Un monde parallèle

Chapitre 1 :

Aurore :

Novembre 2022

Nous sommes en plein milieu de la route et la pluie s'abat sur nous avec une telle puissance que je n'arrive même plus à l'apercevoir.

- Tu dois vraiment t'en aller ?

- Oui Aurore, je le dois.

- Reste je t'en suplis

- Je...

Mince, pourquoi tu dois toujours sonner au mauvais moment ? Je demande en écrasant le bouton de mon réveil.

Voilà plus de deux mois que je fais le même rêve, mais malheureusement je n'ai jamais réussi à connaître la fin de celui-ci. Mon réveil sonne toujours au même moment. Au début, cela ne me dérangeais pas, mais maintenant que je vois que mon rêve persiste depuis deux mois je me demande si ce n'est pas un signe.

Je sors donc de mon lit bredouille, avec une envie folle de vouloir rester au lit afin de voir la fin de mon rêve, mais :

- Aurore, crie ma mère, tu vas être en retard !

- Oui oui, cest bon jarrive

Je prends cinq minutes à m'observer dans le miroir avant de descendre déjeuner. Hé bien, comme depuis deux mois, je ressemble à un zombie, j'ai des cernes qui sont tellement violets que même mon super anticerne n'arrive même plus à les couvrir. Et mes cheveux, je ne vous en parle même pas, j'ai abandonné le dressage.

Arrivée en bas je me prépare une tartine beurre-confiture de fraises rapidement pour pouvoir vite finir de me préparer et prendre mon train.

Arrivée à la Sorbonne, qui se situe dans le dix huitième arrondissement de Paris, je rejoins mes amis, Célia, Antoine et Marie. Nous nous sommes rencontrés cette année en première année de licence dhistoire. Nous étions chacune dans notre coin, timides et pas très sociables, c'est Antoine qui nous a toutes rapprochés. Je n'ai jamais vraiment eu de vrais amis comme eux, enfin, je ne compte plus Taïs qui est comme ma soeur à l'heure daujourdhui.

- Wow ma vieille ! Tu empires de jour en jour, il faut que tu fasses quelque chose là, me dit Antoine.

- Toujours le même rêve ? me demande Marie.

Je hoche la tête.

- Et c'est toujours lui dedans ? me demande Célia.

Je hoche de nouveau la tête.

Lui. Le garçon sans visage qui apparaît chaque nuit dans mon même rêve. C'est bizarre quand même de rêver de quelqu'un sans visage, même sa voix change chaque nuit j'ai l'impression. Enfin bon, il faut vraiment que jarrive à me concentrer sur les cours et sur les prochains partiels qui arrivent.

Nous arrivons mes amis et moi devant notre salle de cours, TD d'histoire médiévale, pas mon préféré je dois bien l'avouer. Le professeur arrive avec dix minutes de retard, comme à son habitude. Le temps qu'il s'installe et que le cours démarre enfin, quelqu'un entre en trombe dans la salle et part s'installer au fond. Un nouveau ?

- Bonjour, dit mon professeur, vous êtes ?

- En retard, excusez-moi monsieur, répond le retardataire.

- Votre prénom monsieur, sil vous plaît ?

- Liam Duchange monsieur, répond-il.

- Bien, commençons jeunes gens !

Célia passe l'heure à se retourner afin de regarder le fameux Liam.

Il est bizarre non ? me demande mon amie.

Je ne sais pas, je ne le connais pas. Aller Célia, concentre toi, le cours est presque fini.

A la fin de l'heure le professeur nous rappelle que nous avons un devoir à lui rendre et qu'il va bientôt faire nos groupes pour un futur exposé. Après cela, nous sortons de la salle de cours pour nous diriger vers la cafétéria.

Après avoir réchauffé mon plat, je me dirige vers la table de mes amis. Lorsque j'arrive à leur hauteur, je peux enfin entendre le sujet de leur conversation : Liam.

- Il vous obsède à ce point le nouveau ? je demande.

- Non on dit juste que ce n'est pas normal d'arriver en fin de semestre comme ça, me répond Célia.

Décidément elle commence à me taper sur le système celle-là.

- Peut-être qu'il à eu recours à la réorientation, qui sait ? répond Antoine.

- Est-ce qu'on peut parler d'autre chose s'il vous plaît et élucider le mystère Liam plus tard ? je demande avec un ton dagacement.

Dun coup, un silence s'abat sur notre table, je ne comprends pas tout de suite jusqu'à ce que je suive le regard de mes amis. Tous vers Liam. Il est là, tout seul à une table, tout le monde l'observe, dont mes amis. Bizarrement, je ressens de la peine pour lui, à une époque cétait moi cette fille qui mangeait seule et que tout le monde observait. Sans même réfléchir à ce que je fais, je me lève et m'avance vers lui. Au loin, j'entends mes amis m'appeler et me demander où je vais, je les ignore. Je m'installe en face de Liam. Il lève les yeux sur moi et me regarde avec un air interrogateur, et comme si de rien n'était je continue mon repas. De là où je suis, je peux apercevoir un tatouage : un I magnifiquement bien calligraphié.

- Bonjour, ose-t-il enfin dire.

- Bonjour, ça va ?

- Très bien merci, me répond-il, et il retourne à son sandwich comme si de rien nétait.

J'ose un regard vers lui, il a des yeux magnifiques, un vert émeraude, je n'ai jamais vu ça auparavant. Il a les cheveux châtains clairs qui lui retombent sur le front, qui lui donnent un air mystérieux.

Quelques minutes plus tard, lorsqu'il a fini son repas, il se redresse et commence à partir. Mais avant cela, il me regarde une dernière fois.

- Merci davoir mangé avec moi ... sa voix reste en suspens afin que je lui donne mon prénom.

- Aurore. Et de rien, n'hésite pas si tu as besoin, je réponds.

- Aurore, merci alors, et il repart.

Je le suis du regard quelques instants puis me retourne vers mes amis. A en croire leur gamelle encore pleine, on aurait dit quils n'avaient pas perdu une miette de ce qu'il venait de se passer.

La fin de la journée passe relativement vite, les professeurs nous annoncent des devoirs à rendre pour le retour des vacances et nous donnent des indications pour les futurs partiels. Je rentre en train avec Taïs car en plus d'être ma copine de toujours, elle est aussi ma voisine et en tant que meilleure amie je ne peux pas échapper à son interrogatoire.

- Il est bizarre mais mignon le nouveau, commence-t-elle, de quoi avez-vous parlé ?

- De tout et de rien, à vrai dire on a pas forcément parlé, on s'est juste contenté de manger, rien de spécial quoi.

- En tout cas, tu m'as surprise en allant lui parler. Toi, Aurore, parler à un inconnu et pas n'importe quel inconnu en plus, un homme, jamais je n'aurais cru cela possible.

Ma meilleure amie a raison, lorsque je ne connais pas les personnes je suis du genre réservée, timide aussi. Je me suis surprise aussi en allant parler à Liam, mais j'en ressentais le besoin, c'était un sentiment assez étrange.

En arrivant à la maison, je pose mes affaires et me remets au travail. Vers vingt-deux heures trente, je range tout et me dirige sous ma couette afin de dormir et espérer terminer ce rêve.