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La salade composée de Minho fût déposée sur la table. Il faisait exceptionnellement bon ce jour-là, contrairement aux jours précédents où la chaleur crâmait la peau des vacanciers, et même des habitants. Il avait tout de même commandé un plat frais car c’était ce qu’il préférait sur la carte du restaurant où il était, avec ses parents.

– Bon appétit ! dit son père joyeusement en apportant sa fourchette à sa bouche.

– Bon appétit, répondit sa mère, plus en retenue.

Minho pensa soudainement qu’il n’avait plus peint depuis un petit bout de temps, mais il se rassura en se disant qu’il n’avait pas spécialement eu le temps ces derniers jours. Entre son nouveau voisin qui ne pouvait s’empêcher de le trimballer avec lui à toutes ses sorties pour qu’il lui serve de guide - même si à force, il la connaissait bien, la ville - ou bien de dictionnaire, ou même encore quand il lui demandait de l’affronter sur son jeu de console préféré, et ses parents qui étaient pris d’une soudaine envie de faire des activités “en famille”, Minho n’avait presque plus de temps pour lui. Lui qui, habituellement, passait ses vacances à peindre les coins des rues et les pots de fleurs, ça lui faisait bizarre. Il s’y remettrait en rentrant du restaurant, tiens.

Il planta sa fourchette dans une tranche de jambon sec quand il sentit son téléphone vibrer dans la poche arrière de son jean. Il s’excusa auprès de ses parents et prit l’appel une fois à l’écart des clients du restaurant. C’était son ami, Félix, qu’il avait possiblement oublié de rappeler après avoir passé la nuit à jouer avec Jisung.

– Oh bah tiens, un survivant ! s’écria faussement le garçon à l’autre bout du fil quand Minho prononça un “allo” peu rassuré.

– Excuse-moi Lix, j’ai complètement oublié de te rappeler.

– Quelle faute impardonnable ! dit dramatiquement Félix. Je t’en veux trop, pour te faire pardonner tu dois me payer une bière…

Félix était le seul ami français de Minho - avant l’arrivée de Jisung - qui habitait à La Spezia. Les garçons se voyaient régulièrement tous les étés, et malgré le fait que Minho était arrivé en ville depuis une semaine et demie, ils ne s’étaient pas encore vus une seule fois.

– Ce soir ?

Mh, je sais pas, t’es sûr que t’as rien dans ton emploi du temps de ministre ? se moqua l’ami de toujours de Minho.

– Attends attends, tais-toi. Minho attendit quelques secondes avant de reprendre la parole. Ah ouais, c’est quand même vachement mieux quand tu fermes ta gueule.

– Quoiiii ?! C’est moi qui me fait ghoster et c’est aussi moi qui m’en prends plein la gueule ? Mais c’est quoi cette fantais-

– A ce soir, vingt heures, à l’Arte. Bye bye beau gosse, le coupa Minho en raccrochant sans même attendre une réponse de sa part.

Il rangea son téléphone dans sa poche en souriant et retourna s’asseoir à sa place où ses parents le grondèrent parce qu’il avait pris trop de temps à passer son coup de fil et qu’ils avaient presque fini leurs plats. Il avait l’impression d’avoir quinze ans, c’était agaçant.

***

Minho passa à peine le portillon de sa maison qu’il tomba nez à nez avec Jisung qui sortait sa poubelle.

– Oh bah tiens, qui vois-je.

– On dirait la phrase du méchant dans les dessins animés, fit remarquer Minho au blond qui s’était posté en face de lui.

midnight memories, minsungOù les histoires vivent. Découvrez maintenant