Savage - KACCHAKO

Chapitre 2

Au réveil de la jeune étudiante, elle ne réalise pas directement qu'elle n'est pas chez elle. Elle ne réalise pas qu'elle est chez quelqu'un d'autre et encore moins chez Bakugo. D'ailleurs, elle ne se souvint aucunement des événements de fin de soirée. Beaucoup trop alcoolisée la veille pour ne pas ressentir un mal de tête à s'en taper le visage à coups de marteau, elle avait du mal à ouvrir ses yeux, totalement sensibilisés par la lumière.

- Alors, tête ronde, tu te sens mieux ?

Après quelques instants de noir total, essayant tant bien que mal de se souvenir de la veille, elle entend une voix qui l'oblige à ouvrir ses yeux. Une voix qu'elle ne reconnait que trop bien, une voix qui lui soutire un hoquet de surprise ainsi que des souvenirs qui la gênent fortement.

- Comment ça se fait que je suis chez toi ?!

Elle se lève en sursaut, désorientée par son ventre barbouillé et sa tête embrumée. Comme une herbe pas fraîche d'une après midi sèche, elle se fane, se reposant doucement sur le bord du lit en tenant sa tête.

- Te lève pas comme une sauvage, bordel. T'es conne ou quoi ?

Il lance une bouteille d'eau sur le lit.

- Bois ça et viens, j'ai fais à manger.

Ochako regarde la bouteille, suspicieuse. Il a vraiment fait à manger ? Elle se lève en ouvrant la bouteille, marchant au pas du blondinet, les yeux rivant vers la source de la bonne odeur. La brune s'assoit après avoir avalé quelques gorgées de cette eau qui la revigore et attrape ses couverts.

- Non, attends ! Il n'y a rien qui va, pourquoi je suis ici ?! S'écrie-t-elle.

- Arrête de crier dès le matin, putain.

Les rayons du soleil baignant la pièce d'une lumière naturelle magnifique brûlent quelque peu les yeux de la brunette et intensifient sa migraine de gueule de bois. Essayant de mettre ses douleurs de côté, elle prend les baguettes déposées à côté de son assiette et commence à manger.

Elle n'avait jamais aimé les insultes de Bakugo. Bien qu'elle pensait le connaître par coeur, ou en tout cas savoir qu'il allait toujours répondre agressivement avec un soupçon sarcastique de violence verbale, elle n'aurait jamais imaginé qu'elle soit chez lui, parce qu'il avait pris soin de ne pas la laisser rentrer chez elle totalement bourrée.

La jeune femme y repensa toute la journée. Les yeux rivés vers l'espace cosmique de la pensée, des collègues de classe la regardaient tous avec incompréhension. Là, arrivèrent Mina et Tsuyu, dans un esprit espiègle.

- Alors, Ocha, tu t'es fais chouchoutée par Bakugo ?

Question assez surprenante, parce que même si elles attendaient une réponse du style « Il m'a jetée comme une merde devant la porte de chez moi, j'ai pas trouvé mes clés et je suis restée dehors alors que lui est parti en me caractérisant de crâne d'œuf », la réponse était aussi surprenante qu'un arbre faisant pousser des billets.

- Alors, pour le coup, oui.

Mina, qui avait pris sa bouteille d'eau pour boire avant d'entamer une discussion, s'étrangle lamentablement après un échec de déglutition.

- Attends, quoi ? Mais explique ! Pourquoi t'as pas texto illico ?
- Je n'y avais pas pensé. Dès que je me suis réveillée il était là ...
- VOUS AVEZ BAISÉ ? Crie soudainement Mina, claquant les mains sur le bureau de classe.

Tout le monde se retourne vers elles.

- Calme toi, chut ! Dit-elle en chuchotant, se rapprochant de Mina pour qu'elle entende.