classe c'est ça ? répond-il en essayant de reconnaître mon visage.
Je prends une serviette et glisse un glaçon dedans, que je pose par la suite sur mon avant-bras. Je ressens une forte sensation de brûlure ce qui me fait grimacer.
  - Douloureux ? Me demande mon camarade, qui s'assoit en face de moi.
  - Oui, mais ça m'apprendra à être scotché à ce téléphone ! Puis c'est sur le coup, en rentrant je mettrais un peu de crème et tout ira mieux demain. Dis-je pour le rassurer.

Je m'assois à mon tour et souffle un peu sur la zone rouge, la douleur s'estompe petit à petit mais la marque est toujours bien présente. Je m'essuie de nouveau pour enlever la sensation de collant et l'odeur du Pumpkin Spice latte. Je lève mon regard vers mon voisin d'en face et me présente.
  - Alice. Je lui tends la main. Alice Mercier et comme tu t'en doutes je viens de débarquer dans cette ville pour mon master.
Il me serre la main et se présente à son tour.
  - Isaac Brun, et moi je suis dans le même établissement depuis un bout de temps. Alors dis-moi, qu'est-ce qui captivait autant ton attention ? Un copain... ou une copine ?
Je rigole à sa demande qui me fait légèrement tiquer et secoue la tête.
  - À peine rencontré et tu me poses déjà cette question ? Il hausse les épaules. Non pas du tout, en réalité je regardais les meilleurs coins à visiter pas loin d'ici et surtout s'il n'y a pas de forêt ou de parc sympa. Je lui explique un peu embarrassée.
Il écarquille grand les yeux. Ce qui me fait légèrement peur pour la suite.
  - C'est trop bien ! Dit-il enjoué.
{Oh... Et bien je ne m'attendais pas à une telle réaction.} Il continue.
  - Tu as trouvé des trucs ? Parce que je connais un superbe endroit, c'est un peu excentré donc il faut une voiture mais ça en vaut le coup.
  - Bah dans la ville à part quelques parcs, il n'y a pas grand-chose. Et malheureusement je n'ai pas de voiture.
  - Je pourrais t'y emmener si tu veux. Me propose-t-il.
Sur le coup, je ne sais pas trop quoi répondre. Je ne le connais que depuis quelques minutes, pourquoi j'accepterais. Mais en même temps, je devine que sa proposition n'a rien de malsain. Il veut partager sa trouvaille avec une autre personne partageant les mêmes centres d'intérêt. Comme le courant passe bien, j'ose le taquiner un peu.
  - C'est un rendez-vous ? Dis-je un sourire en coin.
  - Uniquement si vous le désirez madame. Continue-t-il.
{Tu joues le jeu ! Garçon je commence à bien l'apprécier.} Je rigole.
  - Ce sera avec grand plaisir !
Il me sourit en retour. Soudain son téléphone vibre, et à son regard je comprends que notre entrevue va prendre court.
  - Je suis désolé je vais devoir te laisser, ma mère a besoin de moi.
  - Pas de soucis, il faut que je rentre me laver et soigner ce bras. Dis-je le ton léger, ce qui le fait sourire de nouveau.
  - En tout cas j'ai été ravi de faire ta connaissance Alice ! On se revoit lundi.
  - J'ai été ravi de même cher Isaac.
Il sort du café et je fais de même pour partir de mon côté vers mon appartement.

Je finis d'étaler la crème sur mon bras et constate qu'il n'y a plus aucune marque. La peau est juste sensible au toucher. Je m'allonge sur mon lit et repense à cette après-midi. Je souris. Je suis contente de ma trouvaille mais encore plus de ce moment avec Isaac. J'avais peur de ne pas m'intégrer dans cette nouvelle vie et de n'avoir personne avec qui discuter mais au final, tout ne se déroule pas si mal.
J'attrape mon téléphone et envoie un message à Caroline.

*A Caroline : Je ne sais pas s'il aime se faire remarquer, mais moi en tout cas j'y suis pas allée en toute discrétion XD*

Je me marre à mon message, sachant pertinemment qu'elle ne comprendra pas grand-chose.

Le week-end est passé plutôt vite, on s'est rejoint avec Caroline le dimanche après-midi pour aller au salon de thé et discuter de notre samedi. On s'est retrouvées ce matin pour aller en cours ensemble.

En rentrant dans la salle, on remarque que tout le monde est arrivé, même les retardataires chroniques. On s'installe, et quelques instants après le professeur démarre son cours.
  - Nombreux d'entre-vous m'ont fait part de leur étonnement concernant l'emploi du temps que j'ai mis en place pour cette semaine. Comme vous vous en doutez ce n'est pas pour vous donner une semaine de vacances, mais bien pour que vous puissiez consacrer tout votre temps au travail de groupe. Confirme le professeur, il reprend. Avant de vous donner les instructions, je vous laisse vous mettre par groupe de quatre. Étant donné que vous êtes vingt-huit, il y a tout pile le nombre pour sept groupes. Donc je ne veux pas de groupe de cinq ou de trois mais bien de quatre.
Je regarde Caroline, un peu perdue. On est deux et maintenant, il faut trouver deux autres personnes rapidement pour ne pas être séparé.
Alors que je cherche du regard deux camarades, j'entends que l'on m'appelle. Je me retourne et voit Isaac me faire des signes, je me rapproche de lui et de son binôme.
  - Ça vous dit que l'on travaille ensemble ? Avec Éden, on est deux et je vois que vous aussi.
Je me retourne vers Caroline, pour voir ce qu'elle en pense. Et à voir son grand sourire, je comprends rapidement qu'elle est d'accord.
  - On est partantes ! Dis-je enjoué.
Caroline nous rejoint et se présente aux garçons, suivis d'Eden. 

Après quelques minutes et beaucoup de déplacement dans la classe. Les sept groupes sont créés.
  - Bien ! Reprend Monsieur Gauthier. Je vais vous faire passer une fiche avec les instructions. Votre but sera de réaliser un magazine complet sur le sujet de votre choix. A vous de vous répartir les tâches, je veux quelque chose de complet et de professionnel. Vous pouvez vous inspirer de magazines déjà existants, mais attention, je ne veux pas de plagiat. Il faut que vous créiez votre propre identité visuelle avec une mise en page pertinente et un contenu cohérent. Bien évidemment, je suis conscient que le magazine ne pourra pas être imprimé pour lundi prochain, donc je le veux au moins en format PDF.
Une fois que le professeur a terminé et répondu à toutes les questions, il nous laisse partir.

  - Vous préférez rester ici pour travailler où on sort ? Je demande, le groupe hausse les épaules. Sinon je connais un endroit pour travailler au calme et où on pourrait trouver de la documentation.
Les ayant tous convaincus nous voilà sur la route en direction du Cottage.

On arrive et étant donné que l'on est un lundi en fin de matinée, la librairie est quasiment vide. On s'installe sur les tables près des ordinateurs et on commence à parler doucement du projet et du sujet que l'on aimerait traiter.

A la suite d'un long débat, on a décidé du sujet et de quelles tâches seraient attribuées à chacun. Le thème serait la médecine, Caroline s'occuperait des photos, Éden des entretiens avec des personnels de la santé, Isaac de la rédaction des entretiens et du reste du texte. Et pour ma part, je m'occuperai de tout mettre en page.