Chapitre 2~Bienvenue en Enfer

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L'avion perdait de l'altitude. Les pilotes amorçaient la chute qui se profilait de mieux qu'ils le pouvaient. C'était incompréhensible... En l'espace de quelques secondes, la tour de contrôle était injoignable et les commandes ne répondaient plus.

-"Les réacteurs sont en sur-chauffe Monsieur !" intervint le co-pilote.

Le capitaine de bord, John Kent,commençait à avoir des sueurs froides. En 20 ans de carrière, c'était la première fois que les réacteurs de l'appareil étaient remis en cause.

-" C'est impossible ... lâcha-t-il . Nos avions sont conçus pour faire de longs trajets, c'est tout a fait incompréhensible !"

-"Pourtant Monsieur, ce sont bien les réacteurs ..." fit le second d'une petite voix.

Le capitaine le regarda. C'était un brave petit. Il avait pas beaucoup d'expérience mais ses débuts étaient prometteurs. La situation était injuste. Mais Kent ne pouvais se résoudre à lui cacher la vérité.

-"On ne s'en sortira pas cette fois... Je suis désolé. Il faut prendre les grandes mesures."

Le co-pilote hocha la tête. Que pouvait-il faire de plus de toute façon ? Le capitaine Kent lui tapota l'épaule. Il admirait le sang froid de son jeune second. Alors résolu à accepter la cruelle vérité, il regarda la mort en face...

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La tension était à son comble parmi les passagers. Qu'allait-il se passer maintenant ? Pourquoi l'équipage ne donnait-il pas d'avantage d'informations ?
Comme pour une réponse à la question muette générale, l'équipe de la compagnie aérienne passa enfin dans les rangs.

-"Ne vous inquiétez pas Mesdames et Messieurs. Ce sont juste quelques trous d'air. "

-"On peut reprendre les appareils électroniques ?" interrogea Matt. Le personnel se concerta d'un regard puis l'hôtesse se trouvant près du jeune homme hocha la tête, répondant par l'affirmatif. Tous auraient dût s'étonner de cette autorisation si spéciale. Mais la plupart des gens étaient trop inquiets pour se soucier de quoi que ce soit . Mel, blasée, décida de prendre un peu de temps pour elle et sortit donc aussi son portable. Elle mit ses écouteurs et appuya sur le bouton "play". Sa chanson préférée, "Caroussel" de Mélanie Martinez commença. Melody se mit à bouger la tête en rythme avec la musique . Cruelle insouciance ...

Tout était mis en place pour détendre les passagers. À la demande de l'équipage, tout les stores des hublots avaient été abaissés. Cette mesure avait étonné certains passagers mais personne n'avait protesté et tous s'étaient pliés a la demande.

L'avion perdait dangereusement de l'altitude, plongeant vers une mort certaine pour l'ensemble des passagers.  La pression de l'air se faisait légèrement ressentir à l'intérieur de l'appareil, mais à chaque fois la compagnie de voyage était unanime et la réponse était la même : "Ce sont juste des trous d'air ..."
Le temps semblait passer au ralenti.

"This horse is too slow, we're alaways this close, almost, almost, we're a Freakshow..."

Le capitaine s'épongea le front. Son second déglutit péniblement. Il fallait tout faire pour que l'atterrissage, ou l'amerrissage, se passe au mieux. Même si la probabilité de survie était faible, voire inexistante, en aucun cas il ne fallait affoler les passagers.

Tout se passait au mieux. Les hôtesses et les stewards avaient repris du service. Bien qu'une certaine inquiétude soit présente, ce qui était légitime, tous les passagers vaquaient à leurs occupations personnelles.
Les membres du personnel de l'équipage, mis au courant de la situation quelques minutes plus tôt par interphone, géraient leurs angoisses du mieux qu'ils le pouvaient. Ne rien laisser transparaitre. Tel était l'ordre reçu. De toute façon, tous ici aussi était résignés. Et puis, dans leur contrat, il était inscrit noir sur blanc que ce métier comportait des risques. Et que, tel qu'il soit, il ne fallait pas hésiter à mettre sa propre vie en jeu pour tenter de sauver celle des passagers. Malheureusement, dans le cas présent, rien ni personne ne serait en mesure de faire quoi que ce soit...

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