The Monster You Created - Anakin Skywalker

9 - Nos cicatrices

Ellie

Anakin m' avait donné rendez-vous au coucher du soleil dans ce qui s'apparentait à une vieille bibliothèques aux étagères remplies de vieilles cartes ou de plans de vaisseaux inachevés.

Pour des gens immatériels, les Jedi entassaient pourtant beaucoup de choses.

Je m'avançai vers la silhouette tournée d'Anakin, assit à une table ronde immaculée.

- Vous êtes en retard, m'informa-t-il en évaluant ma tenue du regard, celle-ci consistait à un simple pull blanc sur un pantalon évasé taille basse.

- Vraiment ? Dis-je en m'asseyant en face de lui sur une chaise en velours rouge.

Il passa vite à autre chose en faisant glisser une sorte de parchemin brillant vers moi.

- Qu'est-ce que c'est ?

- Ouvrez.

J'obtempérai et défaisais le papier qui était roulé sur lui même.
Ma bouche s'entrouvrit en découvrant la magnifique constellation dessinée dessus. Les détails précis indiquaient un tas de vieilles coordonnées à rentrer dans nos tableaux de bords.
Il y avait le nom de chaque étoile, chaque planète dans une zone de la galaxie bien précise.

- C'est là que se trouve Kaorant, réalisai-je en pointant du doigt une minuscule tache sur la carte.

- Vous avez trouvez plus vite que je ne le pensais, répondit le Jedi sans même me vérifier.

- Je ne suis pas une débutante.

Anakin retint un sourire.

- J'ai dû faire une erreur.

Mon sang chauffa mes joues alors qu'une réplique me venait en tête. Pensait-il vraiment s'être trompé ? Se pourrait-il que je lui ai prouvé ma valeur ? À cet instant je ne faisais que douter de mon potentiel.

- Vous avouez donc vous être mépris à mon sujet Jedi ?

Anakin souleva un sourcil en se penchant au dessus de la table pour répondre d'une voix grave :

- Cela reste encore à prouver Capitaine.

***

Les heures s'écoulèrent lentement tandis que nous passions en revue tous les aspects de la mission.
Aucun détail n'était oublié.

- Nous partirons vers quatre heure.

- Avant le lever du soleil Nord de Koreant, complétai-je en relisant nos informations distraitement, nous devrons atterrir en pleine forêt pour rejoindre une base où se trouve nos alliés.

Le plan était plutôt simple : aider les soldats locaux contre la troupe de mercenaires attaquants leurs réserves.
Nous devions les aider, j'étais certaine que c'était la meilleure solution.

- Exactement, il ne faudra pas oublier que ces bandits sont imprévisibles et donc potentiellement dangereux...

- ... ce pourquoi il nous fait être discrets et nous maintenir toujours en mouvement.

Je ponctuai ma phrase avec un petit sourire tiré. Anakin lâcha tous ses papiers sur la table puis croisa les bras. Fatiguée en manque de divertissement je me mis à l'imiter.
Affalée sur ma chaise les bras croisés en fermant les yeux, je ne pu m'empêché de rire intérieurement.

- Tu te moques de moi ? Soupira-t-il en ouvrant un œil, celui coupé par sa cicatrice rosée.

- Absolument pas, non, c'est plutôt ton genre de rabaisser les gens.

Anakin tilta alors que je commençai aussi à le tutoyer.
Nous étions tous les deux fatigués alors au diable les ordres de Kenobi, je ne travaillerai pas plus.
La mission était prête, je le savais.

Visiblement aussi ennuyé que moi, Skywalker hésita avant de s'appuyer sur son coude et de replacer une de ses mèches brunes lui tombant sur le visage. À cette instant précis un bon millier de questions me passèrent par la tête mais une seule quitta mes lèvres.

- Hey...comment...ta cicatrice, d'où vient-elle ? Balbutiais-je pour rompre le silence qui s'était installé dans la salle.

Il m'examina une seconde, puis deux, sûrement entrain de juger si j'étais digne de confiance à recevoir son histoire. Finalement il lâcha :

- Elle m'a été donnée lors d'un des affrontements de la guerre des Clones. J'étais plus jeune, je me croyais invincible. Ce n'est que le fruit d'une pure insouciance.

Je réprimais mon envie de la toucher, de suivre sa ligne du bout du doigt jusqu'à sa joue.

- L'insouciance n'est qu'une étape de la vie, la plus belle, celle où tous les problèmes ont une solution. La jeunesse quant à elle n'excuse rien, je repris ma respiration en sentant ma voix trembler, je n'ai pas eus le temps d'être insouciante.

Le regard d'Anakin dès que j'eus achevé ma tirade était plus flamboyant que jamais.
Nos cicatrices étaient encore ouvertes. Et béantes.

- Ellie...raconte-moi, les reflets de la lune dansaient sur son visage passant à travers les larges fenêtres. Quel âge avais-tu ?

Mes yeux tombèrent un instant dans le vague alors que la fatigue montait en moi. Mon cerveau ne se débattait plus et je savais que si Anakin insistait plus... je lâcherai prise.

- Seize ans, ou plutôt quinze lorsque les Clones sont arrivés mais j'ai quitté ma maison à seize.

- La Révolte, comprit-il doucement, tu es parties avant.

Ces souvenirs étaient nets et donc encore plus douloureux à retranscrire. Chaque scène, personne, odeur, était imprimée à jamais dans mes rétines.

- Avant que tout le reste des habitants de la planète ne soient soumis ou massacrés. Je n'ai fait que fuir. Survivre.

Je secouai la tête.

- Je ne peux pas imaginer ce que tu as dû ressentir mais, tu as avancé. Tu t'es formée avec le Sénat et est devenue là Capitaine que tu es maintenant.

Relevant les yeux vers lui je sentis mon cœur rater un battement. Je ne m'attendais pas à ce qu'il comprenne.

- Au prix du sang et des larmes.

Le Jedi se leva puis contourna la table pour ranger les cartes sur les étagères.
Il n'eut à peine le temps de se tourner qu'il avait déjà remit son masque d'expression froide et horriblement neutre. Toute lueur de compassion s'éteignît de ses yeux.

Le temps d'une soirée j'avais presque oubliée qui il était.
Et le fait qu'il me détestait.

- Ce n'est pas bon de ressasser le passé, il faut se faire une raison, répliqua-t-il fermement. Un bon Capitaine ne devrait pas se laisser dominer par ses émotions.

Mon allégresse retomba, péniblement je me levai de ma chaise pour quitter la bibliothèque d'un pas rapide. Évidemment que c'était ce qu'il pensait.

- Un Jedi non plus, marmonnai-je en passant la porte.

Je regrettais de lui avoir confier un bout de mon passé.

Je le pensai tellement fort qu'il ne pouvait que l'entendre.

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