Les clés d'Atlantide - Tome 1 : Au sommet de la tour

Chapitre 12 : Horrible souvenir

L'amour est une fleur. On a beau tout faire pour la tenir en vie, tôt ou tard, elle finit par faner. Et c'est cette triste vérité, que Christopher ne veut pas accepter...

Christopher Dubois était dans la suite d'hôtel qu'avait réservée son père. Ce dernier d'ailleurs, était parti à une réunion entre Balance. D'après certaines sources, quelqu'un aurait ravagé l'un des bastions de sa famille, et plus précisément, la galerie secrète qui se trouvait sous l'Opéra Garnier.

Lui, était en train de regarder par la fenêtre de la chambre d'hôtel.

Il pleuvait dehors. La pluie, ça lui rappelait cette époque où il s'amusait à sauter dans les flaques d'eau. Ça lui rappelait ces après-midis qu'il passait à suivre les arcs-en-ciel pour essayer de voir s'ils avaient une fin. Mais la pluie, ça lui rappelait surtout le pire soir de sa vie.

Il ferma les yeux, et se replongea dans ses souvenirs.

À présent, il était dans sa chambre, en train de dormir. Dehors, il pleuvait abondement.

Soudain, il entendit des voix : c'étaient ses parents ! Ils parlaient fort, et vite, comme s'ils étaient en train de se disputer. Il se leva, et sur la pointe des pieds, traversa le long couloir qui séparait sa chambre du salon. Puis, il entrouvrit doucement la porte, de sorte à pouvoir voir ce qu'il s'y passait. Là, il vit son père et sa mère, en train de se disputer. Ils se criaient dessus, hurlaient, et faisaient de grands gestes. Il assista à la scène avec effroi, voyant ses parents s'énerver l'un contre l'autre. Il voyait leurs veines ressortir, et leurs poings se serrer. Leurs voix, remplies de colère, perçaient les murs de la pièce. La violence que l'on sentait en les entendant s'aboyer dessus était inouïe.

Ses parents étaient en train de s'insulter, de tous les noms possibles et imaginables. C'est ainsi que des mots, horribles, qu'il aurait voulu ne jamais connaître à l'âge de onze ans, se firent entendre. Des mots qui le blessèrent, et qui le touchèrent au plus profond de son âme, tant ils étaient affreux. Mais ce n'était rien comparé à ce qui allait s'ensuivre, car la violence verbale devint très vite une violence physique. Sa mère se mit à essayer de frapper son père, tandis que ce dernier tentait de la retenir par les poignets. Très vite, ça dégénéra, et sa mère saisit un cadre photo, posé sur une table, avant de le lancer sur son père. Heureusement, ce dernier réussit à éviter l'objet, qui se brisa finalement contre le mur, avant de tomber au sol. Du cadre photo, il ne restait que des bouts de verre, éparpillés par terre. Après ça, son père se mit à crier : « Mais t'es complètement folle !

Mais sa mère répliqua :

- Bien fait pour toi !

Ils continuèrent donc à se hurler dessus, jusqu'à ce que, pleine de rage, sa mère n'attrape son père par le cou, et ne commence à l'étrangler en criant : « Fous-moi la paix ! C'est MA vie, pas la tienne ! » Alors qu'elle continuait d'étouffer son père avec ses mains, il se décida enfin à intervenir.

- Maman, non ! Arrête ! fit-il en haussant la voix.

Courroucée, sa mère lui envoya un regard noir.

- Qu'est-ce que tu fous là, toi ? Retourne te coucher. Maintenant !

Il regarda son père : celui-ci lui fit signe de s'en aller. Voyant que ses parents ne voulaient pas qu'il intervienne, il retourna dans sa chambre, et s'assit sur son lit, en essayant d'entendre ce qu'ils se disaient. Comme il s'y attendait, ils continuèrent à se disputer. Toute la nuit. Et plus il entendait leurs cris, leurs injures, et les vases se briser contre les murs, plus il pleurait, car il était désespéré, et ne savait pas quoi faire. Recroquevillé sur lui-même, il se sentait impuissant face à cette situation. D'une certaine manière, il savait que ce serait la dernière dispute, avant la fin. Et ça lui faisait du mal. Beaucoup de mal...

Lorsque son père ouvrit la porte de la chambre d'hôtel, Christopher rouvrit les yeux, et se retourna pour lui faire face. Mais Steven Dubois resta immobile, à regarder son fils avec inquiétude. Christopher était perplexe.

- Qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-il à son père.

Sans que Christopher ne s'en rende compte, des larmes étaient en train de couler le long de ses joues.